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Qualité de l’eau en Haute-Loire : les efforts payent

, Mise à jour le 27/11/2020 à 09:07

Ce vendredi 10 juillet 2020, François Berger, ex-maire de la Chapelle d’Aurec et vice-président du Conseil départemental en charge de l’environnement, Rémi Massardier, chef de service du SEA (service eau et assainissement) et Ludovic Beyeler, référent technique de la cellule rivière, Nathalie Rousset, présidente du comité Allier, Loire-Amont, l’un des cinq sous bassins de l’agence de l’eau Loire-Bretagne se sont réunis pour présenter à la presse la plaquette 2020 sur la qualité des eaux superficielles en Haute-Loire.
Rémi Massardier se félicite des résultats relevés en 2019 en Haute-Loire : « L’analyse des paramètres physico chimiques de l’eau selon le barème SEEE (Système d’évaluation de l’Etat des Eaux) met en évidence une amélioration globale sur les dix années passées. Cela confirme la pertinence et l’efficacité des politiques d’investissement menées par les collectivités du département en matière d’assainissement. Pour s’en convaincre on peut se reporter aux pages 16 et 17 de la plaquette. Le point de contrôle LR 140 qui représente la station d’épuration de Chadrac est passée en 10 ans d’une évaluation en rouge à une représentation verte. Globalement, en 20 ans, on y a conduit un travail qui a permis une réduction des rejets et l'amélioration de leur traitement qui permet de constater une diminution de la pollution sur la Loire.

