Un ado de 12 ou 13 ans ? Il paraît que ça sait juste dire "quoicoubeh" et "wesh gros". Ça ne pense qu’à jouer à Fortnite et regarder Tiktok. Et ça mange des chips à 15 heures et du coca pour faire passer tout ça. Ça, c’est pour la caricature.
Pour la réalité, ça sait surtout parler, sans ciller, du modèle économique d’une Association pour le Maintien de l'Agriculture Paysanne (AMAP), des initiatives prises par leurs soins pour que les tables de la cantine soient recouvertes de produits bios et issus des circuits courts, ou encore expliquer en quoi ce genre de structure peut être une solution de poids pour l’avenir de la planète et des générations à venir.
« L’idée était de sensibiliser leurs petits camarades au bien manger »
Jeudi 8 février, entre les murs du collège Anne Frank à Brives-Charensac, les enfants scolarisés en Grande Section de l’école de la Mouteyre ont été invités à prendre un petit déjeuner avec les « grands » du collège voisin.
Au total, ce sont alors 150 élèves qui ont partagé leur repas ensemble. En pilier de ce moment tout de gourmandise vêtu, l’AMAP du collège. « Nous avons regroupé les petits de la maternelle avec les sixièmes et les cinquièmes de notre établissement à l’occasion d’un petit déjeuner local et solidaire », décrit Myriam Becuwe, professeure documentaliste.
Elle souligne : « Pour ce matin, ce sont les cinquièmes qui ont tout organisé avec les produits de notre AMAP. L’idée était de sensibiliser leurs petits camarades au bien manger, avec tous les atouts générés par ce genre d’association. »
« Nous avons tout organisé avec notre AMAP »
Pour parfaire l’instant, chaque collégien a pris sous son aile un élève de la Mouteyre. Il lui confectionne alors ses tartines et lui sert son jus de fruits selon les envies de son petit convive. « Il y a de la confiture de fraise, de mûre, du beurre, du miel, du jus de pomme, du pain…, précisent Chatou et Hajar, deux élèves en cinquième 1. Nous avons tout organisé avec notre AMAP ».
Elles précisent en ce sens : « On a appelé les producteurs, négocié les prix, sélectionné les produits. On a même trouvé un producteur de jus de fruits, ce qui n’a pas été chose facile ! » Elle ajoutent aussi : « Pour le repas de ce matin, c’est également nous qui avons appelé l’école de la Mouteyre et proposé cette rencontre. »
« Ils sont bien moins générateurs de pollution que ceux des supermarchés »
D’une même voix, les deux élèves mettent à l’honneur le système d’une AMAP. « Les agriculteurs, tous locaux et pour la plupart bio, viennent vendre leurs produits au collège. À l’inverse d’une grande surface, il n’y a pas d’intermédiaires entre eux et le consommateur. L’argent leur revient directement ».
Chatou et Hajar soulèvent pour terminer : « Les produits ne font pas le tour de la planète. Ce sont des légumes et des fruits de saison. En plus d’être sains et bons, ils sont bien moins générateurs de pollution que ceux des supermarchés ».
« Sa création a apporté bien plus de choses que nous avions espérées »
Outre le degré d’initiative et d’indépendance que les élèves participants ont dû fournir pour faire vivre leur AMAP, Myriam Becuwe met en exergue les compétences annexes qui se sont développées.
« Sa création a apporté bien plus de choses que nous avions espérées. Les élèves sont devenus très débrouillards, plus à l’aise à l’oral, plus enclins à s’exprimer. Ils savent écrire correctement un courrier pour demander des financements, envoyer un mail pour recruter des amapiens, ils produisent des supports de communication et savent travailler en groupe. »
À noter que les producteurs de l’AMAP se rendent tous les mardis au collège Anne Frank. Pour devenir consommateur, vous pouvez contacter le collège directement au 04 71 04 53 00