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En espérant que les emplois poussent... comme des champignons

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:43

Le jeudi 13 octobre 2016 a eu lieu un conseil communautaire au Puy-en-Velay. De nombreuses décisions ont été prises et un certain nombre ont été évoquées dans un article qui proposait un panorama des décisions prises, au fil des dossiers.
La rédaction de Zoomdici a également proposé différents papiers sur des sujets méritant un approfondissement, notamment sur l'apport de 300 000 € de l'agglo à Altriom pour équilibrer le budget ou encore sur le nombre de sièges, qui va passer de 48 à 95.
En attendant l'article concernant les aménagements touristiques Plaine de Rome ou encore sur l'avenir de Quincieu, en voici un sur l'investissement de cinq millions d'euros validé par l'agglo du Puy afin d'accompagner l'entreprise dans sa perspective de créer une centaine d'emplois.

Douze chambres de culture pour produire 4 500 tonnes de champignons par an
La zone industrielle de Chaspuzac se pare d'une nouvelle entreprise de qualité. Juste à côté de la maroquinerie, Légulice espère produire 4 500 tonnes de champignons par an. La champignonnière sera dotée de douze chambres de culture.
Les champignons sont des produits frais, donc ils doivent être livrés rapidement. Pour les trois associés, c'est un avantage d'avoir un pied à terre en Haute-Loire : "cela va nous permettre de desservir la région Rhône-Alpes et le Sud de la France", nous confiaient-ils il y a tout juste un an.

Une mise en route espérée dans les prochains mois
Lou-Légulice, spécialisée dans la production et le conditionnement de champignons de Paris va prendre racine sur un terrain de 2,5 hectares, au cœur de la zone d’activités de Chaspuzac, comme annoncé en novembre 2015, avec la perspective de créer une centaine d'emplois. C’est un bâtiment d’un hectare qui s’apprête à sortir de terre dans les prochains mois. 
L'entreprise qui a le vent en poupe, se déploie aujourd'hui, avec une extension de l’unité de production bretonne, pour produire des champignons Bio et du Bella Rosé (champignon brun) et surtout la construction de l’unité de production au Puy-en-Velay. Cette dernière devrait voir pousser ses premiers petits champignons dans les prochains mois.  "On va faire en sorte que le bâtiment sorte en un temps record", déclarait Laurent Wauquiez, fier de son oeuvre, il y a tout juste un an. En sept mois, il avait bouclé le dossier avec son équipe. Une annonce qui tombait à point nommé, à quelques jours des élections régionales.

En un an, l'entreprise est passée de cinq à cent salariés
En 6 ans, le groupe qui met d’abord en place des partenariats avec des producteurs européens, prend près de 20% de parts de marché en grande distribution. Guidé par le consommateur, et pour pallier le manque de champignons d’origine « France » (la production française avant LOU couvrait seulement 27 % des besoins du marché, le reste étant de l’import de Pologne et des Pays-Bas), il y a tout juste un an LOU a fait le pari fou de devenir producteur de champignons frais en France.
Depuis le mois de juin 2015, les champignons LOU sont, en effet, récoltés à Poilley (35), en Bretagne, par des cueilleurs formés sur place à un métier qui avait disparu. Depuis, LOU a connu une croissance exponentielle : elle emploie aujourd’hui près de 100 salariés contre cinq, un an seulement auparavant.

La mise en place d'un crédit-bail immobilier
Pour remplir l'objectif d'une centaine d'emplois en Haute-Loire, l'entreprise a donc besoin d'un bâtiment industriel et la communauté d'agglomération du Puy a été sollicitée afin de porter la réalisation du bâtiment industriel et de le rétrocéder via la mise en place d'un crédit-bail immobilier. La formule est la même qu'en Bretagne, Louvigné Communauté ayant effectué l'investissement immobilier pour le compte de l'entreprise.
Le coût de l'investissement est compris entre 5 et 5,5 millions d'euros. Des subventions à l'immobilier d'entreprise de la région et du Département sont attendues : les aides publiques les plus élevées possibles sont demandées par la collectivité.

"Un pari à plus de 5 millions d’euros avec l’argent du contribuable"
S'il a voté favorablement, le conseiller d'opposition (PS) Laurent Johanny a tempéré l'enthousiasme ambiant : "comme vous l’avez déjà souligné, il s’agit d’un pari, mais d’un pari à plus de 5 millions d’euros avec l’argent du contribuable. Cette jeune entreprise n’ayant que 18 mois, nous n’avons que peu de recul. Nous avons de nombreuses interrogations et c’est bien normal, n’étant pas experts dans le marché du champignon".
Autre motif d'interrogation pour Laurent Johanny : le risque de créer un précédent. "En montant un tel projet, les entreprises auront toute légitimité à venir frapper à notre porte pour un tel soutien", avant d'interroger, en guise de conclusion : "et si demain, une nouvelle entreprise venait avec un projet similaire : pourrions-nous y répondre favorablement ? Aurions-nous les reins suffisamment solides ? ".


Maxime Pitavy

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