Ce mardi 4 décembre, jour de la Sainte-Barbe, Sainte Patronne des Sapeurs-Pompiers, le président de la République est arrivé en toute discrétion au Puy-en-Velay. Sa visite surprise a débuté par la préfecture de la Haute-Loire, celle-là même qui a été incendiée samedi dernier soit le 1er décembre 2018, jour de l'acte III du mouvement des Gilets jaunes. Ce jour-là, cette mobilisation avait tourné à l'affrontement, le bâtiment de la préfecture en porte aujourd'hui encore les stigmates comme l'a constaté Emmanuel Macron. Le président de la République a rencontré tous les membres du personnel de la préfecture, dont certains se disent encore choqués, auxquels il a adressé un message de soutien. Sur le compte Twitter d'Emmanuel Macron, on peut lire un extrait de ce message : "À travers vous, c'est l'État qui a été attaqué. Mais qui d'autre que l'État répond à la colère de chacun ? Qui éduque ? Qui soigne ? Qui aide ? C'est vous. Je ne laisserai jamais attaquer l'État pour cette raison. Votre tristesse je la partage. Je suis fier de vous."
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Si son arrivée a été discrète, son départ de la préfecture à 18 heures sous les huées et autres insultes d'une petite trentaine de Gilets jaunes, a commencé à faire grand bruit. Le président s'est ensuite rendu à la caserne de gendarmerie du Puy-en-Velay, place de la Libération, accompagné du préfet de la Haute-Loire, Yves Rousset, du lieutenant-colonel Jean-Pierre Rabasté et du commissaire divisionnaire du Puy, Eric Cluzeau. Il a rencontré les équipes de gendarmes et de pompiers présentes samedi dernier sur le dispositif de la place du Breuil. C'est à ce moment-là que l'information a circulé si vite qu'à peine le portail de la gendarmerie franchi par le cortège présidentiel, déjà quelques Gilets jaunes se faisaient connaître et surtout entendre avec leur slogan favori : "Macron démission". Certains se sont montrés plus virulents dans leurs propos. Les "mesures d'apaisement" annoncées par le Premier ministre Edouard Philippe un peu plus tôt dans la journée n'ont visiblement pas eu l'effet escompté. Et tandis que la presse attendait à l'extérieur pour recueillir quelques mots du président de la République, les Gilets jaunes et autres curieux se sont faits de plus en plus nombreux, environ une centaine, tout autour du bâtiment alors placé sous haute protection. C'est finalement sans déclaration qu'Emmanuel Macron a quitté la caserne de gendarmerie et la Haute-Loire vers 19 heures depuis l'aéroport de Loudes-Le Puy.
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Stéphanie Marin