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La chenille de la pyrale du buis a refait son apparition sur le bassin du Puy

, Mise à jour le 27/11/2020 à 09:04

"Il s’agit de la génération de l’automne dernier qui a hiberné entre deux feuilles de buis dans une sorte de cocon douillet", nous explique Robert Jonget, Président de l'association les Jardins Fruités, joint par téléphone ce lundi, "elle est déjà grande à son réveil et a une très grande faim !".
Pour lui, c'est "le moment d'éradiquer cette vague très agressive" car si on ne fait rien, non seulement le buis est ravagé en quelques jours (avec un risque de le voir mourir), mais en plus "les conséquences peuvent être encore pire à long terme" : cet insecte vorace peut arriver à trois générations dans l'année, avec la première en ce moment. Elle passe ensuite à l'état de chrysalide puis de papillon, elle pond des oeufs dans les buis et revient en juin/juillet, puis rebelote en septembre/octobre.

Introduit en Europe de manière accidentelle
Arrivée en Europe par accident au début des années 2000, ce papillon nocturne est originaire d’Asie orientale (Chine, Corée, Japon notamment) où il vit dans les régions subtropicales humides. Il s’y nourrit non seulement de buis mais aussi de quelques espèces de houx et de fusains. Il a été introduit en Europe de manière accidentelle, via le commerce des plantes ornementales.
Son apparition a tout d’abord été déclarée en Allemagne. De cette région limitrophe, elle s’est répandue en France et en Suisse, puis en Angleterre, Autriche, Pays-Bas… En Europe, elle attaque spécifiquement les buis, autant les variétés sauvages que l’on trouve couramment dans les sous-bois que les buis d’ornement, dévorant les feuilles et l’écorce des rameaux jusqu’à la mort du sujet. Les colonies de pyrales sont très importantes, d’où l’importance des dégâts qu’elles commettent.

----Très utile pour constituer des haies
C'est l'une des premières fonctions du buis, "qui reste ouvert tout l'hiver et garde ses feuilles". Cet arbre ornemental et décoratif se retouve régulièrement "dans les jardins des châteaux".-----Elle s'attaque depuis deux ou trois ans au "végétal patrimonial de la Haute-Loire"
Aperçue pour la première fois en France en 2008, la progression de la pyrale est régulière car elle n’a pas de prédateurs locaux. Entrée dans notre pays par l’Alsace, elle occupe aujourd’hui un très grand nombre de départements, après avoir "ravagé des forêts de buis dans l'est, en Alsace, puis s'être attaquée à la Drôme et toute la vallée du Rhône", souligne Robert Jonget, qui a décélé sa présence en Haute-Loire "depuis deux ou trois ans".
Si elle ne présente aucun danger urticant pour l'homme et ne s'attaque pas aux plantes potagères ou arbres fruitiers, ses ravages sont conséquents pour le buis, "végétal patrimonial de la Haute-Loire", notamment via la tradition religieuse du dimanche des rameaux. "On en trouve dans toutes les fermes chez nous, alors que c'est plus du laurier en ville, c'est une tradition populaire et religieuse", ajoute-t-il.

Heureusement, il existe quelques moyens de l'éradiquer
La première chose à faire est bien évidemment de la détecter. On peut apercevoir de petites zones à la surface du buis où les jeunes pousses n'ont plus de feuilles et où il ne reste plus que la tige principale : c'est que la chenille y est passée. Idem pour la présence d'un tissu soyeux, de filaments et de restes du cocon hivernal. De petites billes de 1mm, vertes ou beiges, sont ses excréments.
Une fois identifiée, deux solutions s'offrent à vous pour l'éradiquer. La première, celle que le Président de l'association les Jardins Fruités a utilisé et qu'il juge "très efficace" consiste à utiliser du Bacillus de Thuringes (Bacillus thuringiensis), tel un poison, "avec une durée de vie sur la feuille de deux ou trois jours".
La seconde méthode est bien plus originale : elle consiste à passer les buis atteints au nettoyeur haute pression (pas trop forte bien sûr pour ne pas détruire le buis), ce qui fera tomber les insectes. Ensuite, on lâche un troupeau de poules, d'oies ou de canards qui vont s'en délecter (ils font partie des très rares prédateurs). Pour ceux qui ne bénéficient pas d'une basse-cour, on peut toujours l'emprunter à un voisin le temps de l'opération (environ 20 minutes). Opération à renouveler si nécessaire après inspection et à chaque infestation.

Voici un exemple en vidéo suggéré par l'association Les Jardins Fruités : 

Maxime Pitavy

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