Avec les chaleurs de ces derniers jours, on a pu les entendre les cigales dans différents endroits en Haute-Loire. Le chant de l'insecte a surpris certains Altiligériens, plus habitués à cela lors de leurs vacances dans le Sud de la France.
Des cigales jusqu'au jardin Henri Vinay
particuliers en signalent du côté de Loudes, à Saint-Martin, au lac du Bouchet, à Bains, Langogne, Saint-Front...voire en plein coeur du Puy-en-Velay. A l'image de Céline Ravel, qui travaille près du jardin Henri Vinay: "Tôt jeudi matin, j'en ai entendu qui chantaient dans le parc, du côté de l'avenue de Vals. Ca m'a fait bizarre, moi qui adore le Sud. Il devait y en avoir trois ou quatre. Mais, le lendemain, elles n'y étaient plus; ce sont des animaux qui se déplacent." Céline Ravel est une connaisseuse, aucune chance qu'elle ait confondu le bruit avec celui des grillons ou des criquets: elle a d'ailleurs réalisé un enregistrement audio qui l'atteste.
Le site www.faune-auvergne.org, alimenté par près de 4000 contributeurs (passionnés amateurs et professionnels naturalistes), fait état de leur présence en Auvergne depuis plusieurs années. Ci-dessous, les lieux où des spécimens ont été repérés en 2019.
Première apparition en 2003
S'il n'est pas fréquent de trouver des cigales en Haute-Loire, ce n'est pas non plus une nouveauté. "Nous en avons depuis la canicule de 2003, explique Franck Chastagnol, président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO 43). Pour le moment, les cigales disparaissent avec l'arrivée du gel. A plus long terme toutefois, cela pourrait évoluer car, profitant du réchauffement climatique, elles vont s'installer durablement.
"C'est un front qui avance"
Il s'agit essentiellement d'individus mâles qui cherchent de nouvelles conquêtes. "Leur présence n'a a priori pas trop d'impact l'écosystème. Elles sont herbivores, et il y a des oiseaux insectivores qui vont les manger." Leur cas est représentatif d'un phénomène plus global: "C'est un front qui avance depuis l'Ardèche, on le remarque aussi chez les oiseaux. D'ici 50 ans, les espèces végétales et animales du Sud vont s'installer en Haute-Loire, devenir de plus en plus présentes, et tendre à remplacer celles des montagnes."
Eddie Rabeyrin