Les 23 élèves de l'école Notre-Dame à Laussonne expérimentent les ateliers pensés par Maria Montessori. Une méthode qui se vante de développer l'autonomie, la motricité et la confiance en soi de l'enfant. Mais qui est Maria Montessori ? En quoi sa méthode est-elle “révolutionnaire” ?
“L’enfant n’est pas un vase que l’on remplit, mais une source que l’on laisse jaillir”
Telle est la devise de Maria Montessori, la pédagogue qui a mis au point, en 1907, cette méthode d'apprentissage qui repose sur l'éducation sensorielle et kinesthésique de l'enfant. En effet, au mois de janvier de cette même année, cette dernière ouvre la première “Maison des Enfants”. Un lieu ou un matériel adapté est mis à disposition des plus jeunes et où ces derniers sont laissés libres de choisir eux-mêmes les activités qu’ils souhaitent faire, pendant le temps qu’ils le désirent. Une méthode, révolutionnaire à l'époque, qui tend à s'adapter à la personnalité de l'enfant.
La manipulation avant l'abstraction
“Savoir faire avant de comprendre pourquoi”. C'est ce qui a convaincu Florence Lathuillière, la directrice de l'école Notre-Dame à Laussonne. La méthode Montessori prend le chemin inverse de la méthode traditionnelle, qui place la théorie avant la pratique. “C'est un passage à l'abstraction par le concret”, explique la directrice. “Cela permet de garder les acquis sur le long terme”. La pédagogie Montessori fait intervenir le corps de l'enfant via la manipulation d'objet du quotidien. “C'est un aspect laissé de côté dans la pédagogie actuelle”.
Répéter encore et encore pour gagner en confiance
Une des règles des ateliers Montessori est que l'enfant peut répéter un exercice autant qu'il le souhaite. “En recommençant à sa guise, l'enfant progresse, devient acteur et prend confiance en lui”. Cela peut contrebalancer le fait que l'enfant travaille seul et ne développe pas forcément sa capacité à exercer en équipe. “C'est l'un des inconvénients que l'on peut attribuer à la méthode”, souligne Florence Lathuillière. “Mais en développant sa confiance en lui, l'enfant facilite son intégration dans un groupe”.
Des ateliers sensoriels et mathématiques
Florence Lathuillière ne présente pas son école comme étant “100% Montessori”. En charge des CM1 et des CM2, cette dernière assure que les élèves apprécient d'alterner entre méthode Montessori avec des ateliers sensoriels ou mathématiques et l'enseignement traditionnel avec du travail sur fiche.
Nicole Gire, maîtresse des PS, MS, GS et CP, se réjouit d'observer de la progression chez ses élèves : “Certains enfants réussissent des choses qu'ils n'essayaient même pas en début d'année”. Lors des ateliers de la classe maternelle, les élèves apprennent à manier des objets du quotidien. Comme par exemple en transvasant de l'eau d'un récipient à un récipient plus petit à l'aide d'une seringue.
----Portes ouvertes de l'école Notre-Dâme à Laussonne :
Samedi 28 avril 2018 de 10 heures à midi.-----L'enseignant dans un tout nouveau rôle
Pour se lancer dans l'aventure Montessori, les instit', Florence Lathuillière et Nicole Gire, ont dû suivre de nombreuses formations pendant les vacances scolaires. Mais ces dernières ont aussi pu développer leurs compétences en bricolage. “Le matériel pour les ateliers est coûteux. Alors quand nous pouvons, nous le fabriquons nous-même”, assure Nicole Gire. Dans cette méthode, le rôle de l'enseignant est différent : il se place en observateur, respecte le rythme de l'élève et valorise son travail.
Quid du passage en sixième ?
L'entrée au collège demeure une préoccupation pour ces deux maîtresses. L'école Notre-Dame accueille 23 élèves dont huit en CM1/CM2 et 15 en maternelle. “Passer d'une classe de huit élèves à une classe de 25/30 élèves représente un changement assez brutal”, reconnaît Florence Lathuillière. “Mais l'élève pourra compter sur la confiance en lui et l'autonomie qu'il a acquis grâce à Montessori pour affronter ce changement”.
V.B.