----Il reste des places pour la représentation de ce vendredi soir au Puy.-----« On aime bien revenir dans une ville que l’on a bien aimée », confie Jonathan Lambert, un rien flatteur, qui démarre sa nouvelle tournée justement ce soir au Puy-en-Velay.
Celui qui est à l’affiche du théâtre, ce vendredi 16 février 2018, à 20h30, avec Looking for Kim, semble connaître la cité vellave comme sa poche : « Ici je sais où on va aller déjeuner, où on va aller dîner, où on va aller acheter nos chewing-gums et puis je sais que je repartirai avec ma boîte de lentilles que j'adore. »
Zoomdici : Jonathan Lambert, vous vous êtes déjà produit au théatre du Puy en 2013 et vous y revenez pour votre spectacle Looking for kim, ce soir...
Jonathan Lambert : J’en garde un très bon souvenir, moi j’aime les théâtres à l’italienne et je me souvenais de celui du Puy. Cette ambiance me plait, comme d'y raconter des choses qui sont un peu triviales, des choses que l’on ne s’attend pas à entendre dans un théâtre comme celui-là.
Jonathan Lambert, enfant, avait dit selon vous : « plus tard je veux être dictateur, partant de ce principe , j’ai raté ma vie », ce n’est pas un métier d’avenir dictateur ?
J.L. : C’est un métier intemporel, un peu le constat de ce spectacle, des dictateurs il y en a eu, il y en aura toujours. Ce qui m’intéressait aussi, quand je disais cela, c’est la part d’auto mise en scène de la part de ces autocrates. Cette part de spectacle quand « Bénito » fait sa marche sur Rome, quand Bokassa se marie. Quand Kadhafi débarquait, c’était comme une rock-star avec ses grosses lunettes de soleil.
Vous pensez avoir vous-même un côté dictateur ?
J.L. : J’ai toujours aimé aller vers des personnages plutôt monstrueux, assez dégueulasses. Peut-être parce que, dans la vie, je n’arrive pas à être méchant.
Quel est votre dictateur préféré, celui qui vous a le plus inspiré pour le spectacle ?
J.L. : Le terme préféré, c’est un petit peu dur, mais... Ce sont plus des anecdotes qui m’ont marqué. Après, il y a toujours une part de légende et c’est difficile de tout vérifier. Ce à quoi je me suis le plus attaché dans ce spectacle, c’est la petite histoire, les anecdotes. Il ne s’agit pas de faire un cours d’histoire qui serait un peu chiant. Mon préféré c’est dans le global, c’est de trouver en chacun d’eux le truc qui fait que l’on va en rire.
Kim Jon Un, « le dangereux Play Mobil de la Corée du Nord », on entend beaucoup parler de lui dans les média, avez-vous modifié ou ajouté des choses nouvelles au spectacle depuis 2016 ?
J.L. : Pas vraiment, parce que l’attitude est un peu la même. Les gens me disent c’est fou, ce spectacle est d’actualité, tu as eu le nez creux. Alors on en parle beaucoup aujourd’hui, mais honnêtement, avec tout ce casting, ça se raccroche toujours à quelque chose du présent.
Vous avez joué de nombreux personnages, tous aussi fous les uns que les autres, chez Laurent Ruquier notamment. Votre imagination est-elle sans limites dans ce registre ?
J.L. : Ce qui m’intéressait dans ces personnages, c’est qu’ils étaient un peu burlesques, un peu fous, à la limite de la réalité, souvent des monstres parce que déjà physiquement il y avait un truc. Quand j’ai eu l’idée de faire ce spectacle, je me suis dit justement que ces dictateurs ont cette part de monstrueux des personnages que j’avais pu faire, sauf qu’eux, ils existent vraiment.
Dans 200 ans, que vous voulez que l’on retienne de Jonathan Lambert ?
J.L. : Dans 200 ans, en 2218 ? Eh bien que j’ai joué au Puy-en-Velay.
Propos recueillis par Jacques Jamon et Melvyn Marchand