----Les 3 recommandations de la chambre régionale des comptes
n° 1 : mettre en place les projets et contrats de pôle, en cohérence avec le nouveau projet d’établissement.
n° 2 : régulariser, dans les contrats de travail, les conditions d’embauche et de rémunération des praticiens contractuels.
n° 3 : réduire l’usage récurrent des contrats de très courte durée du personnel non médical, en renforçant le recours aux équipes de remplacement.-----L'hôpital Émile Roux du Puy écrase toute concurrence dans son secteur du Velay, et ça devrait durer. Dans un rapport du 23 octobre, la chambre régionale des comptes d'Auvergne Rhône-Alpes a épluché les finances de l'établissement sur la période 2010-2015. Dans une situation financière périlleuse en 2007, l'hôpital aux 534 lits a su remonter la pente d'année en année, avec une dette qui "apparaît maitrisée" aujourd'hui.
Selon les rédacteurs du rapport, une forte croissance de l'activité ainsi que des coupes dans les charges de personnel expliquent cette embellie.
Une forte croissance de l'activité
Depuis 5 ans, la patientèle d'Emile Roux ne cesse de croître, dans tous les domaines, excepté les hospitalisations longue durée. Les séjours courts (médecine, chirurgie et maternité) ont bondi de 24%. D'excellents résultats en grande partie dus au boom de la chirurgie ambulatoire (+53%).
Une autre activité a explosé ces cinq dernières années : celle des actes et consultations externes (+80%). Il s'agit avant tout d'actes de biologie.
Cette croissance est d'autant plus intéressante que de nombreux tarifs ont été "revalorisés". Ainsi la journée en séjour de cardiologie, médecine ou pédiatrie est passée de 589 à 1154€ entre 2010 et 2015 (+96%). C'est le deuxième séjour le plus cher d'Auvergne.
Le personnel a subi la rigueur
Le chambre régionale des comptes établit clairement le lien entre le rétablissement économique d'Emile Roux et les charges de personnel : "la situation financière de l’établissement s’est stabilisée, puis consolidée jusqu’en fin de la période sous revue, sous l’effet d’une maîtrise des charges, notamment salariales."
Ces charges ont certes augmenté entre 2010 et 2015, mais dans une mesure bien moindre que l'activité de l'hôpital. Ainsi l'activité principale, celle des séjours courts (médecine, chirurgie, maternité), a bondi de 24% en 5 ans. Dans le même temps, l'effectif a augmenté de 3,25%.
Selon les syndicats de salariés, cet écart entraine des conditions de travail difficiles. "Faute de moyens, nous ne pouvons plus répondre correctement aux besoins de santé", témoignait une manifestante en mars au Puy.