Lundi 3 septembre 2018, 9 heures. Parents et enfants ont investi l'école Calandreta Velava, accueillis par sa présidente Marie Baret-Miramand et ses deux institutrices. Pas de crise de larmes, des yeux à peine humides, quelques regards inquiets... Dans l'ensemble, le cap de la rentrée que les adultes redoutent presque plus que leurs bambins, a été franchi sans encombre. L'ambiance était même plutôt joviale autour du buffet organisé pour cette grande journée marquant officiellement la fin des grandes vacances.
L'arrivée d'un renfort pédagogique
Cette année s'annonce nouvelle pour l'école Calandreta Velava, qui pratique l'apprentissage de l'Occitan en immersion totale et ce dès la petite section. L'établissement associatif, qui ne cesse de se développer, a recruté un renfort pédagogique pour "nous permettre de décloissonner les classes et de les rendre plus petites en termes d'effectif", précise Marie Baret-Miramand. Car chaque année, ce sont six à huit familles qui se laissent séduire par la méthode pédagogique mise en place en ce lieu, à mi-chemin entre les "techniques Freinet" axées sur l'expression libre des enfants et la pédagogie dite institutionnelle. Anasse ne connaissait pas cette école, c'est sa compagne qui a fait ce choix l'année dernière pour leur enfant Adim, 3 ans. "Il a fait sa première rentrée l'année dernière. Avec le temps, j'ai vu que ça se passait bien. Entre les parents également, il y a un vrai esprit collectif", commente-t-il. Quant à l'apprentissage de l'Occitan : "C'est original et très sympa, ça peut l'aider à apprendre d'autres langues par la suite."
Une ouverture de classe en 2019 ?
Si l'actualité est la rentrée 2018-2019, la présidente de l'école Calandreta Velava pense déjà à la prochaine rentrée. Les effectifs augmentant chaque année, dès septembre 2019, l'ouverture d'une troisième classe sera inévitable. "Si nous restons sur les mêmes marges d’augmentation, nous allons dépasser les 54 élèves et en Haute-Loire, le seuil pour l’ouverture d’une troisième classe est de 52 élèves." Un sujet abordé ce lundi matin avec Michel Chapuis, maire du Puy, à l'occasion de sa tournée des écoles, un classique. Et qui dit ouverture de classe, dit arrivée d'un nouveau titulaire. Une demande qui se transforme vite en bataille "car nos instituteurs ont une formation particulière, donc dans cette tractation, nous avons besoin du soutien des élus", explique Marie Baret-Miramand.
Un projet d'échange intergénérationnel ?
Un projet d'échange intergénérationnel a été également évoqué avec l'édile du Puy. L'ouverture d'une troisième classe nécessitera la réquisition de la salle de repas de l'école Calandreta Velava. Si la présidente est déjà en pourparler avec ses voisins le long du chemin du Fieu, l'idée de rejoindre, à l'heure du repas, les pensionnaires du futur EHPAD Les Vergers de Léa, retient l'attention de tous. La fin du chantier de l'EHPAD étant prévue pour le mois de novembre, ce projet pourrait permettre à l'école de bénéficier d'un espace de restauration pour les enfants et d'établir un échange intergénérationel. "Les personnes âgées sont pour nous une référence en matière de transmission, c’est cette génération-là qui maintient la langue, qui a encore une trace de cette langue vivante, l'Occitan", affirme la présidente. Et Michel Chapuis de tempérer : "Ce n'est qu'une ébauche de projet".
Stéphanie Marin