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Église des Carmes : l’un des plus grands chantiers français en pierres de taille

Par nicolas@zoomdici.com , Mise à jour le 29/07/2024 à 06:00

Zoomdici a eu le privilège de rencontrer Fabien Michel, patron de l’entreprise du même nom, à l’œuvre depuis deux ans sur la rénovation de l’église des Carmes. Outre le fait que ce soit la mission la plus importante que l’entreprise de St-Pierre-Eynac ait remplie, le chantier fait partie du top 10 des plus grosses réalisations en pierres taillées en France.

« Les gens ne se rendent pas compte, mais ce chantier est aussi rare qu’exceptionnel, assure Fabien Michel, patron de l’entreprise homonyme. Reconstruire à l’identique deux tours en pierres massives, voilà le défi que nous et l’entreprise Demars (de Marcilly le Châtel dans la Loire) avons relevé ».

« Chaque tour comporte entre 400 et 500 tonnes de pierres »

Et les chiffres parlent d'eux-mêmes. Avant de rénover les tours de 27 mètres de haut, il a fallu les déconstruire sur environ 13 mètres. Selon Fabien Michel, chaque tour comporte entre 400 et 500 tonnes de pierres. « Notre entreprise s’est occupée de la tour sud (celle de droite quand on se tient devant le parvis de l’église, Ndlr), précise-t-il. Nous avons quantifié 100 m³ de pierres posées en façade plus le doublage intérieur ».

Luis Géada, responsable des patines et des enduits sur les pierres de Turquie.
Luis Géada, responsable des patines et des enduits sur les pierres de Turquie. Photo par Fabien Michel

« La pierre de Turquie a été choisie, car elle est vraiment de très bonne qualité »

D’ailleurs, le sujet des pierres a été l’une des difficultés principales du chantier. « Au moment où le chantier a été lancé (en 2017 avec Les Compagnons, Ndlr), la carrière de Polignac n’était toujours pas ouverte, souligne Fabien Michel. La pierre de Turquie a été choisie, car elle est vraiment de très bonne qualité et s’approche sensiblement de celles utilisées originellement pour l’église ».

À noter que la carrière de Polignac a été exploitée ultérieurement pour la rénovation de la cathédrale du Puy et l’entreprise de maçonnerie Christian Badiou.

Guillaume Coat a usé de la technologie numérique pour réaliser des plans à la perfection.
Guillaume Coat a usé de la technologie numérique pour réaliser des plans à la perfection. Photo par Fabien Michel

« Il y avait une déformation de la tour »

L’équipe de Fabien Michel, constituée de Guillaume Coat au dessin technique, Fabien Liebert, responsable de la taille, Stéphane Bost à la maçonnerie et Luis Geada, responsable des enduits et patines, a utilisé les documents d’archives pour remonter fidèlement l’édifice.

« Tout comme l’entreprise Demars, nous sommes partis sur l’existant, confie Fabien Michel. Nous nous sommes vite rendu compte qu’il y avait une déformation de la tour. Nous avons alors dû travailler au préalable sur la corniche de départ pour rectifier cet écueil et la géométrie ».

Stéphane Bost maçonne son puzzle gigantesque en pierres taillées.
Stéphane Bost maçonne son puzzle gigantesque en pierres taillées. Photo par Fabien Michel

Six pinacles de 5,4 mètres de haut

Ensuite, c’est l’énorme assemblage d’un puzzle géant avec des pièces pesant plus d’une tonne pour certaines. « Cet ouvrage est très complexe, car il y a beaucoup de parties moulurées, précise encore le patron de l’entreprise de Saint-Pierre-Eynac. D’autre part, nous avons dû procéder à des assemblages à blanc avant de les sceller définitivement ».

En exemple, les six pinacles qui entourent par trois les deux tours. « Ils mesurent 5,40 mètres de haut et pèsent chacun six tonnes. Partant de là, il nous fallait être certains de leur parfaite réalisation à l’atelier avant de les transférer sur le lieu du chantier ».

Fabien Liebert en plein assemblage à blanc dans l'atelier de l'entreprise Fabien Michel.
Fabien Liebert en plein assemblage à blanc dans l'atelier de l'entreprise Fabien Michel. Photo par Fabien Michel

La fin du chantier aux alentours de la fin septembre

Concernant l’échéance, Fabien Michel espère que septembre sera le mois de la fin. « Nous avons déjà descendu de quinze mètres l’échafaudage, montre-t-il. Actuellement, nous sommes en train de mettre en place les pinacles. Nous pourrons bientôt sabrer le champagne ».

Photo par Nicolas Defay

Dans deux mois, si tout se passe comme prévu, les gens pourront alors admirer l’église des Carmes sans son habit de métal et s’émerveiller devant le travail aussi remarquable que colossal des entreprises participantes.

Les noms des artisans immortalisés à jamais dans la pierre.
Les noms des artisans immortalisés à jamais dans la pierre. Photo par Fabien Michel

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