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Les radars autonomes déployés sur les routes nationales de Haute-Loire

, Mise à jour le 27/11/2020 à 08:43

Au départ, cette machine devait être installée sur les chantiers afin de protéger les agents qui travaillent sur les routes. Puis, petit à petit, le radar chantier a été requalifié de radar autonome, et s'est petit à petit multiplié le long des routes hexagonales, sans nécessairement être en lien avec un quelconque chantier.
Il compte de nombreux détracteurs qui pointent du doigt "son efficacité redoutable pour augmenter les recettes fiscales de l’État", selon la Ligue des conducteurs, qui ajoute : "capables de contrôler 7 500 véhicules par heure sur quatre voies dans les deux sens de la circulation, ces radars battent déjà tous les records : 4 500 flashes en 24 heures, c'est trois conducteurs piégés à la minute !"

Deux itinéraires "retenus selon leur caractère accidentogène"
Les services de la préfecture de la Haute-Loire ont annoncé, ce lundi 17 octobre 2016 en fin de journée, le déploiement de ces radars autonomes sur les routes nationales du département. Plus précisément entre le giratoire de Lachamp à Saint-Pierre Eynac et l’échangeur de Villeneuve à Yssingeaux pour la RN 88 et entre le giratoire du Collet à Polignac et le giratoire de Coubladour à Loudes pour la RN 102. 
"Ces premiers itinéraires ont été retenus selon leur caractère accidentogène", expliquent les services de l'Etat, déplorant une vitesse excessive ou inadaptée comme étant l'une des premières causes de mortalité sur les routes de France. Elle est présente dans 32 % des accidents mortels hexagonaux. "En Haute-Loire, la vitesse a été à l’origine de 12 accidents mortels en 2015, soit 54,5% du nombre total des accidents mortels", précise la préfecture. 

Des résultats sont encourageants, mais insuffisants au regard des ratios nationaux
Sur les neuf premiers mois de l’année, le bilan de l’accidentalité est plutôt favorable dans le département de la Haute-Loire, comme nous l'évoquions la semaine dernière. Les nombres d’accidents corporels et de blessés sont en baisse respectivement de -24,4% et -28% par rapport à la même période l’an dernier. A ce jour, 10 personnes sont décédées dans 10 accidents mortels contre 23 décès l’an dernier dans 18 accidents mortels. "Ces résultats sont encourageants, mais restent insuffisants au regard des ratios nationaux : la Haute-Loire enregistre deux fois plus de tués que la moyenne nationale et trois fois plus de tués parmi les jeunes de 18 à 24 ans", exposent les services de la préfecture dans un communiqué de presse.

Mais aussi à Chaspinhac et St-Laurent-Chabreuges
Les efforts en matière de lutte contre l’insécurité routière vont donc être intensifiés. C’est dans ce cadre que les radars autonomes vont être déployés. Rappelons qu’un radar autonome est actuellement mis en place sur la RN 102, plaine de Bleu, à Polignac. Dorénavant les radars autonomes vont être implantés de manière aléatoire sur les deux itinéraires précités, et signalés, dans un premier temps, par des panneaux provisoires.
Ils seront également déployés temporairement sur un emplacement de la RD 103 à Chaspinhac et un emplacement de la RD 588 à Saint-Laurent Chabreuges, dans l’attente d’un traitement global, à l’instar des deux itinéraires précédents. D’ici quelques semaines, ces deux premiers itinéraires seront signalés par des panneaux « Pour votre sécurité, contrôles radars fréquents » complétés par des panonceaux indiquant aux usagers la distance sur laquelle le dispositif de contrôle s’applique. 

----Le radar autonome, plus efficace et plus cher
D’un coût de 200 000 euros pièce, le radar autonome est beaucoup plus cher qu’un radar classique (70 000 euros) mais beaucoup plus efficace... et donc beaucoup plus rentable.-----Des détracteurs... et des destructeurs
Si les radars ont depuis toujours eu leurs détracteurs, ils ont aussi leurs destructeurs. Récemment, une inquiétante série avait porté le nombre de dégradations à plus de trois par mois en Haute-Loire, contraignant le préfet à déplorer "des comportements inadmissibles"
Rappelons que toute dégradation ou détérioration d’un radar constitue une infraction punie d’une peine d’emprisonnement de cinq ans et d’une amende de 75 000 €. En cas de récidive ou de méfait en réunion, la peine grimpe jusqu'à sept ans de prison et 100 000 euros d'amende. Le fait de tracer des inscriptions, des signes ou des dessins sur cet équipement est puni d’une amende de 7 500 € et d’une peine de travail d’intérêt général.

La "rentabilité" et les "recettes" des radars fixes automatiques
La rédaction de Zoomdici s'était penchée sur la "rentabilité" et les "recettes" des radars fixes automatiques il y a quelques années. voici les informations que nous avions récoltées. Si le terme de rentabilité fâche, les radars automatiques ont tout de même rapporté, via les amendes forfaitaires, 470 millions d'euros au niveau national en 2010. Notons enfin que cette somme ne concerne que les amendes forfaitaires payées dans les 45 jours. Les amendes majorées ont rapporté quant à elles en 2010 la bagatelle de 120 millions d'euros, une somme cette fois-ci intégralement reversée au budget général de l'Etat.
Les 470 millions d'euros récoltés via les radars sont ensuite intégralement reversés :
- 45 %, soit 212 millions d'euros, contribuent à l'installation et la maintenance des radars, le traitement des infractions et la modernisation du fichier du permis de conduire ;
- 30 %, soit 130 millions d'euros, permettent le financement par les collectivités locales d'opérations destinées à améliorer les infrastructures de transports en commun et de circulation. Notons que 100 millions d'euros sont reversés aux communes et 30 millions d'euros aux Départements ;
- 25 %, soit 128 millions d'euros, est reversé à l'AFITF (Agence de Financement des Infrastructures de Transport de France), un établissement public de l'Etat qui finance de grands projets d'infrastructures routières, comme c'est le cas par exemple pour la sécurisation des passages à niveau.

Maxime Pitavy

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