Une véritable surprise historique et culturelle ! C’est lors de la réhabilitation d’un des plafonds de la forteresse qu’un morceau d’enduit, en mauvais état, s’est détaché d’un mur laissant distinguer des motifs colorés. L’intervention des restaurateurs a ensuite permis de dévoiler l’existence d’une peinture murale de 17 m2. Elle est composée de haut en bas d’une série de quatre blasons.
En-dessous, une frise aux décors floraux et des losanges noirs sur fond blanc recouvrent plus de la moitié du mur. L’ensemble apparait être peint à main levée d'aprés les premiers éléments d'enquête établis par les restaurateurs italiens dépéchés sur place.
Deux familles liées ?
Les quatre blasons représentés sont en fait deux blasons répétés. Celui de la famille de la Tour de Saint-Vidal (une tour rouge sur fond jaune) est très identifiable mais le second a demandé d’affiner le travail de recherche. Des pattes ainsi que des ailes laissent penser à un oiseau.
Et il s’avère que l’une des familles alliées aux Saint-Vidal, la famille de Glavenas, arbore un blason représentant un oiseau aux ailes déployées. L'équipe suppose, sans l'affirmer encore, qu'il s’agit bien de cette union mise à l’honneur sur cette peinture.
"Nous ne faisons plus simplement face à une découverte patrimoniale mais historique"
"Si notre hypothèse est correcte, nous ne faisons plus simplement face à une découverte patrimoniale mais historique qui remet en cause notamment la date de construction du logis sud dans lequel se trouve cette peinture, partage Isa-Lou Ville, chargée de communication de la Fortesse Saint-Vidal. Car plusieurs études menées sur l’architecture de la forteresse, notamment par Yves Soulingeas et Patrick Ponceau (ancien directeur des archives départementales de Haute-Loire, Ndlr), estimaient que cette partie du château datait du XVIe siècle". Le plafond restauré situé dans la même pièce est bien de cette époque. Fait qui conforte l'idée de l'analyse historique. Mais...
Un hôtel au printemps prochain
Les travaux en cours, engagés depuis janvier 2020, s’inscrivent dans un projet d’hôtel qui ouvrira ses portes au printemps 2021. Une première phase de réhabilitation avait été engagée entre 2017 et 2018 suite au rachat de la forteresse par Vianney d’Alançon en 2016.
"Un coup de tonnerre dans l'histoire de la bâtisse !"
... Mais la peinture murale découverte s’étend sous une poutre du dit plafond ce qui atteste de son antériorité. Les restaurateurs sur place confirment ainsi l’aspect médiéval et non Renaissance des motifs. "En outre, l’alliance entre Hugues II de la Tour de Saint-Vidal et Guérine Germaine de Glavenas remonte à la deuxième moitié du XIIIe siècle, précise Isa-Lou Ville. C’est pourquoi nous pouvons supposer que cette aile du château existait déjà à cette période". Un coup de tonnerre dans l'histoire de la bâtisse !"
Des zones d'ombres à éclaircir
Des études supplémentaires sont en cours pour en apprendre davantage sur cette mise au jour exceptionelle. "Une chose est sûre, la forteresse de Saint-Vidal a encore beaucoup de choses à nous raconter et nous entendons bien la faire parler pour les années à venir, confie, enthousiaste, Isa-Lou Ville. C’est la raison pour laquelle notre association pour la valorisation du Velay, Auvergne et Gévaudan multiplie les initiatives afin de faire vivre cette incroyable demeure mystérieuse !"