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'''Si vous apprenez à regarder, vous pourrez voir dans le noir'''

, Mise à jour le 27/11/2020 à 09:08

Peut-être connaissiez-vous déjà la plume d’Antonin Sabot dans différents médias nationaux ? France Info, Le Parisien, Rue 89 et surtout Le Monde où il est resté huit ans en tant que journaliste et photographe. Peut-être l’aviez-vous également vu dans des grands reportages au moment de la crise économique et sociale en Grèce, pour les élections aux États-Unis ou encore à Kobane pendant les attaques meurtrières de l’État Islamique ? Après avoir usé des tonnes d’encre au nom de la presse et de la vérité, l’homme de 38 ans a décidé de poser valise et cerveau dans un coin plus serein, l’écrin sauvegardé du village de Mézères où il habite aujourd’hui. De cette retraite spirituelle, il en naît un livre intitulé « Nous sommes les chardons », récompensé par le prestigieux prix Jean Anglade le 3 octobre 2020.

----Où trouver son roman ?
« Nous sommes les chardons » est publié aux Presse de la Cité, collection Terres de France, 262 pages, 20 euros. Il est disponible en librairie. Des séances de dédicaces sont en cours de préparation dans tout le département.-----« La nature et la montagne sont des personnages à part entière du livre »
L’histoire de « Nous sommes les chardons » est celle de Martin, un jeune homme dont le papa vient de mourir et qui doit partir sur ses traces pour trouver ensuite son propre chemin. La particularité de Martin, c’est qu’il a grandit seul avec son père, dans une ferme totalement isolée dans la montagne. « Martin a une vision particulière du monde, explique Antonin Sabot. Il sait que les animaux ne sont pas aussi sauvages que nous le disons. Il sait aussi que la montagne a ses propres règles, ses propres lois. Et c’est un peu elle qui le pousse à partir sur les traces de son père. En fait, la nature et la montagne sont des personnages à part entière du livre. »


Antonin Sabot aux côtés de l'éditrice Clarisse Enaudeau et d'Hélène Anglade, lors de la remise du prix Jean Anglade.

Une fiction à la Jean Giono
Le roman reste une fiction, mais Antonin Sabot avoue qu’il a puisé dans son expérience en Haute-Loire pour nourrir le livre, notamment pour décrire la vie des paysans ou le rythme des saisons. « Depuis que j’habite ici, je prends moi aussi le temps d’écouter le vent et de regarder les arbres pousser », plaisante ce stéphanois de souche, parti à Paris pour le travail et qui se dit heureux de retrouver ces racines alti-ligérienne. Ne cherchez pas d’autobiographie dans son livre. Encore une fois, « Nous sommes les chardons » est une fiction « à la Giono » revendique-t-il, c’est-à-dire ancrée dans une région mais qui cherche à transmettre des valeurs universelles ».

La fille de Jean Anglade conquise par le héros du roman
« Il a les yeux qui voient dans le noir, souffle Antonin pour mieux faire comprendre son ouvrage. C’est-à-dire qu’il sait voir des choses que nous avons peut-être un peu oubliées, comme notre proximité avec la nature. Mais aussi qu’il porte un regard un peu critique sur notre société. C’est pour ça qu’il est un chardon. Il vient nous piquer un peu, nous déranger dans nos convictions, pour nous forcer à faire un petit pas de côté. » Jean Anglade n’aurait pas désapprouvé ce premier roman, lui ont glissé les jurés du prix qui lui a été remis samedi 3 octobre à Royat-Chamalières. Parmi eux, la propre fille de l’écrivain, Hélène Anglade qui dit s’être particulièrement attachée au personnage de Martin.

Nicolas Defay

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