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Des haches, des troncs et de la testostérone au Breuil

Par nicolas@zoomdici.com , Mise à jour le 14/07/2021 à 07:00

Le samedi 24 et dimanche 25 juillet, un show sans précédent va se jouer sur la plus grande place de la cité ponote. Elle accueille la finale du Championnat de France de bûcheronnage. Un évènement qui envoie du bois !

C’est un rendez-vous inédit au Puy-en-Velay. Au cœur de la ville-préfecture vont s’affronter plusieurs bûcherons issus de la France entière dans six épreuves distinctes. L’enjeu est de taille car les meilleurs se battent pour le championnat de France, passeport indispensable pour concourir ensuite au niveau international puis mondial.

Adrien Courteaux et Alex Meurisse Photo par STIHL Timbersports

 

Gratuit

L’accès aux tribunes sera gratuit pour toutes et tous. Les différentes compétitions seront suivies et retransmises par la chaîne de sport L’Équipe

Douze athlètes qui ne font pas dans la dentelle (du Puy)

Intitulé Championnat Stihl Timbersports, l’évènement se déroule en deux journées. Le samedi 24 juillet dès 11 heures, les compétiteurs joueront d’huile de coudes et de tronçonneuses lors de la deuxième manche de qualification pour la championnat de France.

« Il y a six bûcherons finalistes déjà sélectionnés depuis le 25 juin, précise Philippe Meyzonet , vice-président de l’Agglomération en charge de la forêt et de la filière bois. Ils sont issus des départements de l’Isère, Savoie, Haute-Rhin, Bas-Rhin et de l’Aube ».

Six autres professionnels entrent en plus dans l’arène avec, en têtes d’affiche, l’Icaunais (Yonne) Alexandre Meurisse, habitué des podiums, le Jurassien Sébastien Masnada, membre de l’équipe de France et le vice-champion de France 2018 Cyril Marchal (Lorraine).
Ensemble ils viendront ainsi dans la capitale européenne des chemins de Compostelle pour effectuer un pèlerinage d’un autre « Stihl ».

Trois disciplines à la hache

> UNDERHAND CHOP (OU HACHE À L’HORIZONTALE) : Le sportif se place sur la bille de bois d’un diamètre de 32 cm qu’il doit couper à la hache. La règle veut qu’il commence d’un côté et se retourne à mi-parcours. Ce geste doit être parfaitement maîtrisé et coordonné. Record de France détenu par Pierre Puybaret en 16’’79

> STANDING BLOCK CHOP (OU HACHE À LA VERTICALE) : Cette discipline simule l’abattage d’un arbre à la hache. La bille de bois, d’un diamètre de 30 cm, est fixée verticalement. Le sportif attaque d’un côté et tourne pour finir obligatoirement sur la deuxième face. Cette discipline demande de la précision et un « swing » puissant. Record de France détenu par Pierre Puybaret en 18’’59

> SPRINGBOARD Cette discipline fait référence à une époque où les bûcherons escaladaient des racines de parfois plusieurs mètres de haut et utilisaient leurs « springboards » (tremplins) pour atteindre les parties hautes du tronc, plus faciles à abattre que les racines plus larges et plus dures. Il s’agit de placer deux petits tremplins appelés springboards dans un tronc ancré verticalement et d’abattre une bille de bois (diamètre de 27 cm) placée au sommet. Après le coup d’envoi, le sportif pratique une première entaille (« pocket ») d’environ 10 cm de profondeur dans le tronc à hauteur d’épaule.

Il y place la pointe de son premier tremplin. Il grimpe alors sur le premier tremplin et pratique de là une seconde entaille dans le tronc. Il y place la pointe du second tremplin à une hauteur d’environ 2 mètres et y grimpe. Il peut alors commencer à trancher la bille de bois fixée sur le sommet du tronc. Ici aussi, la bille de bois doit être tranchée par les deux flancs, sous peine de disqualification. Gilles Giguet, détenteur du record d’Europe dans cette discipline, nous livre ses secrets de réussite : précision, équilibre et rapidité, qui font de cette épreuve une des plus spectaculaires. Record de France détenu par Gilles Giguet en 45’’7

Trois épreuves à la scie et tronçonneuse

> SINGLE BUCK (OU PASSE-PARTOUT) : C’est à l’aide d’une scie passe-partout de près de 2 mètres que le sportif découpe une rondelle - appelée cookie dans le jargon - dans une bille de bois d’un diamètre de 46 cm. C’est le rythme et la puissance de l’athlète, mais aussi sa technique qui feront la différence. Record de France détenu par Pierre Puybaret en 11’’50

