"La première fois, c’est à Monistrol-sur-Loire que nous avons subi de la casse, partage Hugues Giraud de la Fédération Départementale des Chasseurs 43. C’était à la fin du printemps où huit miradors sur les onze en place ont été déplacés, couchés par terre ou tagués d’insultes." Les miradors sont des postes de battues qui servent aux chasseurs pour tirer en respectant les règles de sécurité. "La seconde affaire concerne le local des chasseurs de Chomelix, ajoute-t-il. Là, les personnes ont détruit beaucoup de choses, s’acharnant avec énormément de violence sur tous ce qui étaient présents." D’après lui, le local a été visité durant le week-end du 18 et 19 juillet.
Plafond éventré, placo arraché, vitres fracturées
François Pubellier, président de l’ACCA (Association Communale de Chasse Agréée) de Chomelix décrit avec précision le bilan de cette intrusion dans cet ancien vestiaire du club de football de 60 m². "Ils ont commencé à fracturer la porte à coup de marteau, déplore-t-il. Ils ont ensuite détruit notre frigo après avoir tout jeté par terre. Les murs ont été fracturés un peu partout à coup de marteau, ils ont arraché une partie du plafond et cassé les placos. Ils ont aussi fracturé les vitres, les portes-manteau, la cafetière et plein d’autres choses encore." Pour couronner le tout, des graffitis décorent les murs et le comptoir, indiquant clairement un message anti-chasse et anti-chasseurs.
Des empreintes retrouvées en phase d’être analysées
Le dégoût. C’est ce mot qu’emploie François Pubellier face cette vision déplorable de casse gratuite. "Nous avions rénové notre local à nos frais, il y a à peine un an, en refaisant les peintures, mentionne-t-il. Les casseurs sont allés jusqu’à jeter du white spirit sur les murs. Une chance que tout n’ait pas flambé." Chomelix compte une cinquantaine de chasseurs. "Une vingtaine utilisait cet espace pour passer du bon temps avec les chiens ou avec les copains comme on le fait dans toutes associations", confie-t-il encore. Lui et la fédération de chasse ont fait constaté les dégâts par la gendarmerie de Craponne-sur-Arzon. "Ils ont retrouvé un mégot et des empreintes qu’ils vont analyser pour tenter de retrouver les coupables. Pour l’instant, on ne voit pas qui aurait pu commettre de ce genre d’action. Mais il faut savoir que les chasseurs se font souvent harceler par des extrémistes anti-chasse".
6 000 chasseurs en Haute-Loire
"Nous sommes désabusés, concède Hugues Giraud. Nous n’arrêtons pas de faire des efforts pour améliorer notre image auprès du public, nous faisons tout notre possible pour mettre en place les meilleurs conditions de chasse afin que tout se passe dans le respect de chacun, et voilà qu’il nous arrive ça." Si l’enquête est pour l’instant en cours, l’ACCA envisage d’implanter un système d’alarme et de vidéo surveillance. "Mais cela coûte cher !", se désole François Pubellier. L’ouverture générale de la chasse est prévue le dimanche 13 septembre pour l’ensemble des 6 000 chasseurs détenant leurs cartes en Haute-Loire. "Nous espérons simplement que ces personnes qui ont fait ça ne vont pas provoquer les chasseurs directement, s’inquiète Hugues Giraud. Nous faisons beaucoup de communication pour insister sur le fait qu’il ne faut pas se laisser pousser à bout par ces gens-là. Car les anti-chasse n’attendent que ça pour ensuite s’afficher comme des victimes".
Nicolas Defay
