Suivant un mouvement initié par la Confédération Nationale de Danse, plusieurs écoles de danse du Puy-en-Velay et des alentours avaient obtenu l'autorisation préfectorale pour organiser un flashmob sur la place du plot, au Puy, ce samedi à 14 heures. L'appel a été très suivi et le résultat, s'il ne restera pas dans les annales de la danse, aura donné le top départ à ce mois de fêtes et illuminé le centre-ville, tout en ouvrant la soupape de sécurité des fous de danse de tous âges et du public.
"Sur un air latino, un peu de noir sur les yeux, un bandeau rouge dans les cheveux, et les corps commencèrent à se déhancher..., toujours prêts à faire la fiesta. Il suffit que tout le monde se mette à danser". C’est ainsi qu’aurait pu s’ouvrir ce flashmob si nous avions été en 2002 et pas en 2020. A cette époque, Lorie entraînait toutes les écoles de danse sur un rythme endiablé.
On est en 2020. Si le slogan du jour avait éte emprunté à Dalida "Laissez-nous danser", c’est sur le rythme africano latin de Jerusalema de Master KG et Nomcebo qu'ont dansé plus de 150 manifestants.
Ce samedi 28 novembre, la place du plot n’était plus vide. Le préfet avait donné l’autorisation aux écoles de danse d’improviser un flashmob que personne n’avait pu répéter puisque plus aucun cours de danse collectif n’est autorisé au même titre que les autres sports d’intérieur.
"Danser c’est vital"
pouvait-on lire sur les pancartes. Que danser c’est un besoin de première nécessité. On pouvait lire plus loin : « Nous ne voulons pas mourir, danser c’est notre vie, Rendez-nous nos thés dansants ».
Le slogan était brandi par un groupe réuni autour de Colette Petit qui dirige le dancing L’Air du temps de Saint-Christophe sur Dolaison. « Depuis le mois de mars, on ne peut plus ouvrir, vous vous rendez compte. Y en a assez. Les gens veulent sortir et danser. Nous les boîtes pour les anciens, on créé du lien. Vous pouvez écrire ça et dire qu’on était là pour demander à pouvoir danser à nouveau ».
La vie c’est pas rose, la vie c’est morose
La place était donc pleine et au moment de la troisième séquence, on a pu soudain ressentir une sorte de communion et comme un sentiment de bien-être chez toutes les personnes présentes. Les pieds et les mains se sont mis à remuer presque tout seul, un peu à la manière des deux Blues Brothers quand ils entrent dans l’église et sont irrésistiblement attirés par le rythme de la musique.
Et le public aussi s’est mis en mouvement, comme Anne, du Puy, venue encourager une amie danseuse : « Oui, j’ai dansé un peu, ça fait du bien de vivre ça. On a vraiment besoin de moments comme ça pour combattre la morosité ambiante ».
Il y avait tous les âges et tous les styles. Ces jeunes filles de l’école de danse d’Yssingeaux sont ravies d’avoir participé et d’avoir enfin pu faire un mouvement collectif. « Ça fait des mois qu’on avait pas dansé, c’était super. La prof nous envoie bien des cours en vidéo mais ça n’est pas du tout pareil. Là, on est ensemble et on se stimule. On ne regrette pas d’être venues même si ce n’était pas de la grande danse, c’était du bonheur », expliquent Carla, Sybil et Noémie.
Même enthousiasme du côté de Jessica qui court généralement pour le Cambodge et pour plein d’autres motifs et qui là s’est encore engagée à fond dans le mouvement des pas latins : « Ouah, c’était super. Pas en termes de danse car on a fait toujours la même chose et sur la même musique mais ouah, quel plaisir ! Quel bonheur ! ».
A la fin, tout le monde s’est applaudi et s’est quitté sur ce mouvement porteur d’un vrai message fort et sans fausse note qui aura illuminé ce centre-ville sans un seul faux-pas.
T.C.