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Au coup de sifflet final contre Laval le 8 février dernier, c'est tout un territoire qui se projette déjà à l'étape suivante contre Rennes, septième de Ligue 1. Pour parvenir à la demi-finale, les footballeurs ponots auront besoin de leur douzième homme : les supporters. Alors on s'organise : pendant que certains planifient leur covoiturage, d'autres optent pour les navettes. Collectivités, entreprises, clubs sportifs : nombreuses sont les structures faisant appel aux compagnies de transport.

Entre sens de l'organisation et excitation

Ainsi, chez Berger Voyages, ce ne sont pas moins de 13 cars qui ont été affrétés. Bien entendu par le Puy Foot 43 mais pas seulement : le CSE de l'entreprise Gauthier, le CCAS de la ville du Puy en Velay ou bien encore par d'autres clubs de foot tel que celui de St Geneys... C'est donc bien tout un territoire qui se mobilise, un esprit d'équipe à  grande échelle. Julien Dutour, organisateur de l'événement chez le voyagiste, reste cependant serein et calme : "C'est notre métier. Tous les jours nous avons des dizaines de bus sur les routes. Là, l'organisation est facilitée car nous sommes en période de vacances scolaires. La seule difficulté, c'est d'arriver à travailler sans se gêner entre véhicules. Et puis ici, ce n'est pas comme avec certains grands clubs; les gens sont carrés, humains, respectueux."

À quelques heures de l'engagement, l'effervescence a commencé sur le parking poids lourds d'Aiguilhe, l'un des nombreux lieux de départ de navette. Les bus se font attendre mais les supporters restent calmes.  Tous les ingrédients de la bonne humeur sont  là : drapeaux et fanions, chants et sloggans. Pour William Chayoux, choisir la navette était une évidence : "Se retrouver comme cela entre supporters plutôt qu'à deux dans une voiture, ça change l'ambiance. Il fallait être là pour supporter notre petit club, ça fait partie des événements qui réunissent les peuples en ces temps compliqués". Mais beaucoup le reconnaissent : "Ca va quand même être difficile". Le jeune Nolan Hayer, footballer ponot, lui, y croit dur comme fer: "Je pense 1-0 pour le Puy ça serait beau, mais sinon on finira sur pénalty !". Pour Lydie Bouchet, bénévole, ce moment est synonyme de nostalgie : "On se croirait en 1985. Ce match de deuxième division du Puy contre St Etienne. C'était pareil, des cars étaient partis de partout, c'était incroyable. Le Puy jouait les premiers rôles, on peut recommencer peut être..."

Pour l'ambiance, il y a Martin !

Les supporters du Puy Foot 43 connaissent bien les Chomienne. Ensemble, le papa et le fils assurent régulièrement l'ambiance dans les gradins. L'un au tambour, l'autre à la trompette. Tandis que certains sont encore dans les navettes, eux sont déjà au stade. Avant leur entrée, ils tenaient à aller saluer les supporters Rennais pour montrer que "les vrais supporters ne sont pas des abrutis!".

Ils avaient peur que la trompette ne passe pas le portique, mais elle sera bien de la fête ! Avec le tambour et le mégaphone, tout y sera pour embraser le Chaudron !  Martin précise: "Ca va être un match exceptionnel, j'avais hâte. Je veux être là pour encourager les joueurs. L'ambiance c'est important. Pour bien jouer, les joueurs doivent se dire qu'ils ont un bon public".

Et les chauffeurs dans tout ça ?

A l'arrivée des bus, c'est dans le calme que les supporters rentrent, impatients toutefois de sentir le bus démarrer. Derrière leur volant, les chauffeurs les saluent un à un.

Si les héros locaux seront bien sur la pelouse ce soir, les chauffeurs de navette -héros invisibles de l'organisation- seront eux dans les tribunes, aux côtés des supporters transportés. Chez Berger Voyages en effet, la place leur a été offerte : un juste retour des choses pour ces garants de la tranquillité d'esprit et de la sécurité du transport. Typhanie Jayat, chauffeur, le confirme : "On a l'habitude, c'est notre métier. Mais il faut faire preuve d'attention sur la route tout en gérant l'ambiance du car". Un vrai numéro d'équilibriste, oscillant entre le sens de la responsabilité et celui du service, entre concentration et communication.

Ca y est, il est 18h15 : l'heure du départ a sonné. Les portes se referment tandis que Typhanie conclut : "Allez Le Puy" !