> STOCK SAW (OU TRONÇONNEUSE DE SÉRIE) : Il s’agit de scier deux rondelles (ou cookies) à l’aide d’une tronçonneuse absolument identique à celles disponibles dans le commerce. Les deux cookies doivent être complets, et la tronçonneuse ne doit pas « mordre » la marque placée à 10 cm du bord. Le diamètre du bois est de 40 cm et les deux coupes doivent être réalisées dans l’ordre suivant : la première en descendant, la deuxième en montant. Record de France détenu par Christophe Leroux en 9’’90

> HOT SAW (OU TRONÇONNEUSE DE COMPÉTITION)  : Ces « Formule 1 » de la tronçonneuse ne se trouvent pas dans le commerce. Elles sont préparées spécifiquement pour les compétitions TIMBERSPORTS® . Avec un poids de près de 30 kg, une puissance avoisinant les 80 chevaux et une vitesse de chaîne de 250 km/h, pas question de les laisser entre toutes les mains. L’épreuve consiste à scier 3 cookies complets dans un billot de 46 cm de diamètre, en respectant une marque placée à 15 cm. Record de France détenu par Cyril Marchal en 6’’06

Format Trophée

Pour les plus costauds parmi les champions TIMBERSPORTS® , l’enchaînement des 4 épreuves : Stock Saw, Underhand, Single Buck et Standing, soit deux cookies à scier (à la tronçonneuse puis à la scie passe-partout) et deux billons à couper à la hache, à l’horizontale et à la verticale. Record de France détenu par Pierre Puybaret en 1’14’’79

Alex Meurisse. Photo par STIHL Timbersports

Un rendez-vous de fines lames

La fête se poursuit avec le Trophée Français à partir de 17h30. « Il y aura le corrézien Pierre Puybaret, quintuple champion de France ainsi que son dauphin savoyard Guillaume Maure », détaille Philippe Meyzonet. Les deux autres fines lames de la discipline, Christophe Leroux de la Drôme et l’alsacien Loïc Voinson, prennent part à la bataille. Ils s’affronteront dans le format exigeant du trophée avec quatre épreuves à enchaîner. A la clé : une qualification pour le Trophée Européen le 12 septembre prochain à Aigle, en Suisse.

De la sciure, de la sueur mais pas que...

En parallèle de la compétition, des stands seront installés concernant la filière bois. Deux écoles forestières présenteront leurs programmes, celle de Saugues Bonnefont en Exploitation bois, et celle d’Ambert dans le domaine de la Scierie. Il y aura également un dispositif installé pour revaloriser tout le bois coupé par les compétiteurs en broyant les 60 m³ de matières débitées.

Faire feu de tout bois

Le dimanche 25 juillet sera la consécration des meilleurs. Pour débuter la journée à 11 heures, rien de mieux qu’une bonne Rookie cup européenne.

Les moins de 25 ans vont faire feu de tout bois dans quatre disciplines de cette compétition, marquant pour l’occasion de précieux points pour le classement européen. L’Ultra-favori, Loïc Voinson vise la cinquième Rookie cup de sa carrière à seulement 22 ans. Une compétition aux airs de répétition générale pour le Saint Creuzien avant le Championnat d’Europe qu’il espère remporter quelques jours plus tard, le 31 juillet à Munich.

Les deux premiers rookies ainsi que les deux premiers du Championnat de France participeront à la Nations Cup européenne le 7 août prochain. Le Champion de France 2021 défendra les couleurs tricolores lors du Championnat du monde individuel le 2 octobre à Munich

Pierre Puybaret. Photo par STIHL Timbersports

Massacre à la tronçonneuse

La finale du Championnat de France attaque à 14 heures le dimanche 25 juillet. Au terme d’une lutte acharnée, un seul survivra. Et pas un spectateur ne perdra un copeau de ce show unique jusqu’à la dernière goutte de sève. Selon les connaisseurs, le vainqueur sortant Pierre Puybaret est l’homme à battre, désireux de glaner une sixième médaille d’or et égaler ainsi le record de Gilles Giguet, légende des Timbersports® français. Le haut-savoyard Guillaume Maure est également à surveiller de près, bien décidé à s’adjuger son premier titre. Mais derrière eux, les jeunes pousses bourguignonnes Adrien Courteaux et Pierre-Louis Poisot sortent du bois...avec un air de grand méchant loup.

Pierre-Louis Poisot. Photo par STIHL Timbersports

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