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Le renard, un allié contre la maladie de Lyme ?

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:52

Selon les chiffres publiés par le Réseau Sentinelles, 26 166 personnes étaient atteintes par la maladie de Lyme en 2011. En 2016, elles étaient 54 647, soit un peu plus du double. Aux États-Unis, des études* font état de quelque 300 000 cas diagnostiqués par an. Faut-il rapporter ce chiffre à la population, presque 5 fois plus importante aux États-Unis qu’en France ?

L’érythème migrant n’est pas systématique
Ce critère, parmi tant d'autres, est certainement à prendre en considération, mais il faut y ajouter un manque, jusqu’à ces dernières années, de prévention en France concernant cette maladie considérée comme « invisible ». La morsure d’une tique infectée par la bactérie Borrelia peut provoquer l’apparition d’un érythème migrant, soit une plaque rouge. Elle peut mais ce n’est pas systématique et cet érythème migrant peut apparaître des semaines, voire des mois après la morsure. Il est d’ailleurs important de noter que les chiffres du Réseau Sentinelles, cités plus haut, ne prennent en compte que les cas où un érythème migrant est apparu.


Une plaquette, une application pour smarthphone
Sans traitement antibiotique, « des signes neurologiques (paralysie du visage, atteintes des nerfs et du cerveau) ou des atteintes des articulations (coudes, genoux, etc) ou plus rarement d’autres organes (comme le cœur) peuvent apparaître », peut-on lire sur la plaquette éditée par le ministère des Solidarités et de la Santé, récemment publiée sur le site de la préfecture de la Haute-Loire.
Outre cet outil de prévention, le gouvernement, l’INRA et l’ANSES ont lancé l’été dernier une application participative, « signalement TIQUE », permettant de collecter des données pour, in fine, développer et approfondir la prévention sur les maladies transmissibles par les tiques et notamment la maladie de Lyme, aussi nommée Borréliose.

« La France est dans le déni »
Ces outils sont un premier pas vers la reconnaissance de la maladie, mais cela ne semble pas assez selon cette Yssingelaise infectée par la bactérie Borrelia en décembre 2015, à la suite d’une morsure d’une tique à l’intérieur du genou. « La France est dans le déni. Il y a un réel manque d’informations. Aux États-Unis par exemple, ils organisent des campagnes de prévention avec des panneaux d'affichage. » Si la quadragénaire tient à rester anonyme, c’est parce qu’elle craint pour sa carrière professionnelle. « C’est une maladie dont on ne guérit pas. Il faut vivre avec. Pour un employeur, c’est forcément négatif. » Coups de fatigue, troubles cardiaques, cette Yssingelaise mène une lutte quotidienne, ayant régulièrement recours à l’automédication, « 200mg de doxycycline par jour, quand ça ne va pas ».

Le renard réduirait le nombre de tiques
« Chaque année, 4 500 renards sont tués en action de chasse en Haute-Loire », affirme Jean-Jacques Orfeuvre. Au-delà de ses convictions personnelles, le vice-président du Réseau Écologie Nature de la Haute-Loire (REN 43) attire l’attention sur l’importance de la présence des renards dans nos campagnes et sur leur rôle à jouer dans cette lutte contre la maladie de Lyme. D’après une étude menée par des chercheurs aux Pays-Bas, les renards, pourtant considérés autrefois comme des nuisibles, aujourd’hui comme « des animaux portant atteinte à l’activité économique » ; pourraient être la solution la plus efficace contre la maladie de Lyme. « Les renards mangent les campagnols et les rats taupiers sur lesquels vivent les tiques qui peuvent être infectées », explique Jean-Jacques Orfeuvre. La présence de ces prédateurs limiterait également les déplacements des rongeurs. Ainsi à l’abri dans leur cachette, ils attraperaient moins de tiques.

Stéphanie Marin

* Des études menées par le Center for Disease Control and Prevention, le National Center for Emerging and Zoonotic Infectious Diseases et le Division of Vector-Borne Diseases.

> Lire aussi :

Au plus près d’une battue au renard (26/02/2016)

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