« C’est un chantier qui a démarré il y a déjà de longues années. Pour moi, il est bien trop long, mais on m’a dit qu’il était très court. Il semblerait donc que dès lors que l’on a des chantiers de cette importance, entre l’idée et la réalisation, il paraît que c’est normal d’attendre autant de temps. » : par ces mots, le président du conseil départemental Jean-Pierre Marcon atteste d'une impatience non dissimulée à voir un projet qui lui tient particulièrement à coeur se réaliser.
Il y a quelques années...
De l'idée à la réalisation
- 2016 : démarrage des études
- 2017 : un concours de maitrise d’oeuvres a été lancé : 14 candidats postulent et 4 sont retenus.
- 2018 : une équipe de Lyon a été retenue, composée de plusieurs corps de métiers, dont des architectes et des scénographes. Puisque c’est une chapelle inscrite, on a fait appel à la DRAC et on a du faire un diagnostic archéologique. Toutes ces fouilles ont retardé le projet d’une bonne année.
- Juin 2020 : les travaux ont démarré ; ils étaient annoncés, à l’époque, pour une période de neuf mois. La date est donc dépassée, mais seulement de quelques mois.
- Juillet 2021 : ouverture au public.
A la suite de la réhabilitation de l’Hôtel du département en 2001, le Département a fait l’acquisition de la chapelle Saint-Alexis, inscrite au titre des monuments historiques en 2013. Dès lors, la question de la future utilité de ce monument s'est vite posée.
Entre l'idée d'un accueil touristique ou d'une salle de spectacle, c'est finalement à la suite de discussions avec Dominique Hummel, ancien président du directoire du Futuroscope, qu'associer les deux semblait être un bon compromis.
"Ce projet, c’est une vitrine touristique du Département, une attraction à part entière, mais aussi une manière de magnifier la chapelle."
Si du côté de la scénographie, le Département a souhaité s'entourer d'entreprises de renom, notamment Le Futuroscope, du côté du bâtiment, 80 % d'entreprises locales ont pris part à ce projet. Un choix qui découle d'une volonté de ramener les entreprises de proximité au coeur du patrimoine du département.
Faire découvrir la richesse de la Haute-Loire aux touristes...et aux locaux
Le projet de cette chapelle numérique souhaitait répondre à un objectif clair : "faire découvrir les pépites des territoires de la Haute-Loire en présentant aux visiteurs un divertissement innovant et surprenant pour tout public.", comme le précise le Département. C'est pour répondre à cette attente que le spectacle "Terre de Géants", la nouvelle attraction interactive et immersive verra le jour en juillet.
"Terre de Géant", ça raconte quoi ?
"C'est un spectacle qui invite petits et grands à embarquer à bord d'un aéronef aux côtés d'Alice afin de venir en aide au géant des lieux Alec, gardien des légendes et secrets de la Haute-Loire.", résume le communiqué fourni par le Département.
Mais une seconde partie s'ajoute à l'aventure "Terre de Géants", cette fois-ci plus ludique. Spectateurs lors de la première attraction, les visiteurs pourront interagir dans le parcours post-show intitulé "La Bibliothèque des secrets". Films immersifs, jeux, télescopes et murs d'images attendent aussi bien les touristes que les locaux. Car l'ensemble spectacle / parcours ne s'adresse pas uniquement aux personnes externes au département ; les conseillers départementaux avaient à coeur de faire découvrir ou redécouvrir aux altiligériens leur territoire.
Un projet rêvé pour la fin de mandat du président de la Haute-Loire
S'il y a bien un projet que Jean-Pierre Marcon souhaitait réaliser à quelques jours de tirer sa révérence du poste de président du Département, c'est bien celui-là. L'occasion de dresser un bilan du chantier et de son investissement.
Qu’est-ce que ça représente pour vous ce chantier ?
"Pour moi, c’est presque un rêve. Depuis très longtemps, je pensais que le tourisme n’était pas suffisamment développé dans le Département. Pourtant, Dieu sait si j’ai oeuvré pour qu’il en soit ainsi."
"Ces richesses qui constituent le département ne sont pas assez connues de l’extérieur et il fallait pouvoir les découvrir dans un lieu un peu magique. L’opportunité de récupérer la chapelle numérique pour la transformer dans un lieu particulièrement privilégié pour ce genre de spectacles était pour moi un simple rêve."
"Ca a été un gros chantier, tout d’abord parce que c’est un secteur contraint. On avait des exigences, des difficultés aussi, dans le sous-sol, dans les parties classées et c’est pour cela que c'était plus long que prévu. On a aussi eu quelques déconvenues, mais ce n’est pas très étonnant dans un tel chantier. Je vois qu’on les a bravées et je suis très satisfait de la qualité des travaux faits par les entreprises de la région, à l’exception des éléments scéniques (Futuroscope)."
Cette année, on fête les 20 ans de l’Hôtel du département. Ce projet est un clin d’oeil à cela ?
"Oui, c’est un beau cadeau d’anniversaire que nous allons fêter dans quelques jours. Tout ça à la mémoire de Jacques Barrot qui avait voulu que ce lieu là, le lieu du Département, ait une vocation à caractère économique, et touristique par conséquent. Je ne peux qu’être comblé d’être arrivé, à quelques jours près, à pouvoir montrer à la Haute-Loire, mais surtout à ceux qui viendront de l’extérieur, toutes les richesses du département. Ce sera une véritable porte d’entrée sur le territoire, parce qu’on va pouvoir réserver sa visite de l’extérieur, comme on réserve maintenant partout. J’ose espérer que les gens auront vraiment envie de découvrir ce spectacle, d’autant plus qu’il sera couplé en même temps avec la découverte de la chapelle St-Michel, puisqu’il y aura un billet commun pour les deux."
C’était important pour le Département d’investir autant sur un outil comme celui-ci ?
"Oui, on a investi beaucoup, même si on a aussi été beaucoup aidés par les monuments historiques, qui ont eu des exigences, mais on peut les comprendre. Ils ont aussi mis la main à la poche et ça s’est fait dans de bonnes conditions, parce que j’ai rajouté aussi quelques partenariats privés, certes plus modestes, mais qui ont une certaine signification. L’investissement économique est quand même important. Mais quand on va voir les retombées économiques que cela va avoir sur le Département, finalement l’investissement n’est pas cher."
Est-ce que c’est le rôle d’une collectivité de proposer du divertissement ?
"Oui, certainement ! Je pense que c’est un rôle du Département, parce que s’il n’a pas quelqu’un qui est moteur dans ces opérations, quelqu’un qui a la puissance pour le faire, ça ne se fera jamais. Alors, je ne regrette absolument pas d’avoir poussé mon conseil dans cette aventure, certes au départ un petit peu difficile à faire comprendre par tout le monde. L’investissement est d'environ cinq millions d’euros, avec une prise en charge de moitié par d’autres, il faut le rappeler."
Axel Poulain