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La Haute-Loire a sa propre BD

Par nicolas@zoomdici.com , Mise à jour le 06/09/2021 à 16:45

Florence Roche a lié sa passion de l’histoire et sa plume d’écrivain avec le talent incroyable de Pierre-Emmanuel Dequest, grand nom de l’illustration en France. Au terme d’un travail d’une année, elle est enfin arrivée : « Histoire de la Haute-Loire », une BD qui fouille les entrailles du département jusqu’à ses racines et au-delà.

48 pages. 48 pages où chaque illustration apparaît comme une œuvre d’art à part entière. 48 planches de dessins qui fait perdre la notion du temps, agrippant notre propre réalité pour la plonger à mille lieux sous la terre dans l’aventure d’Arthur et de sa complice Morgane. La particularité de son histoire ? C’est que c’est justement l’Histoire de notre département qui est croqué à pleine dent par Pierre Emmanuel Dequest, une des plus fine lames du dessin de l’Hexagone.

Pour faire naître et mourir tous ces instants qui ont façonné le visage de la Haute-Loire, il s’est appuyé sur un autre virtuose des stylos. Florence Roche, professeure d’histoire et auteure d’une vingtaine de romans. Enfant du pays, elle s’est elle-même immergée dans les abîmes du passé pour soutirer dans ces profondeurs les âges importants du département altiligérien.

Les deux auteurs dédicacent

Le mercredi après-midi 6 octobre à Brioude à la librairie Vercingétorix.
Le samedi 9 octobre à la librairie laïque du Puy-en-Velay.

La Bande Dessinée « Histoire de la Haute-Loire », éditée aux Editions du Signe, sort enfin en librairie le vendredi 10 septembre. En attendant, avec le soutien du Conseil départemental et de sa nouvelle présidente Marie-Agnès Petit, l’ouvrage est distribué à tous les élèves de 6ème des 22 collèges publics et 18 collèges privés du département (1470 élèves dans le public et 1230 élèves dans le privé), totalisant ainsi 2 750 exemplaires remis.

Le but pour les élus du Conseil départemental est de faire découvrir aux jeunes et à tous les Altiligériens la richesse de notre passé, le caractère de notre terre et le dynamisme qui en découle aujourd’hui.

Marie Agnès Petit, présidente du Conseil départemental. Photo par DR

« Un soir de pleine lune, Arthur, un jeune garçon, un peu désabusé, joue sur son téléphone, dans un jardin surplombant Le Puy-en-Velay. Sa mère le rappelle à l’ordre pour qu’il vienne manger et l’aider. Il rechigne à devoir sortir les poubelles. Sa mère lui dit qu’il n’a pas le droit de se plaindre aux vues de ce qu’ont enduré ses grands-parents et leurs aïeuls. Arthur rétorque qu’il serait tout à fait prêt à vivre dans le passé. Et paf ! Le voilà projeté dans l’Histoire. On le suit alors remonter le temps et connaître mille péripéties, dont une rencontre amoureuse avec Morgane, au travers des siècles, depuis la Seconde Guerre mondiale jusqu’à la préhistoire. »

Zoomdici a pu rencontrer à la fois l’illustrateur Pierre-Emmanuel Dequest, l’écrivaine et scénariste Florence Roche ainsi que la cheffe de fabrication des Editions du Signe, Isabelle Lasser.

Pouvez-vous nous expliquer la génèse de la BD « Histoire de la Haute-Loire » ?

Isabelle Lasser : « Ce sont les éditions du Signe qui ont commandé l’ouvrage. Cela fait plus de 40 ans que nous existons. Notre siège étant en Alsace, nous avons commencé avec l’histoire de ce territoire. Et puis nous avons décidé de décliner cette idée sur les départements en France. Nous sonnons donc à la porte des Conseils départementaux pour leur proposer le projet et leur soutien. Par ailleurs, nous essayons de travailler avec des gens qui sont du cru. Nous mettons un véritable point d’honneur à ce que la BD soit historiquement fidèle. Car il est exclu que les enfants en 6ème et tous les autres apprennent une vision erronée du passé ».

Comment avez-vous procédé pour trouver les éléments du passé propres à la Haute-Loire ?

Florence Roche : « Avec beaucoup de bouquins ! Internet, un peu. Le site des musées m’ont également beaucoup aidée tout comme différents articles d'histoire sous le contrôle de Martin de Framond [ex-directeur des archives départementales de Haute-Loire, lire son portrait]. À l’origine, J'étais habituée à fouiller les archives et les ouvrages historiques lorsque je passais ma thèse ».

L'un des dessins de Pierre Emmanuel Dequest. Photo par Nicolas Defay

Et pour sélectionner les événements dignes d’être décrits dans la BD ?

Florence Roche : « Heureusement, Pierre Emmanuel était là. Il faut savoir que j’ai bossé comme une dingue pour engranger le maximum d’informations. Si Pierre Emmanuel n’était pas intervenu, nous aurions fait une BD de 250 pages. Il m’a vraiment aidé à condenser et faire un choix ».

