« Dans le monde, une femme sur trois est concernée par de la violence sexuelle et/ou physique. En Europe, plus d’une femme sur deux a été victime de harcèlement sexuel. En France, 123 femmes sont mortes sous les coups de leur conjoint en 2016, seulement 10 % des victimes de viol portent plainte…»
Ces chiffres circulent au hasard d’une oreille tendue, à l’occasion d’une manifestation qui a pris une tournure toute symbolique, samedi matin, rue Saint-Gilles, alors que masquées, des dizaines de femmes – et quelques hommes – s’étendent sur le pavé. Toutes incarnent une femme qui a succombé aux violences subies.
« Je suis venue ici en hommage à ma mère qui s’est donnée la mort, suite aux violences subies par un homme qu’elle croyait aimer », confie Shirley (40 ans, Séneujols).
«Il ne faut pas relâcher la mobilisation»
En effet, la première chose à faire quand ont veut lutter contre cette violence, « c’est d’écouter les victimes, il n’y a pas assez de lieux d’écoute, estime Michelle (72 ans, Le Puy), je suis tellement touchée par ces femmes martyrisées, humiliées...»
Idem pour accueillir et/ou mettre à l’abri ces personnes en danger : « à un moment ça devient compliqué pour une femme qui a subi des violences de partir de chez-elle, j’ai le souvenir d’une d’entre elles qui avait dû passer par le CHRS [Ndlr : Centre d'hébergement et de réinsertion sociale] pour fuir son bourreau !», a expliqué Maryse (60 ans, Le Puy).
Les hommes ne sont pas en reste, et s’il laissent bien volontiers la parole aux femmes, ils n’hésitent pas à prendre position si on les y invite : « je suis d’avis qu’il ne faut pas laisser faire, dit Yves (58 ans, Brives), il ne faut pas relâcher la mobilisation afin d’obtenir une vraie égalité à tous les échelons de la société.»
Les manifestantes ont ensuite été reçues en préfecture, où Yves Rousset leur a apporté son soutien, se faisant l’écho du président Macron qui annonçait presque au même moment les mesures qu’allait prendre son gouvernement pour encore plus lutter contre le fléau des violences faites aux femmes.
J.J.