La coupe de France de football a toujours une saveur particulière pour tous les amoureux du balloon rond. Elle est parfois le théâtre d'exploits inoubliables et elle permet surtout de confronter les clubs amateurs aux clubs professionnels. Tout footballeur en herbe rêve un jour d'avoir la chance de tutoyer les stars qu'il regarde à la télé.
Au Puy foot, les joueurs sont sont "seulement" en National 2 mais pour la plupart, ils ont flirté une grande partie de leur carrière avec le monde professionnel. Les hommes de Roland Vieira préparent leur 32ème de finale de coupe de France, qui se déroulera le samedi 6 janvier à Colomiers, pensionnaire de National 2 également.
Après Loïc Dufau éliminé en demi-finale par l'OL de Gomis et Lloris, puis Jerry Vandam, le Chti qui a soulevé le trophée avec Lille, et l'épopée azuréenne de Jérémie Clément, voici venu le tour d'Ouseman Diaby, auteur d'un quart de finale avec Moulins en 2014 et d'un huitième de finale au Vélodrome en 2012, avec Bourg Péronnas. Défait 3-1, il avait inscrit le but des siens.
- Découvrez ci-dessous le résumé vidéo de la rencontre (et le but du défenseur vellave) :
"Toute la ville était dans le stade : il y avait les amis, la famille, les supporters..."
À l'instar de Jérémie Clément, Ouseman Diaby n'a pas connu qu'un seul parcours en coupe de France. Le défenseur latéral de 29 ans est allé en quart de finale avec Moulins (CFA) en 2014. C'est face à Angers, alors en Ligue 2, que les joueurs de l'Allier vont s'incliner, après avoir fait chuter Toulouse (2-1) en seizième de finale, puis Sète (3-1) au tour suivant.
la victoire à domicile face à Toulouse demeure l'un des moments forts : "on perdait 1-0 et on parvient à planter deux buts en seconde période", raconte-t-il, "dans un stade en folie". Mais face à Angers, le match est délocalisé à Geugnon, à une heure de route, droits TV obligent une fois atteint les quarts. "Toute la ville était dans le stade : il y avait les amis, la famille, les supporters... Le club avait fait venir des cars", explique-t-il alors que le match s'est joué devant une quinzaine de milliers de spectateurs.
"Les demi-finales étaient à deux doigts alors ça laisse un peu de déception"
Finalement, le match est beaucoup plus serré que l'on aurait pu le croire sur le papier, notamment à la faveur d'un carton rouge reçu par Angers dans le premier quart d'heure. Les occasions sont pour les Auvergnats mais ils ne parviennent pas à faire la différence. "On pousse, on a la maîtrise du ballon mais on loupe trop d'occasions, moi le premier", juge le défenseur latéral qui à deux reprises sera en position de marquer.
Finalement, le score ne bougera pas et il faudra s'en remettre à la loterie des tirs au but. "Franchement, c'est du 50-50 et ça laisse des regrets car on pouvait gagner le match", reconnait-il, "les demi-finales étaient à deux doigts alors ça laisse un peu de déception, mais c'est déjà bien d'en être arrivé là", conclut-il. Le lendemain, son collègue Jérémie Clément verra également son épopée avec Cannes stoppée par Guingamp, futur vainqueur de la compétition.
----Le petit poucet contraint de se déplacer
Bourg-Péronnas devait recevoir l'OM mais les conditions climatiques ont contraint les organisateurs à deux reports, d'abord à Louhans-Cuiseaux puis à Geoffroy Guichard (deux stades homologués et proches). Finalement, la partie s'est déroulée au stade Vélodrome, après avoir inversé le tirage.-----Après l'AC Ajaccio à la maison, l'OM au Vélodrome
Sa plus belle histoire, finalement, Ouseman Diaby l'a écrite deux ans plus tôt, avec Bourg-Péronnas. Peu de grosses écuries au tableau de chasse jusqu'aux 16èmes de finale, où ils éliminent l'AC Ajaccio, alors en Ligue 1, sur le score de 3-2 après prolongations. Un exploit qui leur permet d'hériter au tirage au sort d'un sacré client avec l'Olympique de Marseille de Didier Deschamps.
Une équipe vice-championne de France en titre, qui a éliminé le Borussia Dortmund en Ligue des Champions et qui va défier l'Inter de Milan quelques semaines plus tard, avant de s'incliner en quart face au Bayern. "À un moment de la saison, ils étaient imbattables, avec Brandao, Diawara, Ayew, Gignac, Rémy, Azpilicueta", énumère-t-il, "ils avaient une grosse puissance athlétique, ça m'avait grave marqué".
"Les couloirs qui mènent à la pelouse, j'avais seulement l'habitude de les voir à la télé"
"Le stade Vélodrome, c'était impressionnant, même s'il était en travaux à l'époque", se remémore-t-il, "et puis les couloirs qui mènent à la pelouse, j'avais seulement l'habitude de les voir à la télé", lâche-t-il dans un grand sourire.
Si son équipe s'incline assez logiquement, il garde un souvenir particulier car il a eu la chance de trouver le chemin, des filets pour atténuer le score (3-1) : "c'est un souvenir qui reste gravé parce que même mes parents, qui étaient en Guinée Conakry à ce moment, ils ont pu regarder le match à la télévision et ils ont vu mon but. C'est une grande fierté".
Est-ce qu'on est intimidés par ces joueurs qu'on voit à la télé ?
Qu'est ce que c'est l'esprit de la coupe selon vous ? Quand on est le petit poucet, on a encore plus de grinta ? Envie de montrer qu'on peut rivaliser ? On est intimidés par ces joueurs qu'on voit à la télé ?
Maxime Pitavy