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Mobilisation : « Les oubliés du Ségur sont très nombreux »

Par nicolas@zoomdici.com , Mise à jour le 09/04/2021 à 15:00

Ce jeudi 8 avril, un peu plus d’une centaine de personnes se sont réunies devant la préfecture du Puy. Leurs points communs ? Elles font toutes un métier appartenant au secteur social, médico-social, à l’aide à domicile et à l’insertion. Et toutes sont exclues du dispositif Ségur de la santé.

« Quand on a eu besoin de nous durant les confinements, on a su nous trouver, livre Jean-Charles Gaubiac, secrétaire départemental Action sociale FO 43. Maintenant, on demande le juste retour des choses ! Nous voulons que le Ségur soit étendu à tous les secteurs de la santé. C’est à dire 183 euros net pour toutes et tous dans le secteur social, médico-sociale, l’insertion et l’aide à domicile. » Il ajoute : « Attention ! Ces 183 euros ne doivent pas être considérés comme une augmentation de salaire mais comme un rattrapage de salaire. Et ça, on y tient fermement ».

« Les budgets sont en berne avec cette même maxime du faire plus avec moins. Il y a aussi un phénomène de turnover qui s’amplifie sans cesse ». Axelle Gerbier

Photo par Nicolas Defay

« Y’en a marre des messages paradoxaux que nous adresse l’État »

En face du bâtiment d’État, ils sont environ 150 à porter des panneaux de revendications, les inscriptions peintes à coup de rancœurs et de sentiments d’injustice. « Y’en a marre des messages paradoxaux que nous adresse l’État, s’exprime Axelle Gerbier, action sociale CGT 43. D’un côté, ils nous disent que nous sommes des personnes indispensables à la gestion de la pandémie, de l’autre que nous sommes exclus du Ségur de la santé ! C’est juste inconcevable à entendre ! »

Sur les tracts, le syndicat CGT exige une augmentation de 300 euros à commencer par les fameux 183 euros net. Il est également revendiqué la création de 10 % de postes dans les secteurs mentionnés et le déblocage de budget destiné aux formations notamment d’aides-soignants et d’infirmières.

« Chaque convention a une histoire. Est-ce que moi, moniteur d’atelier pour des personnes en situation de handicap, je fais le métier d’une aide à domicile ? Non. Chaque convention est adaptée à sa profession ». Jean Charles Gaubiac

Photo par Nicolas Defay

La crainte d’une convention collective unique pour tous

Mobilisation de dimension nationale, une délégation est reçue actuellement à Paris pour trouver un compromis. À l’échelle locale, quatre personnes ont été autorisées à rencontrer les services de la préfecture ponote afin de partager leurs requêtes. « Nous avons un autre sujet d’inquiétude, indique Jean Charles Gaubiac. Nous craignons, comme ce qui a été sous-entendu par le gouvernement, que les conventions collectives des différents corps du social et du médico-sociale soient prochainement fusionnées en une seule. Cela tirerait l’ensemble des conventions vers le bas. »
Il continue : « Chaque convention a une histoire. Est-ce que moi, moniteur d’atelier pour des personnes en situation de handicap, je fais le métier d’une aide à domicile ? Non. Chaque convention est adaptée à sa profession ».

Photo par Nicolas Defay

« Les gens qui sont là aujourd’hui font leur travail avec passion »

« Nous avons des formations qui ne collent plus aux besoins des salariés, se désole Axelle Gerbier. Des formations au rabais. Les budgets sont en berne avec cette même maxime du faire plus avec moins. Il y a aussi un phénomène de turnover qui s’amplifie sans cesse. » Elle déplore également l’impossibilité d’accueil de leurs enfants dans les crèches et les écoles, un dispositif réservé seulement au couple dont les deux parents occupent une profession définie comme prioritaire à la gestion de la crise sanitaire.

« Je pense que tous les gens qui sont là aujourd’hui font leur travail avec passion, confie-t-elle. Mais le fait qu’il y n’ait aucune reconnaissance salariale, humaine et politique leur sape profondément le moral. Les oubliés du Ségur sont très nombreux ».

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