En ce deuxième jour de rentrée et avant le comité technique départemental qui se déroulera jeudi, l'Inspecteur d'Académie Jean-Williams Semeraro était en visite dans les écoles du Puy ce mardi 4 septembre 2018, en présence du maire de la commune Michel Chapuis.
Zoomdici s'est intéressé à deux écoles en particulier : celle des Fraisses, qui avait fait couler beaucoup d'encre en mars dernier alors qu'elle était en danger suite à des demandes d'inscriptions refusées, et celle de Jeanne d'Arc, situé en coeur de ville du Puy et dont les bâtiments gigantesques semblent surdimensionnés par rapport au nombre d'élèves.
28 élèves dans la classe, contre une moyenne de 20 en Haute-Loire
"En moyenne, on compte un professeur pour 20 élèves en Haute-Loire", explique Jean-Williams Semeraro mais face à lui, ce sont bien 28 écoliers des Fraisses (des CE2 et CM2 regroupés) qui se dressent. Certains veulent être pompier, fermier, maçon, cuisinier, géologue, vétérinaire, psychologue, médecin ou pédiatre... et l'un d'entre eux veut même être cascadeur !
"Il faut de la place pour tous", commente le maire du Puy après leur avoir demandé leurs projets professionnels, "et surtout bien travailler à l'école, quoi que vous vouliez faire". Il salue le petit Oscar, membre du conseil municipal des jeunes, avant de laisser la maîtresse reprendre le fil de son cours.
L'école craignait de mourir à petit feu si aucune dérogation n'était acceptée
La venue du maire de l'Inspecteur d'Académie dans cette école située au carrefour de quatre communes (Aiguilhe, Polignac, Espaly et le Puy) n'est pas anodine : elle avait suscité de vives réactions au printemps dernier car elle craignait de mourir à petit feu si aucune dérogation n'était acceptée. Elle dénonçait des inepties, notamment une famille qui s'était vue refuser la possibilité de scolariser ses enfants dans l'école située à 200 mètres de sa maison.
Michel Chapuis est le maire du Puy. Comment fonctionne la commission mise en place pour les dérogations ? En est-on satisfait ? Est-ce la raison qui a permis la réouverture de cette 5ème classe ?
Est-ce au détriment d'une autre école du département ?
Face à la pression des parents d'élèves, l'Inspecteur d'Académie avait pris l'engagement de maintenir le poste si les effectifs étaient suffisants. La mairie du Puy parlait à l'époque de 88 élèves, ils sont finalement 111, au-dessus donc du seuil de fermeture des 104 élèves. Dès jeudi matin, l'enseignante retrouvera son poste aux Fraisses et pourra reprendre sa classe.
Jean-Williams Semeraro, il y a un sérieux delta entre les effectifs prévisionnels et ceux comptés en cette rentrée ? Peut-on dire que cette réouverture va se faire au détriment d'une autre école du département ? Quand sera-t-on définitivement fixés ?
900 élèves de moins en trois ans en Haute-Loire
Si le dénouement est heureux dans ce dossier, il ne faut pas non plus verser dans l'angélisme. Des problèmes similaires vont se présenter dans d'autres écoles et aux prochaines rentrées car il s'agit de vases communicants. La démographie du département ne permet pas de maintenir les postes.
Sur le seul premier degré, la perte sèche d'élèves est de l'ordre de 900 et "seulement" quatre postes ont été rendus. Il ne s'agit pas de migration, simplement d'une natalité en berne.
"Pourquoi pas des logements ou des entreprises du tertiaire" dans les locaux de Jeanne d'Arc ?
Du côté de l'école Jeanne d'Arc, le dossier est de toute autre nature. "On est en coeur de ville", rappelle le maire du Puy, "avec de très bonnes conditions d'accueil". Le problème, c'est que les bâtiments sont mêmes gigantesques et surdimensionnés par rapport aux effectifs. "C'est à nous de réfléchir à une restructuration avec, pourquoi pas, des logements ou des entreprises du tertiaire à y installer", propose Michel Chapuis.
Un concept novateur qui pourrait également permettre de recevoir certains services de l'agglomération du Puy, qui, conséquence de son élargissement (de 28 à 71 communes pour plus de 80 000 habitants désormais), nécessite davantage d'espace. La collectivité est également ouverte aux initiatives privées, même si tout demeure de l'ordre du projet, rien n'ayant encore été voté.
"Un projet ambitieux, mais plus ramassé"
"Il faut un vrai projet de développement urbain autour de l'école, partir de ce point fort pour créer un nouveau quartier", insiste le premier magistrat du Puy, alors qu'environ un tiers des salles sont inutilisées dans ce bâtiment majuscule. "Il y a un gros volume dans cette école", complète l'Inspecteur d'Académie, "au point de perdre une identité pédagogique".
Conscient que l'école n'a plus le vivier d'élèves qu'elle a connu par le passé, il propose "un projet ambitieux, mais plus ramassé". L'Education Nationale accompagnera d'ailleurs le chantier pour le numérique notamment.
Michel Chapuis, quelles sont les ambitions pour l'école Jeanne d'Arc ? Quel est son rôle en ce coeur de ville du Puy ? Les travaux sont programmés ?
Maxime Pitavy