Cela ne manque jamais, on est toujours pris de nostalgie dès qu’on touche à l’un de ces vinyls qui ont disparu au milieu des années 80. Ces galettes noires de 33 cms empaquetées dans des pochettes aux photos d’art avaient le juste bon format pour qu’on ne puisse les cacher dans un sachet au contraire des CD qui leur ont succédé. On était fier de son achat, on le partageait. 40 ans plus tard, le vinyl est revenu en vogue mais les personnes que nous avons croisées salle jeanne d’Arc ce week-end ne les partagent plus. Pour elles l’objet est à la fois un objet de collection et de passion réservés à quelques passionnés et inconditionnels comme Bastien qui est arrivé parmi les premiers ce samedi matin 17 Octobre.Bastien, l'inconditionnel du vinylBastien a découvert l'objet disque vinyl en fouillant les affaires de son père. Un jour il a découvert une platine Akaï lovée dans un de ces meubles-tour qu’on achetait au milieu des années 1980.Il a d'abord posé une galette sur la platine et ça a tout de suite été le coup de foudre. Depuis il a mis le bras dans l'engrenage. Bastien ne se définit pas comme un collectionneur, ni même un fan de vinyl, il se définit comme un inconditionnel et par la recherche de toute sorte de disques. Pour lui il n'y a pas un style mais des styles.
“Je n'ai pas un style défini je découvre plein de trucs. Avec tous ces disques qui ont été mis sur le marché, C'est une richesse inépuisable. Aujourd'hui, à la bourse aux disques, il a acheté un peu de tout et en particulier du jazz fusion et des trucs introuvables . Un Johnny aussi mais c'est pour un pote” s’empresse-t-il de préciser.
Son conseil platine: Un AudioTechnica, c’est une marque japonaise, il faut ça pour profiter d’un vinyl.Guillaume, Never mind the bollocksGuillaume lui c’est autre chose, inconditionnel du rock et plus particulièrement du punk-rock, "on ne peut pas écouter vraiment du rock que sur une platine, ceux qui disent le contraire ne sont pas vraiment des amis du rock". Il écoute un peu tout, du johnny Cash, du Elvis, les Stones (bien sûr), et du français époque punk rock comme ce triple album des Shériff ou les béruriers noirs et puis les Sex Pistols. Il dit “C’est assez rare que dans une soirée on écoute pas un petit béru” pour terminer.
Son conseil platine: Pionneer, Denon ou Marantz.Suzette, le lecteur de vinylIl y avait aussi ceux à cheval sur les deux époques et qui regardent ça un peu comme on fouillerait dans un bac de BD. C’est le cas de Suzette. Elles n’étaient pas très nombreuses les filles ce samedi matin.
“Comme lecteur de vinyl, non je ne suis pas assez calée pour donner une marque. Pour moi ce sont d’abord de supers jolis objets qui permettent de se projeter dans le passé et puis aussi voir en grand les pochettes des CD que mon père me faisait écouter à fond dans la voiture quand j'étais encore assise à l’arrière”.Hugo et Thomas, amoureux de ce son inimitable et du vintageUn peu plus loin, on tombe sur deux. Hugo porte en bandoulière un appareil photo Konica non numérique. Il utilise encore de la pellicule N&B en 36 poses. Il y a un gars à St Etienne qui fait du développement.
“Ecouter du vinyl, c’est un peu pareil qu’en photo, il y a ce grain qu’on ne trouve pas en son numérique. C’est ce qu’on recherche et puis on découvre des tas de pépites dans une bourse comme celle-ci. C’est un plaisir de se retrouver entre amis pour écouter de la musique sur disque vinyl comme ça se faisait autrefois".
----Hold Tight
Hold tight, count to three,
Accroche toi, compte jusqu'à trois
Gotta stay close by me
Tu dois rester mienne
And hold tight, sing and shout
Et reste près de moi, chante et crie
Just ride my round-about
Je te demande juste de m'aimer
And hold tight, shut your eyes, girl,
Et tiens toi bien, ferme les yeux ma belle-----"Si on se les échange ou se le prête ? Ah Non !" déclare Hugo. "Je sais qu’avant ça se faisait, les mecs écrivaient leur nom sur les pochettes pour les retrouver à la fin des partys mais nous non on ne fait pas ça. On préfère venir avec nos disques chez les potes et puis on les emmène ensuite.
Nous on aime à la fois le son de ces disques et puis aussi les objets, on aime le vintage".
Bref, le vinyl c’est peut-être la solution antipiratage.
Leur conseil platine: Elipson.Dave Dee, Dozy, Beaky, Mick and Tich, le nom du groupe difficile à faire entrer sur une pochette de CDEt puis pour terminer notre petit conseil personnel, ce 45 tours d’un groupe californien popularisé par Quentin Tarentino qui en fait le son essentiel de la BO du film Boulevard de la mort (DEATH PROOF).
Le nom du morceau entraînant qui accompagne les filles en voiture jusqu’au choc est Hold Tight.
Mon conseil: Ecouter durant la lecture de cette galerie de portraits (cliquer ici). Le son n'est pas vinyl mais l'ambiance elle, y est "so sixties"
La bourse se poursuit jusqu'à dimanche. Il est encore temps et le choix y est extra large
T.C.