Une invitation à dialoguer entre actuels et potentiels futurs riverains de la RN88. Voilà un rendez-vous qui aurait pu réchauffer l’atmosphère glacée du moment. « Il y avait des gens pour et des gens contre la déviation de la RN88, résume l’un des participants à cette conférence/débat. Mais malgré quelques échanges tendus juste après la présentation, l'ensemble a été plutôt pacifique en dépit de fortes divergences ».
Un débat électrique mais pas explosif
« Comment répondre aux besoins et aux problématiques des riverains de l’actuelle et de la future RN 88 ? » Tel était l’intitulé de la réunion où le maître mot était est la libre expression. Les sujets abordés ? Les transports face aux crises climatiques, l’enclavement de la Haute-Loire, les paysages, les attentes des riverains et des utilisateurs de la route, les terres agricoles et l’eau, les nuisances sonores, visuelles…
Après un diaporama d’environ 30 minutes pour rappeler la chronologie du grand chantier de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, les personnes présentes ont été invitées à s’exprimer sur le sujet. Afin d’éviter une foire d’empoigne, les temps de paroles ont été limités à 2 minutes et chaque intervention notée sur un tableau. Ce dernier était alors scindé en deux parties : les problématiques et les propositions.
Les problématiques...
Parmi les points de crispations abordés, la dangerosité de la route notamment dans les bourgs de Saint-Hostien et le Pertuis où une déviation permettrait de régler ce problème. Les sources d’eau, sources condamnées par le passage des bulldozers. L’accidentogène de la RN88, la pollution, la présence d’un radar pédagogique mais que très peu respecte selon les riverains, la rareté des transports en commun, le prix des carburants et l’impact financier pour se déplacer.
« Il faut mettre en œuvre un ensemble d’alternatives. La mise en place de transports en commun, une déviation 2X1 voie, des radars et une tranchée couverte au Pertuis ». Pierre Pommarel (AUTA)
...et les solutions
En face des interrogations, des pistes ont été envisagées. Comme, entre autres, l’installation d’une barrière centrale dans la descente du Pertuis pour éviter les chocs frontaux et les accidents les plus graves.
La mise en place de navettes par autocar a suscité une longue réflexion. D’après Pierre Pommarel, membre de l’Association des Usagers des Transports d’Auvergne (AUTA), un bus par heure ne coûterait que 500 000 euros par an. « Il faudrait aussi injecter 80 millions d’euros pour un aménagement ferroviaire efficace entre le Puy et Saint-Etienne, analyse-t-il encore. Sur les 226 millions d’euros prévus par la Région, il resterait alors pas moins de 150 millions d’euros pour une déviation plus courte à Saint-Hostien ».
À la remarque d’un participant sur la crainte de voir des cars vides, Pierre Pommarel répond : « Oui, c’est vrai, ça ne sera peut-être pas rentable. Ça pourrait coûter 450 000 euros par an. Mais c’est bien peu comparativement à ce que coûte cette route ».
Une nouvelle association va voir le jour
Au terme de la réunion, une dizaine de riverains ont laissé leurs coordonnées pour constituer une nouvelle association, un collectif qui devrait se concrétiser dès le mois de janvier 2023. Loin de n’être ancrée que sur une seule façon de pensée, cette association serait composée de sensibilités diverses, pour et contre, afin de réfléchir ensemble sur les solutions alternatives possibles.