Qu'est-ce que ça vous fait d'être ici au club de Tence pour rencontrer des jeunes de la Haute-Loire ?
"C'est une partie de la Haute-Loire que je ne connais pas vraiment, mais ça fait découvrir un peu le milieu rural d'où je viens, du côté de Brioude. C'est surtout pour les enfants qui ont l'opportunité de me côtoyer, ils ne peuvent pas le faire tous les jours et je les comprends. C'est important pour moi de répondre à leur sollicitation, leur donner un peu de bonheur et de sourires dans cette vie. »
Le Rugby club des Hauts-Plateaux (RCHP)
en quelques mots
Le RCHP a vu le jour en avril 2002, devenant alors le 8e club de rugby de Haute-Loire. Aujourd'hui, le club de Tence compte plus de 100 licenciés provenant de 12 communes différentes. Il évolue en division d'honneur (DH). Le RHCP a également été à l'origine d'événements comme la venue en camp de base du Portugal lors de la Coupe du monde de rugby de 2007, ou l'accueil du XV de France en stage préparatoire à la Coupe du monde 2011.
Votre venue se fait surtout dans le cadre de la labellisation « Terre de jeux 2024 » du Rugby Club des Hauts-Plateaux (RCHP). Pourquoi est-ce important pour vous de défendre ce label ?
"C'est important tout d'abord car c'est pour dynamiser le département et la région. Cela touche aussi mon sport, le rugby. Quant aux Jeux Olympiques, je connais, j'ai eu la chance de les faire. Si je peux apporter un peu de mon expérience et de mon œil pour que le projet aboutisse, je ferai de mon mieux pour promouvoir notre territoire. Dans les milieux ruraux, on va dire que les valeurs de l'olympisme et du rugby sont vraiment ancrées; le rugby va apporter son supplément d'âme. Je vois que le RCHP a beaucoup de valeurs, c'est donc important de les partager, tout comme l'expérience. Il ne faut pas attendre que ça tombe du ciel."
En quoi consiste le label "Terre de jeux, Paris 2024" ?
La France sera le pays d'accueil des Jeux Olympiques en 2024, souvent vécus de loin par les ruraux. L'ambition du club est de célébrer les Jeux olympiques de Paris sur tout le territoire français, en amont, et de laisser un héritage, en aval.
"Délivré depuis juin 2019 par le Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques, ce label est décerné aux collectivités, quelle que soit leur taille. Entre sport pour tous et haut niveau, celles-ci s’engagent à faire vivre la dynamique olympique sur leur territoire.
On parle de Jeux Olympiques justement : qu'est-ce qui différencie les JO d'un tournoi, selon vous ?
"Les Jeux Olympiques, c'est un rêve d'enfant. Tout enfant qui regarde les JO à la TV, souhaite y aller en tant que spectateur.trice ou même y participer. Les JO, oui, c'est de la compétition, mais ç'est surtout un moment de partage et de souvenirs. Des jeunes qui peuvent parfois voir leurs idoles, c'est important. J'espère que les conditions sont réunies pour ce petit club de Tence.
"Grâce aux JO, j'ai pu côtoyer Rafael Nadal, ou encore Usain Bolt qui est passé à un mètre de moi."
C'est que des bons souvenirs gravés en moi. J'ai eu cette chance là et j'aimerais vraiment la partager pour ces jeunes qui ne demandent que ça."
Est-ce que le rugby évolue, que les mentalités changent et font penser que le rugby est aussi un sport féminin ?
"Oui, bien sûr, cela fait dix ans que je suis en équipe de France et mes premières années ont été dures à entendre ou même à voir pour certaines personnes. De toute façon, il y aura toujours des gens pour critiquer. Maintenant, il faut regarder le positif : on remplit des stades, on est suivi par des milliers de spectateurs et téléspectateurs qui nous encouragent. On espère vraiment conquérir les gens qui ont du mal à voir du rugby féminin à la TV. Je n'aime pas vraiment parler de rugby féminin, mais plutôt d'un sport joué par tout le monde."
Et justement, il y a pas mal de joueuses ici, à Tence. Est-ce que c'est aussi l'occasion d'apprendre à ces jeunes filles qui rêvent d'être à votre place dans quelques années ?
"Oui, complètement. Quand je pars en équipe de France, j'ai comme une mission vis à vis des jeunes filles.
"Quand il y a beaucoup d'entre elles qui n'osent pas ou dont les parents n'osent pas les inscrire, c'est à nous de montrer que tout est possible, que c'est un sport de combat sans danger et que l'on peut vraiment se faire plaisir."
Au club de Tence, j'ai vu qu'il y avait beaucoup de filles et c'est vraiment de bon augure, j'étais même agréablement surprise. En plus, elles se débrouillent plutôt bien. Pour ma génération, il y avait très peu de filles, peut-être deux ou trois et là, on en voit des dizaines. C'est très encourageant."
Propos recueillis par Axel Poulain