Accompagner, investir, financer, fédérer et rayonner. Voici les maîtres mots de cette réunion visant à créer une véritable coopération entre les entrepreneurs et industriels de la Haute-Loire, la Région Auvergne Rhône Alpes ainsi que l’Agence régionale de développement économique.
En ce vendredi 18 janvier 2019, pas moins de onze responsables d’entreprises des plus influentes (MCC, Jet Cut, CVA Silicone, Gauthier SA, Borde SA, Sabarot-Wassner, Leygatech, Ektro, Interep, OTS, Construction Electrique RV) du département ont été conviés dans les locaux de CVA Silicone à Saint-Vidal afin de signer une convention de partenariat. L’objectif étant, pour la Région et l’Agence, d’aider au développement de ces entreprises afin de générer de nouveaux leaders économiques capables de stimuler la croissance et les emplois.
Quels critères pour déterminer le potentiel des entreprises ?
Ce vendredi, présenté par Laurent Wauquiez comme le « premier volet de premiers lauréats », semble être une impulsion pour l’agglomération du Puy-en-Velay et l’est du département, récemment classés parmi les 124 « Territoires d’industrie » (voir en fin d'article). En effet, d’autres entreprises (comme Sigoplast ou Maroquinerie du Puy) bénéficieront de ce partenariat avantageux à condition seulement de faire preuve d’un certain potentiel.
L’Agence régionale de développement économique s’exprime ainsi sur les critères qui déterminent le potentiel des entreprises : « ce qu’on a regardé, c’est la croissance du chiffre d’affaires sur les trois dernières années et si c’était plus de 20%, on les a classé comme entreprises à potentiel ». Mais si le chiffre d’affaires est le critère objectif de sélection, le fait d’avoir un marché prometteur ou encore une dynamique de croissance importante en général, peut aussi être une chance pour les entreprises régionales de bénéficier de ce partenariat tripartite.
La création d’une « meute »
Pour Laurent Wauquiez, « l’objectif c’est d’abord de créer un club commun, c’est-à-dire de chasser en meute ». Car l’idée, c’est de permettre une montée en puissance du secteur de l’industrie, de l’économie et de l’emploi à travers la création d’un véritable réseau d’entreprises régional.
L’ambition est alors de tisser des liens entre les dirigeants à travers les pôles de compétitivité, les clusters et clubs d’entreprises. Chaque société doit mettre à profit son propre parcours pour détecter, avec les autres, les problématiques communes et les solutions à apporter.
Former une équipe de « champions » régionaux avec des entrepreneurs familiaux
Comme dans la meute, chacun a son rôle à jouer pour, à terme, consolider l’ensemble. Dans cet esprit de réseau qui s’appuie sur les modèles allemand, italien ou encore espagnol, l’investissement local semble avoir un grand rôle à jouer. Il faut former une équipe de « champions » régionaux.
Laurent Wauquiez tient effectivement à soutenir les entrepreneurs familiaux « qui ont l’attachement au territoire et qui ont le souci de réinvestir » tout en favorisant, grâce à cette convention une transformation au statut d’ETI (entreprises de taille intermédiaire, entre les PME et les grandes entreprises) patrimoniales et indépendantes. Mais tout cela passe par une réelle contribution aux actions menées en faveur des métiers de l’industrie et par la participation aux évènements organisés ou co-organisés par la Région, l’Agence ou leur partenaire.
Des bénéfices...
Parmi les bénéfices de cette convention figure un droit particulier à un certain nombre d’aides et d’accompagnements de la Région pour le conseil à la gestion des ressources humaines au sein des entreprises (conseil RH). L’accompagnement proposé par la Région et l’Agence régionale de développement économique implique ainsi la mise en place de formations destinées à soutenir le recrutement, une bonne nouvelle pour les demandeurs d’emplois.
Par ailleurs, il s’agit d’accompagner les entreprises dans tous leurs projets de déploiement à l’internationale et même de financer des programmes de recherche s’il le faut. Les investissements, qu’ils concernent le bâtiment ou la technologie, font eux aussi partie du lot des avantages.
... mais aussi des engagements à tenir
Mais cette convention est également source de responsabilité chez les entreprises signataires qui devront faire preuve d’un certain engagement vis-à-vis de la Région. En effet, la collectivité et l’Agence attendent des entreprises qu'elles se développent sur le territoire en privilégiant les prestataires régionaux, l’apprentissage et l’alternance dans le domaine du recrutement mais aussi l’utilisation des plateformes numériques de ces premiers.
La promotion du territoire par le biais de certaines injonctions constitue donc la contrepartie majeure de ces entreprises à fort potentiel. La constitution d’un véritable réseau, qui semble être un des plus importants objectifs de ce partenariat, ne pourra se passer de cet enracinement local. D’autant plus que le département représente 15% des signatures à l’échelle de la région.
Du local au global
C’est en septembre dernier que le Premier Ministre Edouard Philippe annonçait le plan d’action pour la transformation de l’industrie par le numérique. Ce plan doit permettre aux 124 « Territoires d’industrie » de devenir des régions pilotes, où se concentrent de grands savoir-faire industriels, voire de « l’excellence » selon Laurent Wauquiez. Dans ces « Territoires d’industrie », le pilotage est désormais décentralisé, ce qui permet aux élus et autres acteurs locaux de bénéficier d’accompagnement sur mesure, principal avantage pour les entreprises signataires de ce vendredi et pour celles qui sont à venir.
Mais s’il s’agit de former une véritable équipe de leaders économiques régionaux, c’est aussi pour mieux rayonner. Car cette convention donne une meilleure visibilité aux entreprises en question : elles auront un accès tout particulier aux évènements organisés par l’Agence régionale de développement économique, à savoir les salons professionnels en France mais aussi à l’étranger, les ateliers stratégiques ou encore le salon des métiers.
L’Agence étant une association, les entreprises signataires en sont maintenant des membres qui ont accès, entre autres, à des locaux basés sur Paris. Véritable promotion de l’entreprise elle-même, de la région puis du territoire national dans son ensemble, cette signature semble donc aussi être le marqueur de nouvelles stratégies économiques gouvernementales.
N.N.