Tête de liste du groupe d'opposition au conseil municipal du Puy-en-Velay « En vert et pour tous, Le Puy en commun », Laurent Johanny accompagné des élus Michelle Chaumet et Fabien Surrel, ont tenu à se rassembler dans un lieu pour le moins symbolique : juste devant l’église des Carmes. Un sujet brûlant pour lequel Laurent Johanny tient à pointer la gestion de ce dossier important qui traîne depuis 2016.
« Nous espérons avoir les réponses que nous n’avons jamais eues »
Plusieurs questions diverses vont être posées par les élus d’opposition lors du conseil municipal qui se tiendra ce vendredi 26 février au soir en visio-conférence.« Nous avons déjà posé ces questions deux fois depuis le début de ce mandat, et quelquefois de plus auparavant, depuis l’ouverture de ce dossier en 2016-2017 », indique Laurent Johanny.
Outre les divergences qu’ont suscité la première prise du marché (l’attribution du chantier à l’entreprise « Le Compagnon »), les élus de l’opposition déplore un manque total de transparence. Une transparence qui manquerait non seulement au sein même du conseil municipal, mais aussi auprès des Ponots. « Il ne faut pas oublier que c’est eux qui paient littéralement la note des dysfonctionnements si ce n’est plus, de ce marché », souligne Laurent Johanny.
« S’il nous manque cette transparence, nous considérons alors que l’on nous cache beaucoup de choses sur ce chantier » Laurent Johanny
L’élu de l’opposition indique également que lorsqu’il interrogeait sur le chantier lors du dernier conseil municipal en décembre 2020, une sorte de « circulez, y’ a rien à voir » lui était avancé, et ce depuis le début du chantier. « S’il nous manque cette transparence, nous considérerons alors que l’on nous cache beaucoup de choses sur ce chantier […] en tant qu’élu minoritaire, on considère que nous ne sommes pas du tout dans les clous d’un fonctionnement démocratique normal ».
Des éléments révélés par la presse
Autre chose que l’opposition ne considère pas normal, c’est le fait d’apprendre, par la presse (nous vous invitons à relire notre enquête sur le sujet, les liens sont en bas d’article) certains éléments, comme par exemple l’origine des pierres. « C’était des questions que nous avions déjà soulevées, sans aucune réponse », se souvient Laurent Johanny. Là encore, ce dernier dénonce un manquement à la transparence.
Enfin vient la question budgétaire. Avec la liquidation judiciaire de l’entreprise Le Compagnon, « énormément d’argent a été dépensé pour racheter le terrain et les bâtiments de la SCI par la communauté d'agglomération », glisse Laurent Johanny. « Peut-être est-ce ce chantier, et j’assume ces propos, qui a mis sur la paille l’entreprise en question, qui n’était finalement peut-être pas capable d’assumer un tel chantier », estime l’élu de l’opposition. À l’image de l’inscription marquée en grand sur les échafaudages du chantier : « À prendre trop de hauteur, on risque de tomber de haut », ironise t-il
Improvisation dans le soutien culturel
Deuxième point, la gestion du milieu culturel, fortement impacté par la crise sanitaire. L’élu Fabien Surrel déplore une politique de forme, tout dans le clinquant et le visuel. Il déplore aussi le fait d’apprendre par la presse les projets menés par la municipalité. En l’occurrence le projet « Coup de projecteur sur la culture en Velay », qui est un clip tourné avec des compagnies de théâtre et de musique amatrices. « Mettre en lumière les artistes amateurs, c’est bien. Mais ce sont les professionnels, qui gagnent leur vie avec ça qui en ont vraiment besoin […] ce n’est pas en tournant un clip musical que ça aide vraiment ces gens-là, encore moins en le passant sur l’écran géant de la place Michelet qui est dépourvu de son, un comble pour un clip audio », s’irrite Fabien Surrel. Ce dernier ajoute par ailleurs que les groupes amateurs inscrits à ce projet n’ont eu aucune info sur la suite des événements. « Ils sont en impro totale », ajoute-t-il.
Une plus juste répartition des aides
Pour faire face à la crise sanitaire, les clubs et associations sportives ont vu leur subvention augmenter de 10 % afin de limiter les pertes financières. Fabien Surrel soulève que pour les associations culturelles, seulement 10 % des subventions demandées ont été versées. « On ne demande pas de baisser les subventions sportives, bien au contraire, mais on demande une équité entre ces deux mondes », réitère Fabien Surrel.
De manière plus globale, pas de perspective budgétaire
À son tour, Michelle Chaumet évoque le manque de perspective budgétaire. Elle dénonce le fait que l’année 2020 est considérée comme une parenthèse par l’équipe municipale. « Ils n’ont pas changé leur fonctionnement, et nous n’avons aucune perspective sur les deux ans à venir », enchaîne la nouvellement élue. Elle prend notamment l’exemple des horodateurs, pour lesquels le manque à gagner s’élève à 30 % suite à la mise en gratuité pendant le confinement. « Ils estiment que tout va revenir à la normale comme ça », s’inquiète Michelle Chaumet.