Cet exemple peut être relevé dans d’autres lieux de Haute-Loire comme sur le Lignon ou la Virlange. Rémi Massardier modère pourtant son enthousiasme en notant une évolution de plus en plus marquée de l’hydrologie des cours d’eaux : « Des phénomènes de plus en plus fréquents de pluies violentes et d’étiage prolongés conduisent à un lessivage des lits et à une élévation de la température moyenne de l’eau des petits et moyens cours d'eaux. Cela a pour conséquence de relever dans certains des apports importants en nitrates et en phosphores et donc une moindre oxygénation ce qui pourrait conduire à une disparition progressive de la vie aquatique, particulièrement piscicole. Les truites ne se reproduisent bien qu’en-dessous de 17°C. » Il poursuit avec cet appel : « Ce constat doit inciter à générer ou poursuivre des opérations visant à limiter le transfert de ces nutriments indésirables vers les eaux superficielles ».
La faune dite de macroinvertébrés benthiques, marqueur de la qualité du milieu naturel comme par exemple dans la Sumène
La démonstration est ensuite faite par Ludovic Beyeler, référent de la cellule rivière au SEA, qui contrôle devant nous différents critères dans cet ancien point de contrôle de la Sumène. Le débit du cours d’eau est faible mais son eau y est de bonne qualité. La station d’épuration de Saint-Julien Chapteuil n’est pourtant qu’à quelques kilomètres en amont.
Cette qualité de l’eau peut d’ailleurs y être constatée visuellement avec la présence de plusieurs invertébrés marqueurs de cette qualité. Cette observation simple et rapide met en évidence la présence de larves d’invertébrés (comme les libellules) ou de trichoptère (des porte-bois) présents en nombre ou encore de plécoptères comme les perles, connus des pêcheurs de truite sous le nom de grattes. « Tous les facteurs observés permettent de conclure que cette partie du cours d’eau est favorable à la présence et au développement de la truite si ce n’est la température de l’eau qui est déjà, à 10 heures du matin, malgré le ripisylve abondant, à 17°C » conclut le technicien.
Il faut poursuivre les efforts mais déjà reconnaitre et se féliciter des progrès constants
Nathalie Rousset, qui préside le comité Allier Loire Amont, l’un des cinq sous bassins de l’agence de l’eau Loire-Bretagne, confirme l’importance de la bonne qualité de l’eau sur les têtes de réseaux hydrographiques comme c'est le cas de la Haute-Loire et insiste sur l’enjeu de la qualité de l’eau comme de sa quantité. Pour elle, ce sont les efforts conjugués des trois principaux acteurs et utilisateurs de la ressource en eau qui ont permis d’obtenir de si bons résultats « Il faut savoir féliciter les acteurs quand ils ont fourni de tels efforts, salue-t-elle. Que ce soit les collectivités qui ont fait d’énormes progrès dans les rejets, ou encore les agriculteurs qui sont désormais sensibles aux usages et à la préservation de la qualité de l’eau ou encore les industriels. Chacun a une vision différente de la ressource aqueuse, il faut parfois mettre de l’huile dans les rouages et faire preuve de pédagogie mais surtout ne pas hésiter à relever quand les efforts qu’on leur demande sont payants, comme on peut le constater sur la qualité globale notée dans cette plaquette.
Le SEA, un outil performant et essentiel du Conseil départemental 43
Le SEA de la Haute-Loire, outre cette mission de prélèvement, de suivi et d’information sur la qualité de l’eau sur 39 sites de mesures, a d’autres missions dont celle d’ingénierie et de conseil comme dans le cas du plan d’eau de Fay. ----Depuis plus de 25 ans (1993), le service eau et assainissement (SEA) du Département assure un suivi régulier de la qualité des eaux superficielles grâce à un ensemble d’indicateurs communs.
Les résultats sont compilés dans une publication annuelle distribuée dans l’ensemble des mairies et sur le site Internet du SEA.
-----Il est aussi chargé en amont de l’assistance technique et du conseil auprès des collectivités locales en matière d’assainissement afin d’aider à optimiser le rapport coût / efficacité des unités de traitement. Il est enfin en charge des prélèvements d’échantillon. Concrètement, cela correspond à la surveillance de plus de 600 stations d’épuration dans le département. Nathalie Rousset détaille : "Ce travail de mesures et de collectes de données est un outil essentiel dont le département de la Haute-Loire s’est doté il y a plus de 20 ans et qui permet le pilotage de la ressource et l’amélioration des techniques que ce soit en matière d’assainissement ou de régulation des eaux superficielles ».  
95% des indicateurs sont en vert ou en bleu, c'est-à-dire de bonne ou très bonne qualité
« Nous progressons d’années en années, 95% des 1440 classes de qualités sont bonnes ou très bonnes, enchaine-t-elle, ces observations vont aussi servir pour l’avenir. Malheureusement on constate que nos cours d’eaux ont des débits qui ressemblent de plus en plus à ceux des cours d’eaux des types méditerranéens avec des périodes d’étiage prolongées alors qu'en aval, les besoins se font toujous plus pressants. Il faut donc intervenir à la limitation du réchauffement de nos eaux de surface. Ici la ripisylve (la présence d’arbres et arbustes sur les berges) de la Sumène permet de limiter de manière considérable cette température et c’est sans doute un modèle à suivre ».
Les solutions d’avenir existent comme on l’a montré avec l’effacement du plan d’eau de Fay-sur-Lignon
« On peut prendre en exemple vertueux les travaux qui ont été entrepris pour rendre au Lignon un cours plus naturel », poursuit Nathalie Rousset. « Celui-ci avait été dilué par la création d’un plan d’eau à vocation touristique. C'est apparu à l’usage une aberration écologique et économique car l’altitude où il se situait le rendait peu utilisable et en plus les pertes d’évaporation de ce plan d’eau sont sans commune mesure avec celles d’une rivière moyenne de ce type. La concertation entre tous les partenaires et le montage financier auquel nous avons contribué a permis de financer à moindre coût pour la commune de Fay-sur-Lignon cette remise en état du cours originel dans un souci d’amélioration, tant de la qualité de l’eau que de la quantité d'eau disponible ».
La plaquette de la qualité de l'eau 2019 sera diffusée largement en format papier et sera disponible comme toutes les autres depuis 1993 sur le site internet du Conseil départemental.
T.C.

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