Des services et des trésoreries appelés à disparaître
Les fonctionnaires veulent protester contre la cartographie revisitée et la suppression de postes envisagée dans le cadre du projet de réforme des centres de finances voulu par le ministre de l'Action et des Comptes Publics Gérald Darmanin menée à terme en 2022. Dans la sous-préfecture d'Yssingeaux, le Service des Impôts des Particuliers (SIP) devrait disparaître. Il faudra se rendre au Puy-en-Velay. Les Services des Impôts des Entreprises (SIE) de Brioude et du Puy devraient également cesser de fonctionner, il faudra venir cette-fois à Yssingeaux. Une aberration pour certains à l'heure où l'on prône la réduction des trajets, comme le dénonce une de leurs affiches apposée à l'entrée. Quatorze trésoreries sont menacées de fermeture dans tout le département. La notion de service en danger selon les agents
"Les usagers devront se rendre dans les Maisons France Services où ils seront reçus par de simples animateurs, qui n'auront pas les compétences pour répondre à des questions complexes. Ce seront des personnes embauchées par les collectivités territoriales ou venant du droit privé. La réception par un agent des finances publiques ne sera que très ponctuelle ou par visio-conférence. Quant à l'encaissement des numéraires, il ne se fera plus dans les centres, il faudra aller chez le buraliste pour le faire. La notion de service va vraiment en pâtir, l'accueil de proximité va bientôt disparaître, on priviligiera le numérique," s'insurge Gaël avec amertume. Les usagers inquiets pour leur service public
Face à ce projet, les usagers exprimeraient aussi leur mécontentement. "Ils demandent à signer une pétition. On leur donne à l'accueil la liste des centres qui vont être impactés et la marche à suivre pour signer en ligne," informe un syndicaliste. Les agents veulent aussi alerter les élus. "Seize communes rurales du département ont voté des motions pour garder leur service public. On a adressé un courrier au maire d'Yssingeaux Bernard Gallot la semaine dernière pour avoir un rendez-vous. On attend des nouvelles", commente Noémie. "Cherchez l'erreur"
Outre les départs en retraite qui ne seraient pas remplacés, la mobilité serait à terme encouragée. La mobilité professionnelle, Jean-Marc connait déjà : "J'étais affecté à Montfaucon il y a trois ans. La trésorerie a été fermée et je me suis retrouvé à Yssingeaux. Et maintenant, ils veulent y créer une maison de services, cherchez l'erreur", ironise-t-il. Dans les méthodes, les agents regrettent que la concertation annoncée n'ait finalement pas lieu, "on ne fait que nous redonner l'information, c'est tout", déplore cette-fois Pierre. "Montrer notre ras le bol"
Déterminés à aller jusqu'au bout, les agents du centre de finances de la sous-préfecture projettent de tracter sur le marché et de proposer leur pétition. "On continuera nos actions tant qu'on n'obtiendra pas satisfaction", prévient Noémie. "On veut montrer notre ras-le-bol !", soutient fermement Frédéric, tout en poursuivant : "on fait ça surtout pour les usagers, pour qu'ils gardent leur service public. Nous, on demande le retrait pur et simple du projet." M-A.B.