La sensibilité, la notion de réflexion, la capacité à s'adapter, la communication...tout ça n'est pas l'apanage des seuls sapiens sapiens que nous sommes. Les plantes, les arbres, les champignons, les racines le seraient également d'après le scientifique Marc André Sélosse, invité de marque pour une conférence sur le sujet, vendredi 18 novembre à 20 heures au Centre Pierre Cardinal du Puy-en-Velay.
Vous connaissez France Inter ? L'émission de la "Terre au carré" ? Alors peut-être avez-vous entendu une ou plusieurs chroniques de Marc André Selosse dont le Curriculum vitae ne rentrerait même pas en cinq paragraphes. Pour résumer, il est chercheur sur les « symbioses » ou associations à bénéfices réciproques à l'instar des plantes avec les champignons. C'est aussi un spécialiste des inter-relations micro-organismes et végétal. Et également un enseignant actif comme professeur au Muséum national d’Histoire naturelle/Paris et dans diverses universités et grandes écoles en France et à l’étranger, dans les domaines des microbes, de l’évolution et de l’écologie.
L'érudit propose de distiller son savoir à qui veut connaitre les découvertes dans le domaine des liens très étroits entre le végétal et une multitude de microorganismes ou macroorganismes divers et variés. "La plante et ses alliés microbiens et animaux", titre de la conférence, se déroule le vendredi 18 novembre dès 20 heures entre les murs du Centre Pierre Cardinal en cité ponote.
"Il ne faut plus voir la plante comme un individu unique et autonome, mais, comme faisant partie d’un complexe de vies diverses qui fonctionne en étroit réseau... et dans lequel tout le monde y trouve son compte". Association Jardins fruités
Sous nos pieds, c'est un pour tous, tous pour un
"Le jardinier imagine qu’il suffit de planter dans un bon sol et d’arroser, pour que la plante se développe, partage l'association Jardins Fruités, organisatrice de la conférence. Erreur d’interprétation ! Grâce à sa photosynthèse, la plante dispose de ressources qui attirent d’autres organismes. En échange, certains l’aident à vivre en bonne santé."
L'association continue en ce sens : "Sans les micro-organismes (champignons,...) présents dans le sol, aucune possibilité à la plante d’assimiler totalement les nutriments dans le sol. Sans les micro-organismes inféodés au végétal, plus de photosynthèse. Mais aussi diminution des défenses contre divers agresseurs (maladies, insectes,...) et même quelquefois perte des molécules olfactives. S’en mêlent aussi des insectes et des acariens qui défendent certaines plantes, ou des oiseaux et des mammifères qui aident à sa reproduction"
Lors de ce rendez-vous, les participants apprendrons par exemple pourquoi les graines de pins importés en Amérique du sud par les premiers colons européens ne produisaient que des pins rabougris. Ou pourquoi la graminée vigoureuse nommée « Kentucky 31 » censée développer l’élevage aux USA a été une catastrophe au niveau écologique et économique. Après le microbiote intestinal, voici le microbiote végétal.