Que ce soit en matière de transport, de biodiversité, d'alimentation, de traitement des déchets ou d'engagement collectif, les défis qui s'annoncent pour le climat sont tous abordables et c'est aussi un message d'espoir que les manifestants ponots ont tenté de distiller ce samedi 25 mai 2019 lors de leur déambulation dans les rues pavées du Puy.
Trucs et astuces pour réduire son empreinte carbonne au quotidien
Lors de certaines haltes, des manifestants prennent la parole pour livrer leurs trucs et astuces pour réduire leur empreinte carbonne au quotidien. Le choix que l'on opère dans les modes de transports déjà, car aujourd'hui il est de plus en plus possible de réaliser la majorité de ses déplacements à vélo sur le bassin du Puy.
Les choix d'alimentation ensuite, en limitant la consommation de viande et en priorisant les légumes bio, et enfin dans sa gestion des déchets et des ressources : faire son compost, avoir une consommation raisonnée de l'eau, etc.
De jeunes générations toujours aussi concernées
Mais tous ces petits pas ont-ils un quelconque poids face aux groupes industriels ? "Bien sûr, on sait que ça peut paraître négigeable, mais ce n'est pas le cas", nous rétorque un manifestant, "c'est déjà à nous de donner l'exemple pour les générations futures".
Des jeunes générations qui étaient bien présentes dans le cortège ce samedi matin, même s'il n'y avait "pas de cours à faire sauter", s'amuse à rappeler une lycéenne, n'en déplaise "aux mauvaises langues et donneurs de leçons réactionnaires". Rappelons que de nombreux vendredis ont été marqués par des mouvements lycéens pour protester contre l'inaction des pouvoirs publics face à l'urgence climatique.
Des conseils pour les collectivités
Autre acteur qui peut apporter sa pierre à l'édifice face au dérèglement climatique : la collectivité. C'est pourquoi la mairie du Puy a été interpellée. Il lui est conseillée "une gestion écologique de la ville", en favorisant notamment les transoprts doux, en végétalisant le centre-ville, c'est à dire y mettre des fruitiers, des portagers et des ruches.
Autre piste : limiter l'étalement urbain, créer des jardins et composts partagés ou encore développer un tourisme écologique et solidaire basé sur la mise en avant de la biodiversité.
Maxime Pitavy
Lors de cette Marche pour le climat, des lycéennes ramassaient les déchets à terre le long du parcours :
> Retour sur la dernière Marche pour le climat au Puy le 16 mars dernier
Voici le communiqué de presse du collectif organisateur de la marche pour le climat au Puy :
"Depuis quelques mois, nous sommes de plus en plus nombreux·ses à nous réunir au Puy-en-Velay, une fois par mois, pour marcher pour le climat. Cette marche, sans étiquette politique, rassemble des citoyens de différentes sensibilités, certains engagés dans un parti ou une association, d’autres, la majorité sans doute, se définissant comme de simples citoyen·nes. Nous avons un point commun : nous sommes alarmé·es par l’état de la planète et les défis qui s’imposent à nous dès à présent. Le bouleversement du climat et la fin des énergies « faciles » se dessinent nettement et nous ne pouvons plus continuer à faire comme si nous ne le savions pas.
Mais la marche, si elle est un instrument de communication, un outil pour rendre visible l’état d’urgence, n’est pas une fin en soi. Il est temps d’agir, tant au niveau individuel qu’au niveau collectif, sans attendre que les injonctions arrivent d’en haut. Nous pouvons, localement, faire plus et mieux que ce que la loi impose, nous pouvons aller plus vite et prendre les devants. Nous souhaitons proposer une série d’actions dont les élus, les entreprises, les citoyens, puissent s’emparer.
Au niveau de la collectivité, voici les démarches qui peuvent apporter à notre ville une certaine résilience, une certaine capacité à faire face aux épreuves, tout en créant de l’emploi et une vie économique à la fois humaine et performante :
- Revoir le plan de déplacement urbain, en privilégiant les mobilités douces (marche, vélo, transports en commun gratuits…)
- Interdiction d’étendre les zones commerciales péri-urbaines, qui sont déjà très étendues et nuisent aux petits commerces de centre-ville.
- Utilisation du dispositif « Cœur de ville », dont la ville du Puy est bénéficiaire, pour l’aide à l’installation de magasins de producteurs et/ou bio dans les centre-villes de l’agglomération, privilégiant la production locale et le vrac.
- Recrutement d’un maître composteur supplémentaire à l’Agglomération pour faire face à la demande croissante de composteurs collectifs, instauration d’un calendrier en vue de devenir « Ville zéro-déchet »
Passage de toutes les écoles, collèges et lycées de l’agglomération au label E3D.
- Arrêt de l’éclairage public entre minuit et 6h.
- Installation de récupérateurs d’eau de pluie à chaque nouvelle construction
- Assainissement par phytoépuration biologique.
- Végétalisation des espaces urbains, plantation de fruitiers et d’arbres mellifères au lieu d’arbres ornementaux
- Création de jardins partagés.
- Maintien de parcelles en jachère à proximité de la ville et installation de ruches.
- Limitation de l’étalement urbain, règles de construction imposant de ne pas « bétonner » plus de 30 % d’une parcelle, limitation du nombre de terrains à viabiliser.
- Prévoir un plan d’aide à l’installation de maraîchers bio à moins de cinq kilomètres de la ville, pour créer une « ceinture alimentaire ».
- Maintien des liaisons ferroviaires, voire réouverture de voies ferrées.
- Développement d’un tourisme écologique et solidaire, basé sur la mise en avant de la bio-diversité, la protection des prairies naturelles, des zones humides.
Bien sûr, toutes ces mesures doivent s’accompagner d’un changement rapide des modes de vie individuels, qui sont plus faciles et plaisants à adopter qu’il n’y paraît ! Le jour de la marche pour le climat, le 25 mai, nous proposerons également une série de « bonnes résolutions » et nous inviterons chacun·e à choisir celle(s) qui lui plaisent le plus pour les mettre en œuvre… et célébrer ensemble nos réussites personnelles à la Marche de juin !
Voici déjà quelques idées :
- Privilégier l’alimentation locale
- Refuser le plastique sous toutes ses formes
- Réduire sa consommation de viande en privilégiant la viande locale
- Tendre vers le zéro-déchet
- Choisir des destinations de vacances plus proches
- Jardiner en privilégiant la bio-diversité
Etc."