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"Agresser un élu, c'est affaiblir la démocratie et saper la république"

Par nicolas@zoomdici.com , Mise à jour le 16/06/2024 à 06:00

Cette citation a été partagée par Jean-Christophe Véra, élu au conseil municipal de Saint-Germain-Laprade, l'une des deux victimes de l'agression perpétrée le 31 mai dernier. Ce samedi 15 juin, de nombreux élus d'autres communes se sont rassemblés devant la mairie saint-germinoise pour témoigner de leur soutien. 

Pour connaitre les détails de l'agression qui s'est déroulée le vendredi 31 mai devant la mairie de Saint-Germain-Laprade, nous vous invitons à parcourir l'article ci-dessous ▼

"J'ai tout donné de moi, du temps et de l'énergie, pour que la culture soit accessible à qui que ce soit"

C'est à travers un discours poignant et teinté de souffrance que Jean-Christophe Véra, conseiller municipal à Saint-Germain-Laprade, a confié son ressenti après son agression du 31 mai 2024. Face à lui, sur le parvis de la mairie, nombreuses et nombreuses ont été ses soutiens, politiques ou pas, à écouter son histoire de vie.

"En 1989, à 21 ans, j'ai été élu pour la première fois en tant que conseiller municipal à la Ricamarie. Dans cette ville, souvent montrée du doigt pour ses excès d'incivilités, je n'ai jamais eu aucun problème en tant qu'élu". 

En 1994, Jean-Christophe Véra se marie ensuite dans la mairie de Saint-Germain-Laprade et s'installe dans le paisible village de Fay-la-Triouleyre. "En 2014, j'accepte la proposition d'André Cornu pour rejoindre sa liste aux élections municipales, nommé par la suite conseiller municipal délégué à la culture et à la communication. Durant les trois mandats qui ont suivi, j'ai tout donné de moi, du temps et de l'énergie, pour que la culture soit accessible à qui que ce soit".

"Suite à l'agression que nous avons subi le 31 mai, j'ai été très choqué. Mes motivations ont été ébranlées"

Jean-Christophe Véra ajoute encore : "Quand je vois un enfant sourire lors d'un spectacle de clown, je me sens récompensé de tous mes efforts et de tous mes sacrifices. Quand je vois le public applaudir à tout rompre dans le centre culturel, je me sens léger, fier, certain d'avoir apporté un peu de moi dans ces instants de bonheur".

Il tranche alors : "Suite à l'agression que nous avons subi le 31 mai, j'ai été très choqué. Mes motivations ont été ébranlées. Je me suis demandé pourquoi ai-je été agressé ? Qui est mon agresseur ? Une connaissance ? Un voisin ? Comment peut-on en arriver là ?"

"C'est l'intention qui m'a touché, qui m'a heurté et m'a brisé"

L'élu à la culture continue : "Je me suis posé la question de savoir s'il fallait que je démissionne, fatigué de donner autant de moi pour en arriver à cette extrémité de ce vendredi 31 mai. Après discussion avec le maire, j'ai décidé de déposer une plainte. Certains trouveront que c'est exagéré de faire tout ça pour un œuf lancé contre moi. Mais qu'importe la nature du projectile. C'est l'intention qui m'a touché, qui m'a heurté et m'a brisé".

"Aujourd'hui, je veux que les insomnies changent de camp et qu'elles s'installent à présent dans la tête de ceux qui ont commis ces violences"

Jean-Christophe Véra termine par ces mots : "Aujourd'hui, je veux retrouver la sérénité dans mon village, dans mon esprit et dans mon foyer. Aujourd'hui, je veux que les insomnies changent de camp et qu'elles s'installent à présent dans la tête de ceux qui ont commis ces violences. Agresser un élu, c'est affaiblir la démocratie et saper la république. Aujourd'hui, votre présence, vos sourires devant moi, me réconfortent dans mon choix de finir ce mandat avec mon équipe municipale. Car je pense que l'avenir est, plus que jamais, dans l'intelligence collective". 

 

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