Le football est souvent considéré comme un sport masculin alors que des filles le pratiquent de plus en plus. Avant elles étaient obligées de jouer avec les garçons et il leur était difficile de s’imposer. Aujourd’hui de nombreux clubs s’y intéressent et proposent des structures féminines où les filles peuvent vivre leur passion.
Petit à petit l’image du football féminin a changé mais souffre toujours de sa comparaison avec le football masculin. On lui reproche d’être moins technique et moins physique et on voit les filles pratiquantes considérées comme des « garçons manqués ».
Heureusement ces préjugés volent en éclat depuis que le sport est plus médiatisé avec les bonnes performances de l’OL en coupe d’Europe et des Bleues au niveau mondial. Ce nouvel engouement pourra pleinement s’exprimer en juin 2019 alors que le France accueille la coupe du monde de football féminin.
En Haute-Loire, les effectifs ont doublé en quatre ans
La FFF a lancé, à l’occasion de la coupe du monde de football féminin, une véritable dynamique de développement du ballon rond chez les filles et la Haute-loire a particulièrement suivi cette dynamique. On compte aujourd’hui 1 600 licenciées qui représentent 12% des effectifs. Des chiffres qui ont doublé en seulement 4 ans. Le club de Velay Sud 43 créé en 2016, illustre parfaitement cette percée des filles sur les terrains.
Mixte jusqu'à neuf ans, avant de glisser sur des compétitions 100 % féminines
Avant l’âge de neuf ans elles jouent dans des équipes mixtes et s’entrainent avec les garçons. Cette année le club a pu créer une équipe supplémentaire en U13 (en plus de son équipe U15) et note un doublement de ses effectifs, 29 filles. Du fait de sa jeunesse le club n’a pas encore d’équipe féminine U18 mais le vivier de talents est prometteur.
Dès neuf ans elles peuvent jouer dans une compétition 100 % féminine qui s’organise en trois volets comme nous l’explique Anthony Gentes, éducateur sportif, à Velay sud 43 : « Il y a une période de championnat classique en district avec des groupes de huit équipes pour les U13 et dix pour le U15, jusqu’à Noël. Ensuite c’est la saison futsal jusqu’au printemps suivie d’une autre phase de championnat en extérieur pour terminer l’année. Ainsi les filles peuvent pratiquer toute l’année dans des compétitions 100% féminines ».
Les championnes U15 de Velay Sud à l’entrainement
Nous rencontrons les filles et leurs dirigeants alors que se prépare la saison de futsal (football indoor) ce samedi matin au gymnase de Bains. C’est un groupe de filles qui ont 14 ou 15 ans qui prennent un petit déjeuner pendant un briefing alors que le coach Jérôme Jamon leurs présente les objectifs et la prochaine compétition de futsal.
Jade Besqueut, 14 ans, capitaine des U15 et lycéenne de seconde, explique : « J’ai commencé le foot il y a 6 ans pour faire un sport d’équipe avec les garçons et j’ai joué avec les féminines dès que l’équipe a été créée. Ça se passait bien avec les garçons mais avec les filles l’esprit est meilleur ». Elle continue en présentant son rôle de capitaine : « Il faut veiller à avoir un bon esprit dans l’équipe pour progresser dans la bonne humeur. Sur le terrain et dans le vestiaire il y a une bonne ambiance et c’est aussi pour ça que l’on gagne ! ».
« Les filles sont plus appliquées et se plaignent moins »
La rencontre s’achève avec un mot de Jérôme Jamon, éducateur responsable de féminines U15 de Velay Sud et des seniors féminines du FC Cussac, qui nous parle avec fierté de son équipe et de son club : « Je suis venu au football féminin en suivant ma fille Océane. Le club cherchant un entraineur on m’a proposé le poste. Si je devais noter les différences entre foot féminin et masculin je dirais que dans les vestiaires ça bavarde beaucoup plus mais sur le terrain les filles sont plus appliquées et se plaignent moins ».
C’est le dernier entrainement avant les vacances de Noël. En 2019, les filles rechausseront les chaussures spéciales Futsal puis les crampons en attendant de soutenir l’équipe de France féminine à la maison.
F.G.