Les petits jeunes de Freaky Fucking Funk ouvrent le bal , façon virtuoses
Ils sont neuf sur scène. Sept musiciens, une chanteuse et un chanteur. Moyenne d'âge : à peine 25 ans. Mais avec déja de nombreuses années de pratique. Les Freaky Fucking Funk se sont rencontrés au conservatoire du Puy, mais ont formé leur groupe à Lyon, capitale autoproclamée du Funk et du Groove. Une esthétique musicale qu'ils adorent et dont ils se revendiquent, même s'ils refusent d'être classés dans un style musical particulier : " On a toujours adoré ce style, son rythme entrainant et répétitif qui donne immédiatement envie de danser. On lorgne du côté de Prince, de James Brown, de Fred Wesley, mais aussi de groupes plus modernes comme Supa Dupa ou ElectroPhazz. On les a vus jouer au Monastier et ils nous ont vachement inspirés". Comme eux, ils refusent donc de s'en tenir à un seul style musical : " notre style est aussi une forme de mélange entre la soul, le jazz et le Hip-Hop".
" On est hyper chauds, ici c'est un super festival, avec une programmation de qualité " Les musiciens de Freaky Fucking Funk
Après le festival de l'Arbre creux l'an dernier, Loir en Zic est la deuxième grande scène sur laquelle ils se produisent : " On est hyper chauds, ici c'est un super festival, avec une programmation de qualité. On est les petits jeunes de la soirée, la Haute-Loire n'est pas connue pour être une terre particulièrement Funky, alors on ne sera pas forcément sur un territoire conquis d'avance mais on va tout donner".
Et ils ont tout donné. En virtuoses. Une section rythmique irréprochable et des cuivres hors pair. Un bassiste expert dans l'art du slapping, qui dès les premiers accords d'un set d'un peu plus d'une heure pose l'ambiance et fait se dandiner les premiers bassins.Un guitariste qui enchaine des notes sur une rythmique soutenue et enivrante : le Funk s' installe doucement mais sûrement sur les bords de Loire et le chapiteau se remplit. Les interventions régulières des cuivres, les solos de trombone, de sax ou de trompette, les envolées sauvages du clavier finissent par rallier à la cause du Groove les derniers indécis. Tous les festivaliers s'agitent et applaudissent lorsque résonnent les premières notes du tube appelé à devenir interplanétaire " Money in my pocket ", porté par un duo de voix à l'unisson. Première grosse explosion d'une soirée qui en connaitra bien d'autres par la suite.
Les Vieilles Valises mettent le feu en deuxième partie de soirée
" On nous appelle les Beatles du Puy-en-Velay " Les musiciens des Vieilles Valises
Avec " les Vieilles Valises ", l'ambiance est posée d'emblée. Ca déconne et ça rigole beaucoup dans la loge : " Nous sommes un groupe mythique, mi -raisin. On nous appelle d'ailleurs les Beatles du Puy-en-velay".
Il est vrai que dès l'annonce de leur programmation à Loir en Zic, au mois de janvier dernier, les billets se sont arrachés en quelques jours et la soirée a rapidement affiché complet. Parce que ce "groupe de potes", qui se sont connus sur les bancs du Lycée agricole d'yssingeaux est une légende locale comme on n'en fait plus : " On a beaucoup joué et beaucoup tourné sur le département il y a une vingtaine d'années. Ça marchait vachement bien. On a fait plus de 200 dates. Et puis en 2009, on aurait pu devenir professionnels, mais on a décidé d'arrêter. On avait notre vie familiale à faire et en fait on avait peur du succès ".
" Aujourd'hui on a de nouveau 20 ans et une niaque de jeunes loups "
Jusqu'au jour où Sylvain, l'auteur et compositeur du groupe, est venu revoir ses amis avec plein de nouvelles chansons dans sa valise : " On s'est tous dit qu'elles étaient trop belles pour ne pas être arrangées puis jouées sur scène. A quarante balais, c'est notre retour vers le futur à nous. Aujourd'hui on a de nouveau vingt ans et une niaque de jeunes loups".
Dès l'annonce de leur réformation, les réseaux sociaux s'agitent : " On s'y attendait pas forcément. Quatorze ans d'absence c'est quand même hyper long. Mais l'époque est à la nostalgie apparemment et on a vite remobilisé autour de nous. Faut croire qu'on faisait du bien aux gens".
Leur concert de ce soir, est le deuxième de cette année, après un premier passage à la Couveuse de Chadrac, qui a déja fait le plein au mois de Mars. Et c 'est rebelote pour Loir en Zic : le chapiteau est plein à craquer. Les cris et les applaudissements jaillissent de partout pendant que les musiciens installent leur matériel et mettent en place la scénographie qui est leur marque de fabrique. Ambiance finale d'une coupe du monde de foot. La tempête avant la tempête.
C'est finalement Sylvain, seul sur scène, qui marque le début des hostilités, sur un air d'accordéon nostalgique, avant d'être rejoint par les autres membres du groupe pour un show de plus de deux heures qui verra se succéder tous les morceaux du dernier album ainsi que les morceaux mythiques d'il y a 20 ans, comme " Petit homme " ou " Emilie" repris à l'unisson par une foule en délire. C'est le bazar sur la scène. Le groupe déploie une énergie de punks. La fusion est totale entre lui et son public totalement déchainé, incontrôlé, parfois incontrôlable, qui enchaine les pas de valse et les pogos sauvages sous le regard inquiet et crédule des responsables de la sécurité. Mais l'ambiance est bon enfant et les quelques ballades du groupe savent ramener le calme et allumer les flammes des briquets tendus comme il y a 20 ans, sur la scène de la Mappemonde au Puy. Sylvain seul à la guitare, interprète magistralement " les touches bleues et le concert se termine par un dernier morceau qui remettra le feu :" Franck et Claire". C'est sûr, le concert de ce soir restera dans les annales et marque le début d'une nouvelle décennie de succès pour " Les vieilles valises" qui sont déja programmées dans deux nouveaux festivals cette année.