"L'agglo est sur tous les terrains", a rappelé en préambule le Président de l'agglomération du Puy Michel Joubert lors de la traditionnelle cérémonie des voeux de la collectivité ce lundi 7 janvier à Vals, citant pêle-mêle l'enfance, le sport, la culture, l'économie, le tourisme, les déchets ou encore les transports.
Mais il estime cependant que "les communes ont un rôle de proximité irremplaçable" et si la loi imposait, lors de la fusion, de reprendre toutes les compétences et équipements des collectivités absorbées, "je me suis battu", a martelé Michel Joubert, "pour que nous ne conservions pas toutes ces activités dans notre giron, sinon, nous aurions engendré une structure beaucoup trop bureaucratique loin du quotidien de la population".
"On ne fait plus un boulot d'élu mais plutôt d'administrateur ou de fonctionnaire"
Une nouvelle collectivité donc, qui a connu quelques secousses, mais a-t-elle trouvé son rythme de croisière ? La répartition des compétences achevée permettra-t-elle d'avancer bon train ?
"Si l'agglo fait tout, dans 10 ans il n'y a plus de commune"
Selon le Président de l'exécutif, "l'intérêt communautaire doit rester lié aux équipements et activités structurantes, laissant aux communes la gestion de proximité". Il reconnaît avoir "parfois été rigide sur ces questions" mais argumente : "l'intérêt communautaire à 84 000 habitants n'est pas le même que dans une com com ' de 4 ou 5 000 habitants".
Il estime ainsi avoir réussi à trouver un équilibre pour réorganiser à une échelle différente plusieurs équipements, notamment les centres de loisirs ou les gymnases (sujet sur lequel il a été interpellé lors de son annonce de faire de Quincieu une salle de sport). "Si nous avions tout conservé dans notre giron, c'était la mort annoncée pour nos communes avant 10 ans, car elles n'auraient plus eu qu'à gérer les monuments aux morts ou les cimetières", appuie-t-il.
"Tout faire en plus gros ne permet pas forcément de faire des économies"
2018 a été une année très riche avec l'inauguration du contournement du Puy, l'ouverture du musée Crozatier... ça sera dur d'être aussi riche en 2019 mais finalement, ce moment des voeux cristallise la bascule d'une année à l'autre, ce n'est qu'un instant symbolique mais le quotidien des élus, c'est aussi de travailler sur des projets à long terme.
Pour vous, depuis la création de cette nouvelle collectivité, qu'est-ce qui a été le plus difficile ?
----Surtout des implantations d'entreprises locales
Pour investir ces zones commerciales, il y a beaucoup d'entreprises locales, qui veulent se moderniser, s'agrandir et "on a aussi des touches extérieures mais tant qu'il n'y a pas d'engagement ferme, on ne peut rien dire car elles cherchent partout et vont au plus offrant, donc c'est plus compliqué", nous confie Michel Joubert.-----10 ha de plus sur la zone de St-Germain-Laprade : "si on avait 100 ha, on mettrait tout le monde là bas"
Concernant la première compétence de la collectivité, l'économie, les voyants sont au vert pour le chef de file de l'exécutif, avec 10 hectares prêts à la commercialisation sur la zone de St-Germain-Laprade, où les travaux de viabilisation ont été réceptionnés récemment et "il y a beaucoup d'entreprises candidates pour y aller". De là à dire qu'on pleut sous les demandes ? "Ah oui, si on avait 100 hectares, on mettrait tout le monde là bas", répond-il, "mais notre but c'est aussi d'équilibrer et répartir les offres commerciales sur tout le territoire".
Car l'attrait des entreprises varie d'une zone commerciale à l'autre, "c'est plus facile à certains endroits qu'à d'autres", reconnaît-il avant de développer son offre foncière : "on a aussi fini l'agrandissement des Fangeas, on est en train d'exproprier sur Loudes vers l'aérodrome pour augmenter de dix hectares, on travaille aussi sur Rosières pour agrandir la zone, on achète aussi des terrains à Saint-Paulien... Il faut qu'on ait des surfaces disponibles un peu partout, c'est comme ça qu'on arrivera à avoir un peu d'implantation économique sur tout le territoire, mais c'est vrai que certaines zones ont plus la cote que d'autres".
Le Pôle numérique du Pensio : principal projet de cette année 2019
Avec le lancement de la construction du pôle numérique sur le site du Pensio, l'agglo s'apprête à accueillir les entreprises du numérique pour développer une véritable filière créatrice d'emplois dans cette spécialité où l'offre est souvent plus importante que la demande en termes d'emploi.
C'est justement, pour Michel Joubert, le principal projet de cette année 2019 sur l'agglo du Puy. Pourquoi ?
En parallèle du discours de Michel Joubert, le Président de Région Laurent Wauquiez a également pris la parole pour souligner les projets du territoire accompagnés par le conseil Régional, notamment la rénovation de tous les lycées, publics et privés, de l'agglomération du Puy ; "j'en prends l'engagement", a-t-il solennellement déclaré.
Maxime Pitavy