En Auvergne-Rhône-Alpes, 35 % de la population vit dans une commune rurale, une part proche de celle de la France métropolitaine (33 %). Et dans cette moyenne, la Haute-Loire y joue pour beaucoup.
La Haute-Loire, un département essentiellement rural
Sur les douze départements que compte la région, cinq sont dits « essentiellement ruraux ». La Haute-Loire en fait partie et s'avance à la seconde position des départements les plus ruraux, avec 70% de son territoire concerné.
"Rural", un terme plus complexe qu'il n'y paraît
La définition de « rural » ne saurait se limiter au contraire de « urbain ». Il peut prendre des formes multiples. Jusqu’en 2020, l’Insee définissait le rural comme "l’ensemble des communes n’appartenant pas à une unité urbaine, ces dernières étant caractérisées par le regroupement de plus de 2 000 habitants dans un espace présentant une certaine continuité du bâti, censé caractériser les villes."
A présent, les territoires ruraux désignent "l’ensemble des communes peu denses ou très peu denses d’après la grille communale de densité. La définition proposée ici rompt avec cette approche centrée sur la ville."
Quatre catégories d’espaces ruraux se dessinent : des communes rurales très peu denses, hors influence d’un pôle, aux communes sous forte influence d’un pôle.
Près de la moitié de la population se suffit à elle-même
En Haute-Loire, 42 % des habitants vivent dans une commune rurale autonome. Autrement dit, autonome signifie qu'il se distingue d'un territoire sous influence d'un pôle ou d'un territoire rural périurbain. L'INSEE définit d'ailleurs "le rural autonome comme territoire qui regroupe les communes rurales hors attraction des villes ou appartenant à une aire d’attraction des villes de moins de 50 000 habitants."
Dans le rural autonome, on constate une croissance de la population régionale de 0,3 % par an en 10 ans, une courbe de progression légèrement supérieure qu'à l'échelle nationale (+ 0,1 %). Le rythme décélère également avec une population régionale qui stagne entre 2013 et 2018 (+ 0,1 % par an).
A en constater la carte ci-dessus, la Haute-Loire est fortement marqué par un territoire rural autonome, oscillant entre le peu et le très peu dense. Logiquement, plus on se rapproche du Puy-en-Velay, plus la typologie s'oriente vers des territoires progressivement influencés par la préfecture du département.
En termes d'accès aux équipements du "panier de la vie courante", c'est environ 18 % de la population rurale qui peut s'y rendre en moins de quatre minutes. Il s'agit d'une proportion légèrement inférieure à celle de l’ensemble de la population rurale en France métropolitaine, laquelle atteint les 20%.
Dans le rural autonome qui concerne, pour rappel, 42% de la Haute-Loire, les temps d’accès sont beaucoup plus élevés, notamment dans les zones très peu denses. Ici, plus des deux tiers de la population met en moyenne plus de 10 minutes pour les atteindre.
"La différence est sensible entre le rural autonome peu dense (25 % de la population à moins de quatre minutes), le rural sous faible influence urbaine (18 %) et le rural sous forte influence urbaine (15 %)", développe l'INSEE. Les territoires du rural autonome peu dense semblent bénéficier d’un regroupement de petites villes. Un constat que l'on ne remarque pas nécessairement dans les espaces sous forte influence d’un pôle
Une population âgée qui vise à rajeunir
Moins nombreux dans le rural, que le territoire soit autonome ou sous influence des pôles, les jeunes âgés de 15 à 24 ans sont pour l'heure relativement discrets. En revanche, les plus de 65 ans sont bien plus ancrés dans le rural autonome (23 %) que dans le rural périurbain (18 %) et que dans l’ensemble de la région (19 %).
Pourtant, une tendance est en marche : les jeunes actifs et les familles s'orientent progressivement vers des « zones rurales ». Un élan qui se traduit souvent par l'envie de s'éloigner de villes pour trouver plus de calme, plus d'espaces et un coût de la vie moins cher.
Un département majoritairement ouvrier
Dans les territoires ruraux autonomes, les ouvriers, employés et professions intermédiaires sont légion. En guise d'exemple, 26 % des travailleurs sont ouvriers, contre 20 % dans la région.
En revanche, les cadres sont bien moins domiciliés dans l’espace rural (12 % des actifs ayant un emploi) que dans l’urbain (20 %). Bien qu’ils représentent 17 % des habitants de la région. Une part de cadres particulièrement faible dans le rural autonome (9 %), tout comme, dans une moindre mesure, celle des professions intermédiaires.