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Réforme du chômage : « Il faut absolument un contrôle de l’argent public »

Par nicolas@zoomdici.com , Mise à jour le 25/03/2021 à 07:00

Mardi 24 mars, plusieurs syndicalistes se sont retrouvés devant Pole Emploi afin de pointer du doigt la réforme chômage en devenir. D’après eux, si le décret est adopté, ce sera « un véritable massacre des droits des chômeurs dès le 1er juillet prochain ».

Juste avant l’arrivée du préfet de la Haute-Loire en visite dans la structure du Pole Emploi ponot, des militants de la CGT et des membres du CIP 43 ont tenu à pointer du doigt les conséquences néfastes de la réforme du chômage. Les annonces du gouvernement la concernant ont été formulées par le gouvernement le 2 mars dernier pour que ce soit ratifié le décret le 1er juillet 2021.

« Que cet argent ne sert pas à goinfrer les entreprises du CAC 40 »

« Elle va encore pénaliser les plus précaires, partage Pierre Marsein, secrétaire général de la CGT 43. Le Quoi qu’il en coûte pour les entreprises devrait également être mis en place pour les demandeurs d’emploi ».
Il ajoute : « Les plus jeunes, les étudiants, n’ont plus les ressources que les petits jobs généraient avant la crise sanitaire, tout simplement parce qu’ils n’existent plus. Nous ne sommes bien évidemment pas contre les initiatives comme celle de « 1 semaine pour 1 emploi ». Toutes les initiatives qui favorisent l’emploi sont bonnes à prendre. Mais à la base, il faut absolument un contrôle de l’argent public pour sauvegarder les emplois ou en créer et que cet argent ne sert pas à goinfrer les entreprises du CAC 40 ».

« Moins de personnes qui peuvent s’inscrire, moins de chômage affiché. Néanmoins, on se dirige tout droit vers une crise sociale et une précarité d’ampleur avec ce genre d’artifice ». Pierre Marsein

Montrer une patte encore plus blanche pour percevoir les allocations chômage

Selon les militants, pas moins de 800 000 sans emplois verront « leurs allocations baisser drastiquement ». Ils indiquent également que 6 chômeurs sur 10 ne sont actuellement pas indemnisés. À propos du projet de réforme de l’assurance chômage, Pierre Marsein souligne : « Quand il fallait prouver une période en activité de 4 mois sur 28 mois pour toucher les allocations chômage, il faudra à présent avoir eu une période de 6 mois en activité sur une période de 24 mois. Quel est l’objectif de cette prochaine équation ? Tout simplement de faire baisser les chiffres du chômage. »

Il prévient : « Bien évidemment, cela va fonctionner et les chiffes vont donner satisfaction à l’État et à sa communication. Moins de personnes qui peuvent s’inscrire, moins de chômage affiché. Néanmoins, on se dirige tout droit vers une crise sociale et une précarité d’ampleur avec ce genre d’artifice ».

« En France, il y a 125 000 intermittents du spectacle, 165 en en Haute-Loire. Tous sont extrêmement inquiets de la fin de l’année blanche qui devrait avoir lieu le 31 août 2021 ». Fabien Surrel

Les précaires de plus en plus précaires

À ses côtés, Fabien Surrel du CIP 43 (Collectif Intermittents et Précaires) détaille les dommages que la réforme de l’assurance chômage provoquerait si elle venait à être signée. « Aujourd’hui, il y a 2,5 millions de personnes qui sont des intermittents de l’emploi. Ce sont des gens qui passent de petits boulots en petits boulots au grès des offres offertes. 2,4 millions de gens-là sont concernés par le projet de décret, 2,4 millions qui verront leurs avenirs précaires se dégrader encore plus. »

Il continue sur le domaine de la culture. « En France, il y a 125 000 intermittents du spectacle, 165 en en Haute-Loire. Tous sont extrêmement inquiets de la fin de l’année blanche qui devrait avoir lieu le 31 août 2021 ». Car selon les professionnels de la culture et du spectacle, si aucune mesure n’est prise concernant le rallongement de cette année blanche, des milliers d’intermittents perdront alors leurs statuts d’intermittent du spectacle, faute d’avoir pu travailler et cumuler les 507 heures annuelles obligatoires pour obtenir ce régime spécifique d’assurance chômage.

Une stratégie politique à contre-sens selon la CGT

Amandine Rabeyrin de la CGT hospitalier Emile-Roux ne comprend pas la stratégie du gouvernement. « Nous sommes en pleine pandémie où l’État ne cesse d’insister sur l’importance des distances entre les gens pour éviter la propagation. S’ils veulent non seulement améliorer les chiffres du chômage et être en accord avec leurs annonces de préventions, pourquoi ferment-ils des classes d’écoles, surchargeant d’autant plus celles qui restent et supprimant dans le même temps des postes d’enseignants ? C’est totalement paradoxal ! »

Le syndicat majoritaire entend bien maintenant déposer « tous les recours possibles, notamment auprès du conseil d’État, contre ce projet de décret de l’assurance chômage ».

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