"Plus de signatures que de places de parking" : c'est un trait d'esprit évidemment, car si plus de 1 400 griffes ont été recensées (on n'en comptait "que" 600 lors de notre premier reportage), la Ville du Puy offre près de 2 500 places (430 places en zone orange et 2150 en zone verte).
Ce nombre devrait rester inchangé dans un premier temps. Puis il augmentera avec la construction du nouveau parking d'Estroulhas, coïncidant à une autre entrée de la ville, côté RN 102.
----Les pendulaires, ce sont ceux qui travaillent au Puy mais qui n'y résident pas. la réforme du stationnement les lèse en premier lieu car le prix de l'abonnement va presque doubler (33 à 60 €), alors qu'il demeure à 17 € pour les personnes domiciliées en zone payante.
-----Une vraie inquiétude de voir le centre ville boycotté par les pendulaires
Les commerçants sont plusieurs à s'être joint au mouvement en signant la pétition, lancée initialement par les fonctionnaires, et même Laurence Cottier, Présidente de l'office de commerce, était présente lors de la réunion en mairie. "Seulement à titre informatif", rectifie-t-elle ausitôt, "car il y a une vraie inquiétude de voir le centre ville boycotté par les pendulaires" une hypothèse déjà soulevée dans notre précédent article puisque la mairie considèrerait qu'ils ne consomment pas assez en centre-ville.
"Arrêtons de tirer sur les commerçants", s'emporte Laurence Cottier, "on n'a pas besoin de ça et ça n'est pas de notre faute. Il s'agit d'une mesure politique qui va engendrer un coût supplémentaire, c'est certain, mais je ne suis pas élue à la ville".
"Cette mesure peut mettre en péril les commerces"
Cette inquiétude des commerçants, le secrétaire général de l'Union Départementale Force Ouvrière Pascal Samouth la comprend parfaitement : "cette mesure peut mettre en péril les commerces", prévient-il. "C'est une baisse du pouvoir d'achat pour les consommateurs, dont un certain nombre travaille à temps partiel ou avec de petits salaires".
Mais surtout, en toile de fond, il pense que "ça va se répercuter sur les commerçants et les restaurateurs en première ligne". Présent à la table des négociations avec le maire du Puy, il déplore : "tous ces pendulaires font partie de la richesse du Puy, même sans y payer leurs impôts locaux".
Un choix politique mais une offre qui ne correspond pas à l'ambition
Si la municipalité tient absolument à renvoyer le maximum d'automobilistes dans les parkings périphériques, pour imposer un gros turn-over en centre-ville avec un stationnement très éphémère, force est de constater qu'aujourd'hui, l'offre ne correspond pas à l'ambition.
Le parking du PEI serait la solution la moins onéreuse (20 € par mois) mais il est déjà saturé sur sa partie basse (il offre 180 places d'un côté et 140 de l'autre) et il risque d'alourdir la journée des salariés : pour certains il faudra traverser le Puy pour s'y rendre, puis reprendre une navette pour se rendre à son lieu de travail.
Attendre les nouveaux parkings pour mettre en place la réforme
Le collectif des pendulaires, fort de près de 1 500 signatures, propose d'attendre que de nouveaux parkings soient effectifs pour mettre en place cette réforme du stationnement.
"C'est prématuré", estime le représentant FO, "le système n'est pas mis en place, le maillage en parkings est très insatisfaisant au Puy, alors que les tarifs vont bel et bien augmenter avec des journées plus chères et plus longues pour les salariés".
Moins de zone verte place Michelet : c'est confirmé
Zoomdici avait également révélé que le parking en U de la place Michelet, dont les travaux estivaux ont permis d'augmenter la capacité de 45 places pour en offrir un total de 130, devrait devenir un parking à barrière. Ces places, en zone verte jusqu'à présent, vont passer au tarif des parkings à barrière dès 2018, à l'instar des 185 places existantes autour de la fontaine de la place Michelet. Le maire du Puy nous l'a confirmé.
Notons qu'un seul parc à barrière du Puy est privé : celui de l'avenue Foch. Les parcs à la barrière conservent la gratuité des 30 premières minutes et le stationnement n'est pas limité dans le temps. Il faut compter 0,30 € le quart d'heure, alors que c'est 0,20 € en zone verte.
Solliciter les employeurs pour prendre en charge le stationnement
Le maire du Puy a enfin soufflé une idée aux pendulaires : solliciter leurs employeurs dans la prise en charge du stationnement, comme il l'a concédé cette semaine dans le conflit qui oppose la mairie, le CCAS et l'agglo aux 1200 agents de ces collectivités. Comme évoqué lors de notre premier reportage sur les pendulaires, ceux qui ont fait ce choix hésitent pour la suite car une telle différence de prix pourrait conduire certains à revoir à la baisse leur masse salariale.
"Michel Chapuis a une emprise foncière pour ses salariés que tous les employeurs n'ont pas", souligne Pascal Samouth, "et à qui s'adressent les employés de l'Education Nationale ou de la Préfecture ?". Notons enfin que la loi n'autorise qu'à payer les frais de transport en commun ou en vélo électrique, "mais chez nous, ce n'est pas du tout adapté", regrette le syndicaliste.
----Aucun commentaire du maire
Comme lors des précédentes négociations et à l'instar de ce qu'il se passe avec les agents de la Ville, du CCAS et de l'agglo, le maire du Puy Michel Chapuis "ne souhaite pas faire de réaction officielle suite aux négociations, par respect pour les échanges qu'il a eus avec les représentants syndicaux".-----Parking souterrain aux seuls Ponots : une mesure reportée face à la pression des salariés
Comme nous l'avions évoqué, l'abonnement au parking souterrain du Breuil sera prochainement réservé exclusivement aux résidents ponots. "Une mesure qui n'est pas encore officielle et qui pourrait être reportée compte-tenu de la pression des salariés", écrivions-nous fin novembre. C'est exactement ce qui s'est passé et le maire du Puy a consenti à repousser cette mesure jusqu'à ce que le nouveau parking d'Estroulhas voie le jour.
Enfin, concernant le problème des horaires atypiques et de la sécurité des personnels, Michel Chapuis s'est engagé à étudier le problème et a reconnu la pertinence de cette problématique. Une nouvelle réunion est programmée mi-janvier.
Maxime Pitavy