Ce mardi 6 février, les enseignes Lidl de Vals-près-le Puy et de Chadrac ont vu leur parvis occupé par une partie de leurs salariés, panneaux revendicatifs en décors de fond. Suivant le mouvement national, les employés ponots lèvent les mêmes poings pour réclamer, entre autres, des conditions de travail plus dignes.
À Chadrac, devant le fringuant Lidl né il y a environ deux ans, un grand carton marron accueille les clients. Une simple inscription est marquée dessus au feutre noir : « En grève ». Une voiture interdit également l’accès au parking attenant.
« Oui, c’est la première fois que nous faisons ce type d’action, partage une employée. Aujourd’hui, nous en avons assez. Nous ne pouvons pas continuer ainsi ». D’après le propre compte des grévistes du Lidl de Chadrac, ils sont huit sur les quinze salariés à s’être mobilisés en ce sens pour exprimer leur colère.
Nous avons demandé à parler à la direction pour ajouter leur témoignage à l’article. Mais elle n’a pas voulu s’exprimer en ce sens. Simplement, elle assure entendre et respecter le droit de grève des salariés, mais elle rappelle qu’empêcher les clients d’entrer dans le magasin est illégal.
« La direction nous demande toujours plus, mais avec la même masse d’effectifs. »
Selon le tract national de Lidl France, c’est un appel à la grève illimitée qui est mis en place à partir de ce 6 février. Les points de crispations sont principalement les salaires qui ne suivraient pas l’évolution de l’inflation. « Les salariés Lidl vont encore passer une année avec un retard de pouvoir d’achat qui fragilise leur vie », est-il indiqué.
Une employée du magasin de Chadrac complète : « Nous sommes non seulement mal payés mais nos primes disparaissent les unes après les autres ! On va se retrouver cette année à zéro ! » Elle poursuit encore : « La direction nous demande toujours plus mais avec la même masse d’effectifs. Ça ne pas fonctionner ainsi ».
« Nous sommes en baisse d’effectif d’environ 3 000 salariés entre 2022 et 2023. Cela représente 1,3 employé en moins dans chaque magasin. Par contre, la charge de travail, les pressions, la performance, augmentent ». Lidl National
« C’est d’un déni incroyable envers nous ! »
Concernant les conditions de travail, des voix teintées d’amertume s’élèvent devant l’entrée du Lidl de Chadrac. « Nous faisons tout, décrit un autre employé. Que ce soit le ménage, la caisse, le pain, la mise en rayon…Ceci avec une demande de rendements toujours plus élevée ».
À la question de savoir ce qu’ils demandent à leur direction, ils répondent : « Déjà, qu’elle prenne en considération notre désarroi ! Regardez ce qu’il se passe ! Nous demandons depuis des mois plus de bras pour nous épauler. En vain ! Et aujourd’hui, la direction a acheminé du personnel Lidl d’autres départements pour remplacer les grévistes que nous sommes ! C’est d’un déni incroyable envers nous ! »
