"Pour 1€ investi, entre 6 et 10€ sont réinjectés dans l'économie locale"
C'est le constat dont se félicite Corinne Gonçalves, vice-présidente de l'agglomération du Puy-en-Velay et présidente déléguée de l'office de tourisme. On estime à 600 000 euros les retombées pour le seul secteur de l'hôtellerie-restauration.
"Quand ça fonctionne aussi bien pour les entrepreneurs, l'artisanant local est impacté, mais aussi les traiteurs ou les grossistes", ajoute Jean-Paul Grimaud, directeur de l'office de tourisme de l'agglo du Puy, "il y a une grande quantité de retombées indirectes, difficiles à quantifier". Sans oublier qu'on ne prend pas en compte dans ces données toutes les offres d'hébergement qui se sont développées à la marge, mettant en lien des particuliers.
----Fréquentation touristique dopée cet été...
+ 11,36 % au cloître de la Cathédrale
+ 11,75 % à la Forteresse de Polignac
... et encore plus en septembre
+ 22,89 % au Rocher Corneille
+ 21,76 % à la Forteresse de Polignac
+ 17,68 % au Rocher Saint-Michel
+ 19,45 % au cloître de la Cathédrale-----Après une telle saison, comment ne pas décevoir ?
Plus de 6 000 nuitées rien que pour la venue du Tour de France, 250 000 visiteurs pour venir admirer les monuments du Puy s’illuminer la nuit (Puy de Lumières reprend dès le 27 avril avec la mise en lumière du musée Crozatier. Dès le 4 mai, le dispositif s'étend au-delà du Puy en intégrant la Loire à Brives-Charensac), un taux d'occupation moyen de 67 % en Haute-Loire, un record de fréquentation au festival de La Chaise-Dieu avec un taux de remplissage moyen de 92 %, idem à Saugues pour la musique celte avec notamment Matmatah et encore un record de fréquentation aux Nuits de Saint-Jacques avec Slimane et Soprano...
Ajoutez à cela des incontournables comme le Roi de l'Oiseau, des fréquentations en hausse de 8 à 20 % observées au niveau de tous les monuments, tout comme à l'office de tourisme du Puy (plus de 80 000 personnes accueillies), sans oublier, pour les restaurateurs ponots, une augmentation de leur chiffre d’affaires de l’ordre de 20 %, des commerçants et artisans aux anges rue des Arts, et vous obtenez un succès a priori incontestable qui permet notamment à la cité vellave d'affirmer son leadership et d'être parmi les 25 sites emblématiques d’Auvergne-Rhône-Alpes.
L'année 2017 a été très réussie, avec des innovations et la venue exceptionnelle du Tour de France mais n'y a-t-il pas un risque d'essoufflement et de décevoir cette année les prestataires touristiques avec une saison en deçà de 2017 ? La réponse d'Emmanuel Boyer, responsable de la promotion événementielle de l'agglomération du Puy.
Objectif : transformer la Haute-Loire d'une terre de passage à une terre de destination
Les élus ont souhaité capitaliser sur la saison écoulée et renforcer la dynamique enclenchée. Si les illuminations du Puy ont vocation à s'étendre, d'autres animations, comme la venue pendant trois jours du Tour de France, ne devraient pas se reproduire de sitôt.
Pourtant, l'objectif était bien les retombées à long terme nous expliquaient les professionnels du tourisme lors de l'annonce de la venue de la Grande Boucle. On sait que depuis des années, l'objectif de la politique touristique du département est de transformer la Haute-Loire d'une terre de passage à une terre de destination.
----"La marque Saint-Jacques-de-Compostelle a permis de situer le Velay sur la carte de France"
C'est le constat dressé par les dirigeants de l'office de tourisme du Puy en référence aux diverses déclinaisons de cette marque territoriale.-----"Aller à la chasse aux clients" en accentuant le marketing territorial et les commercialisations
Pour mener à bien cette ambition, l'agglo du Puy a lancé, le 1er janvier 2018, la création d'un "Pôle Attractivité et Tourisme", qui cherche à rendre le territoire plus séduisant, aussi bien en matière économique qu'en tourisme. Pour y parvenir, il a d'abord fallu "faire prendre conscience à ses habitants qu'ils ont des richesses sous les pieds", illustre Emmanuel Boyer, "et ils se sont rendu compte en 2017 que l'on pouvait rayonner à l'international".
Deuxième chantier : se structurer. D'abord avec un rôle d'accueil pour l'office de tourisme, dont ça reste la principale mission, mais aussi "aller à la chasse aux clients", assure Emmanuel Boyer, "en faisant du marketing territorial et davantage de commercialisations afin que le tourisme génère de l'économie pour les prestataires".
Mise en réseau et digitalisation
L'office de tourisme va donc à la rencontre des prestataires d'activités pour les accompagner dans une démarche de commercialisation (réservation en ligne, e-réputation, etc.). La mise en réseau de ces prestataires permet de composer des séjours packagés qui allient activité, visites de sites naturels et/ou culturels, événements, festivals.
Cette montée en gamme passe aussi par une digitalisation du service et en plus de la page Facebook "Velay Attractivité", un site internet WebTV verra prochainement le jour. On trouve aussi dans les cartons le projet de création d'un Pass'Card en Velay, afin de dématérialiser la billetterie des principaux monuments de l'agglo.
Des offices de tourisme qui restent présents sur les territoires
Jusqu'à fin 2016, il y avait sur le périmètre actuel de la communauté d'agglomération du Puy cinq offices de tourisme, qui correspondaient au découpage des anciennes communautés de communes : La Chaise-Dieu, Craponne, Vorey et Saint-Paulien.
Ces quatre sites ont fusionné avec celui du Puy puisque l'agglo du Puy a absorbé ces diverses communautés de communes mais les bureaux sont conservés puisqu'à La Chaise-Dieu, l'office de tourisme travaille en collaboration avec le projet Chaise-Dieu dans le cadre du syndicat mixte, Craponne demeure une identité office de tourisme et enfin Vorey et Saint-Paulien conservent des bureaux qui seront ouverts en saison estivale pour apporter des informations complémentaires aux visiteurs. "Nous sommes passés de 8 à 16 salariés", souligne Corinne Gonçalves.
En partenariat avec les Gorges de l'Allier
"Le Puy-en-Velay est la locomotive touristique du département, par l'importance de ses grands événements mais aussi par sa capacité de séduire comme destination", analyse Emmanuel Boyer, "naturellement, les territoires souhaitent travailler avec nous".
C'est ainsi qu'ils vont collaborer avec les Gorges de l'Allier, ce qui va conduire à un renforcement des communications, "car ce sont deux destinations complémentaires sur lesquelles on mise beaucoup", conclut-il.
Maxime Pitavy