Elus, professionnels de la santé, usagers, habitants… Les Brivadois sont unanimes : l’hôpital public de Brioude doit être rattaché au groupement hospitalier de territoire (GHT) de Clermont-Ferrand. Fédérés autour du Comité de vigilance de l’hôpital, ils ont affirmé leur position à de nombreuses reprises, notamment lors d’une réunion à la mairie et d’une manifestation dans les rues de la cité Saint-Julien.
« Un coup de force inadmissible »
Pourtant, l’ARS (agence régionale de santé) Auvergne-Rhône-Alpes est restée sourde aux arguments du Brivadois et a pris, le 4 juillet, un arrêté rattachant l’établissement au GHT de Haute-Loire. « Un coup de force inadmissible », selon François Boudet, président du Comité, qui n’a pas caché son mécontentement, jeudi 21 juillet, à l’occasion d’un rassemblement aux portes de l’hôpital, quelques minutes avant la tenue du conseil de surveillance de l’établissement. « La directrice de l’ARS ne tient compte ni de l’avis des 50 conseils municipaux et des quatre conseils communautaires qui se sont prononcés en faveur d’un rattachement au GHT de Clermont, ni de la pétition signée par 4000 personnes, ni de la motion prise par 40 médecins du bassin de santé, ni du courrier des représentants des usagers », s’est-il insurgé. « Tous sont sur la même longueur d’onde et on ne comprend pas cette décision arbitraire de la directrice, qui ne se contente pas de publier un arrêté mais profère aussi des menaces. Elle a sommé la directrice de l’hôpital de Brioude de signer la convention avec Le Puy dans les deux mois et lui a demandé de réunir le conseil de surveillance en urgence pour qu’il se prononce pour le rattachement au Puy. Si ce n’était pas fait elle considèrerait que l’établissement est en carence et des sanctions financières allant jusqu’à 200 000 € s’appliqueraient. Ce sont des procédures inadmissibles ».
« La loi prévoit des dérogations »
Reste pourtant une carte à jouer, aux dires de Jean-Jacques Faucher, maire de Brioude et président du conseil de surveillance de l’hôpital. « La loi prévoit des dérogations pour des raisons géographiques », a-t-il indiqué. « On est bien ici dans une situation géographique particulière, même si, bien sûr, on appartient au département de la Haute-Loire. Ici, tous les mouvements économiques, sociaux et humains se font en direction de Clermont. En principe on peut discuter puisqu’il y a un délai de deux mois. On est prêt à discuter des modalités de mise en place d’un statut dérogatoire pour Brioude ».
I.A.