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Cour des comptes : les tops et les flops de l'hôpital Émile Roux

Par Clara Serrano , Mise à jour le 05/08/2024 à 06:00

Fin juin, la chambre régionale des comptes Auvergne-Rhône-Alpes rendait son rapport sur les activités du centre hospitalier Émile Roux. Un total de 86 pages de rapport de contrôle de travaux communs des juridictions financières des services des urgences.

Le rapport d'observations définitives est paru le 29 mai dernier, et a été communiqué le 28 juin. Dans 86 pages, la chambre des comptes analyse la gestion financière des services d'urgence de 2018 à 2022. Mais l'organisme prévient en début de rapport que, « inscrit dans le cadre de travaux communs des juridictions financières menés sur les services des urgences, le contrôle n’a traité que de cette problématique de gestion particulière.  »

Une fréquentation plus nombreuse et plus âgée

En 2022, le centre hospitalier a enregistré un total de 40 226 passages. C'était 33 984 en 2020 et 38 295 en 2018. Soit, en cinq ans, le nombre de passages au CHER ont augmenté de 5 %. 

Une activité qui évolue donc et qui est marquée par un nombre important de cas dits "peu graves", mais aussi par une proportion en hausse des patients âgés accueillis. Le taux d'hospitalisation après passage aux urgences, lui aussi, est nettement plus haut que dans les établissements similaires. 

Ces évolutions subies durant ces dernières années nécessitent une adaptation, des conditions de travail et du nombre de personnels. La chambre régionale souligne alors : « Les moyens mis à disposition du service des urgences sont satisfaisants, s’agissant tant des locaux, (...) que des moyens financiers dégagés par le service. »

« Toutefois, si la gestion du personnel non médical est globalement satisfaisante, elle est nettement plus critique pour les ressources humaines médicales. L’établissement rencontre de réelles difficultés de recrutement avec des effectifs permanents du personnel médical de près de moitié inférieure au niveau d’effectifs théoriquement attendu pour le service. »

En effet, selon les chiffres évoqués dans le rapport, le centre hospitalier, malgré plusieurs recrutements, reste à de faibles effectifs de personnel paramédical (urgences, SAMU, SMUR), pour un établissement de ce type, et de cette envergure. 

La cour des comptes précise tout de même que l'hôpital effectue des démarches pour tenter de combler son manque d'effectif, lié pour partie à un nombre élevé de praticiens permanents exerçant à temps non complet : recours au temps de travail additionnel ; intérim médical ; interventions de praticiens d’autres établissements, dans le cadre de la prime de solidarité territoriale.

Elle nuance toutefois : « Ces différentes actions n’ont pas permis à l’hôpital de rehausser, à un niveau suffisant, le niveau de ses effectifs médicaux. Le départ en 2019 de trois médecins urgentistes du service, en vue de constituer un centre médical de soins immédiats (CMSI), puis l’application au printemps 2023 du plafonnement des tarifs de l’intérim médical ont accentué ses difficultés. »

Une durée médiane de passage de 3 h 50 environ

Pour pallier le manque de personnel, et tenter de garder des conditions de soin et de traitement correctes, l'hôpital a décidé de mettre en place, en décembre 2023, un accès régulé la nuit. Un fonctionnement qui permet notamment de maintenir ses deux lignes de SMUR.

Toujours selon la chambre régionale des comptes, le dispositif a également permis à l'établissement de constater plusieurs effets positifs, « comme un meilleur ciblage des situations relevant des urgences hospitalières ou la baisse de l'activité du service ».

Cela a par ailleurs donné l'occasion aux services de soin de conserver la bonne fluidité du circuit des patients aux urgences. Articulé autour de différentes filières de prise en charge et d'une organisation souple de travail, le parcours des patients aux urgences autorise les transferts de personnels entre les secteurs, en fonction de l'activité des services. 

En effet, en 2022, la durée de passage médiane au CHER se place approximativement à la médiane des durées de passage des établissements de même catégorie de la région. 

Trois recommandations pour une meilleure gestion

Enfin, la chambre régionale des comptes termine son rapport par quelques recommandations, adressées à M. Cédric Ponton, directeur par intérim du centre hospitalier.

D'abord, elle conseille de développer des filières de soins non programmés pour favoriser les hospitalisations directes, notamment pour les patients âgés. 

Ensuite, elle évoque la possibilité de protocoliser l’accès des patients des urgences aux examens d’imagerie et assurer un suivi des délais de retours des examens conformément aux exigences du Code de la santé publique. 

Enfin, elle propose de mettre en place un comité de retour d'expériences pour les urgences. 

 

 

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