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Antenne Free de Lapte, Laurent Wauquiez entre dans la bataille

, Mise à jour le 27/11/2020 à 09:07

Ce dimanche 6 septembre 2020, le collectif des opposants à l’antenne Free avait donné un nouveau rendez-vous après celui du 30 juin sur le lieu d’implantation contesté d’une antenne Free qui agite la cité laptoise depuis plusieurs mois (Sur ce même sujet voir notre article du 25 Août). A l’origine du projet, la demande de l’ancienne municipalité de Lapte d’obtenir cette antenne à Montjuvin au lieu de Verne. Les habitants de Montjuvin ont découvert presque par hasard le lieu choisi de cette implantation qui se situe à environ 300 mètres d'une quinzaine d'habitations et d’un lotissement en construction.

Selon les riverains, la décision de céder un petit espace communal en bordure de route s’est faite sans que les conseillers élus de l’ancienne municipalité aient compris le sens de la délibération qu'on leur a présentée et surtout sans être informés de la taille imposante du pylône. « C’est moi qui ai été alerté quand j’ai vu qu’un bornage avait été fait dans ce petit espace au printemps et c’est moi surtout qui ai découvert que le pylône ferait 40 mètres de haut », déclare l’un des opposants présents ce dimanche matin. « Dès lors, nous nous sommes réunis en collectif et nous avons reçu le soutien des habitants alentours mais aussi des habitants de Lapte. D’ailleurs la municipalité nouvellement élue a pris une délibération contre le projet », poursuit cet autre.
« Nous ne sommes pas contre une antenne Free mais nous contestons un lieu d’implantation non concerté et trop proche de nos maisons »
Lors de son intervention, Rémy Perger, l'un des organisateurs du rassembement, déclare d’ailleurs : « Il est important de comprendre que nous ne sommes pas opposés au principe de la fin des zones blanches et nous comprenons tout à fait qu’il faut que notre secteur et particulièrement le site touristique du barrage de Lavalette et l’aval de la vallée soient couverts en 4G mais ce que nous contestons c’est le site d’implantation choisi car il l’a été sans en informer les riverains et il est à notre avis beaucoup trop proche des habitations et tendra à dénaturer le site naturel de la base nautique. Les visiteurs seraient accueillis par cet énorme pylône, pas très encourageant en termes d’image ! C’est aussi sans compter sur la déprise foncière qui s’ensuivrait si l'implantation était maintenue ».
La saisine d’un cabinet d’avocats spécialisé dans les conflits liés aux antennes a fait bouger les lignes
Le projet est pourtant très engagé puisque le délai de contestation du permis obtenu par l’opérateur mobile arrive à expiration et qu’en théorie, rien n’empêcherait Free de commencer les travaux d’implantation dès ce mercredi 9 septembre.
Les solutions alternatives ne manquent pas selon le collectif et ce qui pose problème c’est que jusqu’à cette semaine, il a été impossible par le collectif de riverains d’être entendu par les responsables de Free malgré l’activation de tous les leviers politiques de proximité.
Il a fallu cette semaine et la saisine d’un cabinet d’avocats spécialisé dans ces questions d’implantation d’antennes qui conseille depuis des années l’association Robin des Toits pour que les choses se décantent. On apprend par exemple que les responsables Free doivent se déplacer courant septembre pour venir rencontrer les élus et discuter de solutions alternatives.
L’information est cependant à prendre avec des pincettes car ce rendez-vous aurait été initié selon Laurent Wauquiez par le travail actif de la députée Isabelle Valentin, absente ce dimanche matin mais excusée par le président de Région.
Free semble quand même dans son bon droit
La venue de Laurent Wauquiez apparait tardive au vu des délais constatés. Cette question de temps sera donc un argument de la bataille qu'il souhaite engager :« il faut gagner du temps et trouver comment repousser la date limte de l'installation de cette antenne afin que Free ait moins de pression et soit plus détendu pour discuter ».
L’opérateur Free aura en effet beau jeu de se replier derrière son bon droit et les contrats qui le lient à l’Etat et au Département, lesquels lui font l’injonction de la réduction des zones blanches en contrepartie de l’attribution des fréquences 4 et 5G.
Le cabinet d’avocats DSC pense au contraire, selon le collectif de riverains, qu'il y a des éléments tangibles dans le dossier pour contester la construction. Il a d'ailleurs concrétisé son entrée en action en fournissant une première facture salée adressée aux six riverains.
Free a d'ailleurs montré sa détermination dans d’autres affaires similaires ces dernières semaines en assignant en justice mairies et opposants.
C’est le cas à Offremont, dans le territoire de Belfort, et à Saurat en Ariège (voir cet article au titre claire sur le site universfreebox de la semaine passée “4G : Free en a marre et passe à l’offensive face à une municipalité”)
Laurent Wauquiez s’engage sur trois points
Le président de Région est arrivé masqué comme il se doit, au propre mais aussi au figuré en se présentant en chevalier blanc, se faisant fort à la fois de représenter les opposants, de jouer la médiation et enfin de mettre la main à la poche. Celui-ci déclarait d'emblée avoir tenu à se déplacer par lui-même car « j’aime venir voir par moi-même et comprendre les enjeux avant de décider de ce qu’il faut faire ».
Il reconnait en préambule « que la situation juridique est tordue » et qu’il va « mettre [son] poids en entier dans la balance ».
Dans un 1er point, il faudra faire pression sur Free et particulièrement sur M. Lombardini, la personne en responsabilité au plan national de la mise en place des antennes. (NDLR : ‘Nous ne savons pas s’il s’agit de l'ex Numéro 2 de la société Illiad dont le nom est cité sur le permis de construire Maxime Lombardini mais celui-ci vient d’être condamné par le gendarme de la bourse cité dans cet article de juin 2020 )
« Free a besoin de nous, Région, et je leur ai dit que s’ils cherchaient à passer en force sur ce dossier, ils me trouveraient sur leur chemin. Le message a été, je crois, bien reçu », lance Laurent Wauquiez
Dans un deuxième temps, le président d'Auvergne Rhône-Alpes admet : « il faut reconnaitre que Free a une pression financière et qu'il est engagé sur des délais pour développer son réseau 4G sous peine d’astreintes financières  importantes. Il faut donc leur donner du temps supplémentaire, repousser le délai signé dans le contrat New Deal Mobile pour que l’on puisse discuter de façon plus apaisée sur cette antenne en particulier. De ce point de vue, l’autorité compétente pour allonger ce délai contraignant (NDLR on parle de juillet 2021) n’est pas nettement définie », avance encore le président de Région. Il s’agit soit de l’ARCEP (Autorité de régulation des communications électroniques et des Postes) qui est une autorité indépendante, soit du ministère de la cohésion nationale, dirigé par Jacqueline Gouraud.
« Après avoir eu ce délai, il sera donc possible de se mettre autour de la table de manière détendue et de proposer à Free une ou des solutions alternatives et réalisables, quitte à les aider en cas de surcoût. »
Dans un troisième temps enfin, le président Wauquiez a promis d’aider financièrement l’association des riverains dans leur démarche juridique. « Je n’admets pas que vous engagiez de l’argent de votre poche alors que votre combat est un combat plus large pour préserver ce site qui, s’il n’est pas totalement naturel, est un des joyaux de notre département et qu’à ce titre il mérite d’être préservé. Je m’engage à ce que cela ne vous coûte rien personnellement ».
Reste donc quand même au collectif à se constituer en association et là aussi dans un délai particulièrement court.
T.C.

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