À l’appel d’un mouvement national, l’intersyndical dit du G9 (neuf syndicats regroupés) a réuni ses troupes à différents points en France ce mardi 6 décembre. La date n’a pas été choisie par hasard. En ce jour de St Nicolas se tient le Conseil d’administration de l’Agirc-Arrco, entité qui tire les ficelles budgétaires des caisses des retraites complémentaires.
Au Puy-en-Velay à 11 heures, une trentaine de membres ont ainsi tenu discours et drapeaux devant le siège du Medef à proximité de l’immeuble de la CCI (Chambre de Commerce et de l’Industrie).
Depuis 2011, la pension moyenne des employés a diminué de 8,4 % et celle des cadres de 17,9 % (Chiffres Agirc-Arrco).
« Que faut-il faire pour que les dirigeants nous entendent ? »
Pouvoir d’achat en tête, les revendications restent les mêmes que lors des précédentes mobilisations. À un détail près... « L’inflation incroyable !, lance Gibert Ducarouge, retraité de la FSU. La montée vertigineuse des prix touche tous les produits, tous les services et toute la société. Qu’attend-on pour faire ouvrir les yeux du gouvernement ? Que faut-il faire pour que les dirigeants nous entendent ? »
Les revendications des retraités sont les suivantes...(Cliquez sur la croix pour dérouler l'info)
- Un départ à la retraite dès 60 ans à taux plein, avec un système par répartition
- Pas de retraite en dessous du Smic
- Une revalorisation annuelle des retraites indexée sur l'évolution moyenne des salaires
- 75% des salaires moyens sur les 10 meilleurs années pour les salariés du privé
- La suppression des 10% de malus pendant 3 ans pour les départs à la retraite avant 63 ans
- La baisse de 2% de valeur d'achat des points supplémentaires
- La prise en compte des points dès le premier euro versé
« Comment peuvent-il se payer mille litres de fioul à 1 600 euros avec une retraite moyenne de 760 euros ? »
Sabine Bouquet, Représentante des retraités de la Haute-Loire, commente à son tour : « Le gros problème est le chauffage. Car ce n’est pas 19 degrés que beaucoup de retraités du département ont chez eux. C’est 15 ou 16 degrés maximum. Comment peuvent-il se payer mille litres de fioul à 1 600 euros avec une retraite moyenne de 760 euros ? Pour les granulés, même constat. Pour le bois, idem. »
Elle ajoute, les dents serrées : « Cette situation est d’une indignité affligeante de la part de ceux qui nous dirigent, de la part de ces gens tranquillement assis dans leurs bureaux à Paris ».
« Notre principale revendication est l’indexation des retraites sur les salaires. Mais finalement, peut-être vaudrait-il mieux les indexer sur l’augmentation des prix tant l’inflation est forte ». Sabine Bouquet
« Le mécontentement général va forcément exploser tôt ou tard »
Si le mouvement est national, l’inquiétude semble d’autant plus justifiée dans le département le plus haut du pays. Et il n’est pas certain que le précieux conseil de Bruno Lemaire de porter un col roulé pour affronter le froid ne convienne au climat altiligérien.
« En Haute-Loire, nous avons besoin de consacrer des charges importantes pour se chauffer, souligne Gilbert Ducarouge. Avec ça, on peut rajouter aussi les frais inhérents à la loi Montagne. Mais entendons-nous bien ! Que ce soit ici en Haute-Loire ou partout ailleurs, le pays va mal. Le mécontentement général va forcément exploser tôt ou tard »
« Le nombre de retraités ne cesse de croître dans les associations caritatives. Ils viennent chercher un panier repas, une paire de chaussure ou d’autres choses indispensables pour tout juste vivre ». Gilbert Ducarouge
« La réforme des retraites et toutes les communications du gouvernement sur le sujet sont un leurre ! »
À la question de savoir si la récente réforme des retraites a permis une amélioration des conditions de vie, Sabine Bouquet répond : « Nos retraites ont augmenté de 4 %, ceci grâce aux nombreuses mobilisations que nous avons menées pendant des années. Mais nous avons perdu 10 % de notre pouvoir d’achat en moins de 10 ans. Avec la situation économique du pays, les retraités et surtout les futurs retraités plongent tout droit dans un dénouement forcément tragique. »
Gilbert Ducarouge termine en ce sens : « Emmanuel Macron ne souhaite pas dépasser la part actuelle du PIB pour les retraites qui est de 14 %. Le Conseil d’Orientation des Retraites (COR) préconise pourtant lui-même d’atteindre les 17 % pour stopper l’hémorragie. La réforme des retraites et toutes les communications du gouvernement sur le sujet sont un leurre ! Et il est évident que personne n’y croit ! »
D’après les deux intervenants, le mois de janvier sera celui d’un grand mouvement social, organisé par l’ensemble des syndicats concernés y compris la Cfdt.