Ils sont dix élèves de seconde et de première, scolarisés à Simone Weil, répartis en cinq équipes. En binômes, et chacun leur tour, ils s’affrontent à grands coups d’adresse et de dextérité pour que leur drone traverse les épreuves imposées.
N’est pas pilote de drone qui veut
« Deux parcours sont à suivre en respectant certaines consignes, explique Hervé Marchal, directeur délégué à la formation. Le premier consiste à respecter le tracé d’un parcours, délimité par de la rubalise, et ponctué d’obstacles comme le passage sous des tables, entre des arbres ou à travers des haies. Le second est une épreuve de positionnement. Les élèves doivent dans ce cas poser leur drone à un endroit précis ».
Devant un parterre de supporters issus de classes différentes, les pilotes tentent comme ils peuvent de mettre en pratique la théorie et les heures d’entraînement. S’ils connaissent bien leur engin volant et son maniement numérique, un élément naturel vient mettre son grain de sel : le vent.
« C’est bien évidemment une contrainte pour eux, admet Hervé Marchal. S’il souffle trop fort, les évolutions seront impossibles. Mais nous craignons la pluie, plus encore ». Manque de pot, les premières gouttes s’invitent à la fête.
« Nous avons prévu que les élèves fabriquent eux-mêmes chacune des pièces »
Outre cette démonstration inédite dans le lycée, le projet expérimental a été l’occasion de valider l’intérêt de la discipline en milieu scolaire. « En fait, avant de voir les drones voler comme aujourd’hui, nombre de compétences ont dû être appliquées, continue Hervé Marchal. Pour cette première année, nous nous sommes en effet équipés de drones tout montés, faute de temps. Mais l’année prochaine, nous avons prévu que les élèves fabriquent eux-mêmes chacune des pièces ».
« Tout ça fait appel à des connaissances qui ne s’improvisent pas »
Il continue en ce sens : « Ils devront dessiner les pièces par le biais de logiciels spécialisés, effectuer des calculs, pratiquer la géométrie spatiale, faire de la programmation informatique et numérique… Tout ça fait appel à des connaissances qui ne s’improvisent pas. C’est pour cette raison d’ailleurs que les élèves en classe de première qui font voler leur drone aujourd’hui proviennent principalement du cursus NSI (Numérique Sciences Informatiques) ».
Un appel du pied pour les filles et les jeunes en difficulté
Pour les secondes, cela leur permettrait, d’après Hervé Marchal, de les orienter vers cette filière de technologies de pointes. « Nous espérons aussi que cette formation puisse attirer plus de filles, soulève-t-il. Et également des jeunes en difficultés. Ces derniers pourraient ainsi découvrir cette option, les incitant peut-être à poursuivre leur scolarité sur ce cursus d’excellence ».