De mi-janvier à mi-mars, les nouvelles épreuves de contrôle continu (E3C) vont se dérouler pour la première fois dans tous les lycées du pays pour les élèves de Première. La seconde série d’épreuves se tiendront ensuite de mi-avril à mi-juin. Enfin, la dernière étape pour boucler ce baccalauréat nouvelle génération concernera les classes de Terminale de mai à juin. Vendue par Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education Nationale, comme un simplification du baccalauréat, cette réorganisation se révèle comme une usine à gaz totalement anxiogène pour les enseignants du lycée Simone Weil.
Une usine à gaz
« Ce matin, à l’appel du CNES, de FO43 et de la liste non syndiquée, ce qui représente l’ensemble des représentants du personnel, il y a un rassemblement contre les E3C, explique Benoit Bacl, enseignant au lycée Simone Weil et responsable du syndicat Force Ouvrière. Les épreuves communes en contrôle continu mettent une pagaille monumentale dans les établissements tant au point de vue des élèves que des enseignants. Du côté des élèves, ça les met sur le grille en permanence et ça remet en cause leur diplôme national. Pour les enseignants, ils auront à organiser des examens du baccalauréat en pleine année et assurer les cours en même temps. On demande l’abandon des E3C et la restitution de l’épreuve terminale anonyme en fin d’année qui permet une organisation réelle et construite. les usines à gaz ça suffit ! »
Un baccalauréat local
Ce que reproche les enseignants, en plus de la mise en pratique des E3C, est la dévalorisation du baccalauréat et la perte de son caractère national. « Quand les élèves manifestent sur le sujet des retraites, il y a en arrière pensée les problèmes sur le bac et Parcoursup, assure Benoit Bacl. Parcoursup est le pendant de la réforme du bac. On institue la sélection sur le dossier. Je rappelle que le bac était le premier grade universitaire. Il permettait de droit d’être instruit à l’université et de postuler à des concours de Catégorie B. Puisque c’est devenu maintenant un diplôme local, il n’ouvre à aucun droit. Il faut savoir que chaque élève aura un parcours individuel, le choix des épreuves en libre service ».
« On leur demande des effort monumentaux et tout ça pour rien. C’est ridicule ! »
Les sujets des E3C sont choisis dans les lycées dans une banque commune. Le chef d’établissement valide ensuite l’épreuve présentée pour chaque discipline choisie en amont par l’élève. Les copies des élèves ne seront pas corrigées au même moment et seront réparties de façon à ce que les professeurs ne corrigent par les copies de leurs propres élèves. « Il y a un coté kafkaïen dans cette affaire que les enseignants mais également tous les corps de métiers de l’éducation nationale trouvent insupportables, ajoute Benoit Bacl. On leur demande des effort monumentaux et tout ça pour rien. C’est ridicule ! Aujourd’hui, il y a notre rassemblement. Puis nous allons faire circuler une pétition. Nous avons également saisi le CHSCT académique pour l’alarmer sur la santé du personnel. Cette réorganisation nuit gravement à la santé physique et morale du personnel ».
Nicolas Defay