Voilà deux semaines que Corinne et Ludo pédalent au guidon de leur buvette nomade en longeant la Loire et la Borne. Allier plaisir de faire du vélo et le travail, voici la volonté de ce couple de commerçants qui avait besoin de changer d’air.
Changer d’horizon
S’il y a bien une chose que le confinement a pu apporter à certains, c’est l’opportunité de se lancer dans de nouveaux projets et de nouvelles perspectives de vie. Corinne et Ludo ont fait partie de ceux dont le confinement a fait changer de vision sur le travail. Déjà commerçants à leur compte avant la crise sanitaire, ils avaient la volonté de travailler autrement, et notamment en extérieur.
« Nous sommes passionnés de vélo, on essaye de tout faire au maximum à vélo, donc pour nous c’était une sorte de continuité. En plus, nous avons un cadre magnifique, c’est difficile d’avoir un bureau plus agréable que celui-ci », affirme Ludo.
Chaque jour, les deux cyclistes partent de Brives-Charensac, en restant sur la rive gauche (côté mairie et bibliothèque), pour aller jusqu’au jardin Pomarat, à proximité du stade Massot et derrière l’église Saint-Laurent. « Nous faisons des haltes aux endroits où il y a du monde comme ici (NDLR : nous sommes au jardin Pomarat lors de l’interview) ou alors à la demande des gens que nous croisons », explique Ludo. La Buvette Nomade possède cependant un point d’attache au camping d’Aiguilhe, où les deux commerçants officient le temps de midi et pendant le début d’après-midi. « Ça nous permet aussi de se faire la main et d’assurer un service le temps de midi », explique Corinne.
Une initiative très bien accueillie par les locaux
Rien qu’à la force des mollets
Aujourd’hui, nous avons l’habitude de voir des vélos à assistance électrique, surtout avec ce genre de montage. Mais ici, rien de tout ça. Tout se fait à la force des mollets. « Tant qu’on peut le faire, on le fait. Peut-être qu’un jour on se mettra à l’assistance électrique mais pour l’heure, ce n’est pas à l’ordre du jour », affirme Ludo. « Mais c’est vrai qu’à la fin de la journée, on le sent », ajoute Corinne. En effet, notre territoire est tel que leur trajet n’est quasiment fait que de faux-plat, et ce n’est pas une mince affaire quand on sait que chaque vélo pèse entre 60 et 100 kg (!)
Le convoi mené par nos deux protagonistes attire la curiosité des locaux de passage. Lors de notre entrevue, plusieurs personnes ont félicité les deux commerçants de leur initiative. Les « super initiatives ! » et les pouces en l’air de plusieurs passants témoignent de l’intérêt porté par l’offre que proposent Corinne et Ludo, qu’ils ont entièrement créée. « Nous avons tout créé de A à Z, pendant le confinement, indique Ludo, nous avons passé toutes les formations nécessaires, acheté les licences obligatoires pour ce genre de commerce, et nous avons tout construit nous-même », arbore Ludo. Le travail de réflexion a été le plus long pour eux, en réfléchissant au concept, à ce qui pouvait se faire et aux solutions techniques à apporter. Après avoir acheté les cadres de vélo, les deux entrepreneurs se sont lancés dans la construction et l’assemblage des différents éléments.
Ludo, qui ouvre la marche, transporte à l’avant de son vélo le coin « bar », avec la caisse réfrigérée pour le transport des boissons. À l’arrière, la remorque la partie « Boîte à croq’ » avec la partie cuisine comprenant la gazinière (et les bouteilles de gaz qui vont avec !). Corinne, en arrière, transporte l’évier avec les bacs à eaux propres et à eaux usées. Un ensemble qui leur permet de proposer une offre variée. Au menu, des boissons fraîches (limonade, thé glacé maison et cidre artisanal), et de quoi se restaurer pour le temps de midi (formule avec croque-monsieur maison, salade et rostis) ou bien pour le goûter (gaufres, pop-corn et compote faits maison également). La Buvette Nomade circule tous les jours, si la météo le permet, pendant au moins toute la période estivale. Corinne et Ludo ont indiqué avoir déjà prévu les jours plus froids en adaptant leur offre (chocolat chaud, café, etc.).