Pierre Emmanuel Dequest : « Je n’avais scénarisé que deux albums avant celui-ci, admet-il. Pour le scénario de Florence, c’est vrai que j’ai coupé beaucoup de choses ! Il fallait être concis. C’est important aussi de faire en sorte que le texte ne soit pas constamment là, que le texte ne soit pas non plus trop fort. Dans une BD, il faut pouvoir s’évader dans la simple contemplation d’un paysage, d’une image sans texte ou d’une scène. On peut faire le choix de mettre plein d’infos textuelles mais il y a le risque de perdre un peu le lecteur ».

Le parcours d’Arthur permet de connaître de façon humoristique les grands moments de notre histoire altiligérienne : les Justes dans le Haut-Lignon, la Résistance avec le groupe Lafayette, la construction du viaduc de la Recoumène (Transcévenole), l’école des années 1930, le rôle des femmes lors de la Première Guerre mondiale, la vie paysanne au 19è siècle qu’Arthur commence à trouver difficile. Puis, il rencontre Lafayette, il fuit la bête du Gévaudan avec d’autres enfants, il vit avec les moines de la Chaise-Dieu, marche sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle avec Morgane, se fait soigner à l’Hôtel-Dieu, participe au jubilé, à la procession derrière la Vierge noire. Il se retrouve dans le château fort de Pons de Chapteuil et peu à peu aboutit à la préhistoire. Il se réveille alors, encore agité par ce long rêve. Une fois prêt pour aller en classe, il chemine aux côtés d’une jeune fille qui vient d’aménager près de chez lui : Morgane. Il fait alors l’apologie du département pour la rassurer… sous le charme.

Florence Roche, quelles ont été les difficultés de cette nouvelle expérience ?

Florence Roche : « Le choix ! Par exemple, j’avais vraiment envie de parler de la vie qui existait dans les fermes de la Haute-Loire au 18è. C’était une vraie misère que les gens subissaient et il m’apparaissait important que les Altiligériens le découvrent à travers ce récit. Encore une fois, c’est Pierre Emmanuel qui m’ a dit de raccourcir. Je voulais tout raconter, les foins, la tuaille du cochon, les moments de disettes... Pour moi, tout était important et passionnant ! »

Pierre Emmanuel Dequest : « Mon travail a été de formater le texte. Le travail était déjà fait avec Florence. Et il est simple de retoucher un travail déjà conçu. Est-ce que j’aurais fait la même chose que Florence avec cet enfant projeté dans le passé ? Peut-être pas. Mais je l’ai suivie là où elle voulait aller en coupant par-ci par-là des pans de scénario afin et de satisfaire les exigences de la maison d’édition en matière de longueur et de coller aux codes de la BD ».

Isabelle Lasser et Pierre Emmanuel Dequest. Photo par Nicolas Defay

Plus qu’une BD, l’ouvrage apparaît un vrai livre d’histoire grâce... aux QR Codes ?

Isabelle Lasser : « Ce ne sont pas vraiment des QR Codes mais des pictogrammes que l’on peut retrouver dans certaines images de l’ouvrage. Ces pictogrammes sont liés à une application gratuite que nous avons développée. Dès que le lecteur voit un pictogramme des Éditions du Signe sur l’un des dessins, il peut prendre son téléphone et activer la vidéo de deux minutes qui va compléter l’information inscrite dans l’image. C’est donc interactif et rigolo car, pour une fois, les élèves ont le droit d’utiliser leur téléphone en plein salle de cours sur un outil pédagogique ».

Florence Roche : Florence Roche est romancière aux éditions Calmann-Lévy et aux presses de la Cité. Elle est l’auteur d’une vingtaine de romans. Écrire le scénario de la BD sur l’histoire de la Haute-Loire, où elle est née et où elle vit, est une première. Historienne de formation, spécialiste du Moyen-âge, elle est professeure d’histoire au Puy-en-Velay, en collège public. Elle vit à Saint-Julien-Chapteuil.

Pierre Emmanuel Dequest : Pierre Emmanuel Dequest, dessinateur, illustrateur et scénariste de BD (ex : Croc-Blanc, Tom Morel, les Akki, Premier de Cordée, la Grande Crevasse…). Il vit à Mantes-la-Jolie et anime régulièrement des ateliers de dessin avec des scolaires. Il est aussi co-scénariste de cette BD avec Florence Roche.

Êtes-vous satisfaits du résultat ?

Florence Roche : « Vraiment ! D’autre part, en dehors de cette recherche historique sur le département, il y a ce lien affectif qui unit Arthur et Morgane. Cette particularité va assurément intéresser le lecteur. Le récit des autres BD que j’ai lu concernant certains départements en France, me semble haché, sans lien et sans liant. Je trouve que notre histoire, avec Arthur et Morgane, contient une vraie continuité ».

Pierre Emmanuel Dequest : « Je suis d’accord. Il y a en toile de fond l’Histoire de la Haute-Loire avec un décor précis, sculpté, parcouru par les deux personnages. Mais nous avons là, en plus, un vrai récit, avec cette touche romanesque que Florence a su donner grâce à son expérience dans le domaine et sa grande sensibilité ».

Le loup de Pierre Emmanuel Dequest dans sa BD Croc-Blanc. Photo par Nicolas Defay

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