À Landos, ce 21 mai, c'est le monde à l'envers. Alors que les élèves sont restés chez eux, ce sont les parents qui sont devant les portes du collège Robert-Louis Stevenson. Et c'est justement parce qu'ils pensent marcher sur la tête que ces parents se sont mobilisés ce jour.
« Collège Landos en colère. » « Notre collège ne trie pas. Parents contre le choc des savoirs. » « Choc des savoirs. Harcèlement accentué. On dit non avec l'opération collège mort. Des groupes à gérer et des inégalités avec des classes surchargées. Savoir dire non au tri des élèves pour ne pas leur voler leur avenir, objectif premier. Inégalité des chances. Restriction du personnel. STOP »
C'est ainsi que les parents d'élèves du collège avaient qualifié cette réforme du choc des savoirs sur leurs pancartes revendicatives. Et si seulement quelques-uns d'entre eux ont pu se libérer pour se mobiliser devant le collège, ce sont tout de même 94 % des élèves qui étaient absents.
Un mouvement bien suivi
Pour rappel, le choc des savoirs est une réforme annoncée il y a maintenant plusieurs mois par le premier ministre Gabriel Attal. Elle prévoit, dès la rentrée prochaine, de créer des groupes de niveau, séparant les élèves d'une même classe en deux ou trois groupes, selon leur maitrise des mathématiques et du français.
Une solution qui devrait, selon le Gouvernement, permettre aux élèves en difficulté d'être mieux accompagnés, et aux élèves plus avancés sur ces matières, d'avancer encore plus vite et encore plus loin.
Pourtant, depuis cette annonce, de nombreux syndicats, professionnels éducatifs, parents d'élèves et même collégiens se sont mobilisés pour le retrait du choc des savoirs. Pour eux, c'est une réforme qui poussera encore une fois "le système éducatif au chaos", en raison d'un manque de moyens de mise en œuvre, et d'une mauvaise orientation ludique.
« Beaucoup de parents se posent des questions pour l'avenir de leurs enfants »
Ils racontent qu'ils ont pris la décision de cette action à la suite d'une concertation, le 6 mai dernier. Face à une réforme qui devrait toucher profondément le système scolaire, ils soulignent que « beaucoup de parents se posent des questions pour l'avenir de leurs enfants ».
« Cette réforme va créer une société qui va à l’encontre de l’entraide et de la mixité alors que c’est précisément cette mixité qui permet de tirer les élèves vers le haut » estiment-ils, avant d'ajouter que cette réforme va, selon eux, stigmatiser les élèves en difficulté.
Ils déclarent d'ailleurs qu'il n'y « aura pas de possibilité de changer de niveau en cours d’année », et que « les mêmes groupes en mathématiques et français, cela va empêcher l’évolution des enfants ».
La goutte d'eau qui fait déborder le vase
Pour les parents, mais aussi les professeurs du collège, l'annonce de cette réforme du choc des savoirs est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. En effet, le collège est déjà touché par la suppression du poste de CPE et la diminution du temps de présence de l'infirmière scolaire à seulement une journée par semaine.
Des mesures qui risquent, selon les parents, de dégrader le climat dans lequel évoluent leurs enfants, précisant « d'autant plus que l'ouverture du dispositif ULIS est prévue dès la rentrée de septembre ».